Free Agency 2018 : fin des contrats max à outrance ?
Alors que les joueurs profitent depuis maintenant 2 ans, de contrats max, cette euphorie pourrait finalement être de courte durée. Inside Basket fait le point.
Depuis l'intersaison 2012-2013, le salary cap a quasiment doublé, passant de 58,04 millions de dollars à 99,09 millions sans compter les différentes exceptions dont disposent les équipes, ce qui porte la luxury tax (plafond salariale avant de payer la taxe salariale) à 119,26 millions aujourd'hui. Depuis la free agency 2016, les joueurs profitent de cette augmentation en signant des contrats records à tout va, proposés par les franchises.
Pour comprendre cette explosion du plafond salariale, il faut d'abord savoir comment sa calcule le salary cap : Droits TV nationaux + internationaux + Revenus de l'année pour la NBA + hausse de 4,5% par rapport à l'année précédente. Cette hausse du cap fut en fait engendrée par la renégociation des droits de diffusion par la NBA, ce qui leur a permis de récolter des rentrées d'argent colossales. Pour comprendre plus en détail comment fonctionne le marché salarial en NBA, nous vous dirigeons vers cette vidéo du Youtuber Blhite.
Lors de la dernière free agency, la somme des contrats signés s'élèvent à peu près à 5 milliards. Les salaires signés avant 2016 n'ont plus du tout la même valeur que les récents. A titre d'exemple, Timofey Mozgov (64 millions sur 4 ans) et Bismack Byombo (72 millions sur 4 ans) ont signé des contrats qui correspondaient auparavant à des offres pour des joueurs de seconde ou troisième option offensive, ce que ces deux derniers sont pas. L'ancien contrat de Steph Curry (44 millions sur 4ans signé en 2012, dans les conditions qu'on connait, blessé), futur double MVP, est ridicule au vu du dernier contrat de Mike Conley, solide meneur NBA mais du même niveau, de 152 millions de dollars sur 5 ans.
- COMMENT EXPLIQUER CETTE ABONDANCE D'ARGENT DÉPENSÉE ?
Si les équipes ont eu tendance à surpayer les joueurs en 2016, cette insouciance des franchises s'expliquent notamment par les prévisions du futur salary cap à venir. En effet, selon les estimations des experts, le cap devrait, sauf incident, encore augmenter sur les prochaines années. Ainsi, les équipes sont prêts à donner des contrats colossaux à des joueurs puisqu'ils pensent que ces contrats deviendront de bons contrats puisqu'ils représenteront moins de pourcentage de la masse salariale d'année en année en raison de la hausse anticipée du salary cap.
Cet excès d'argent envoyé par les fenêtres est aussi dû au fait que de nombreuses teams avaient beaucoup de cap space, l'an passé. Selon un agent, la moyenne historique de teams ayant de la marge financière était plutôt de l'ordre d'environ 10 alors que ces deux dernieres années, ce nombre fut largement dépassé.
- Des previsions en baisse qui pourraient avoir un impact majeur
Mais l'argent ne devrait plus couler à flot encore si longtemps en NBA. Malheureusement, les prévisions seraient finalement en baisse de 9 millions ce qui va avoir un impact très important pour les franchises (102 millions à la place de 111 millions de dollars). On peut alors séparer les franchises NBA en deux catégories : celles qui ont privilégié le court terme en distribuant des contrats max à tout va afin d'être compétitif rapidement et les équipes qui se sont laissés de la marge.
Un des exemples correspondant à cette vision court-termiste est notamment les Memphis Grizzlies. Ces derniers ont beaucoup dépensé l'été dernier avec Chandler Parsons et Mike Conley. Maintenant que les prévisions sont à la baisse, les Grizzlies ont été beaucoup plus raisonnables avec des signatures moins handicapantes pour le futur : Ben McLemore (10,6millions sur 2 ans), Tyreke Evans (3,3 millions sur 1 an) et Mario Chalmers (minimum vétéran pour un an). En effet, les franchises qui ont beaucoup investi l'été dernier ou cet été sont en quelque sorte bloqués à présent puisqu'elles n'ont plus de marge financière et risquent de payer la luxury tax. On prévoit environ 10 teams payant la luxury tax pour la saison 2018-2019, ce qui serait un record.
De l'autre côté, de nombreuses teams ont préféré bazarder leurs effectifs comme les Bulls et les Hawks ou ne pas s'engager sur des free agents cet été afin de préserver leur marge financière pour l'été prochain où ils sont conscients qu'ils seront moins nombreux à pouvoir s'aligner sur les meilleurs free agents.
Cette baisse du salary cap anticipée ne devrait pas avoir d'impact sur les contrats des All-Stars qui devraient continuer à être très courtisés l'été prochaine. En revanche, les joueurs dits "moyens" ou de complément devraient voir leurs salaires à la baisse puisque la demande sera beaucoup moins forte.
L'été prochain sera donc être très intéressant à suivre en raison des big free agents comme Paul George ou LeBron James, mais aussi avec cette multitude d'équipe déjà payante de la luxury tax.