Finales WNBA : Chicago au sommet
Renversantes, les joueuses de Chicago ont remporté le premier titre WNBA de l’histoire de la franchise.
L’occasion était trop belle. Dans un monde du basket féminin où tout va très vite, avoir l’opportunité de clore des finales à la maison ne se présente pas tous les ans. Pour la grande majorité des joueuses de Chicago il s’agissait là de la première fois et qui sait s’il y en aura d’autres. Il ne fallait donc pas avoir peur au moment de fouler le parquet avant le coup d’envoi du match 4 des finales WNBA. Menant la série 2-1, le Sky avait impressionné il y a deux jours en infligeant une claque retentissante à leurs adversaires au match 3 (86-50). Un uppercut ravageur qui avait mis Phoenix dans les cordes, maintenant dos au mur et dans l’obligation de remporter les deux prochains matchs sous peine de perdre une nouvelle finale quelques mois après la défaite de leurs homologues masculins en finale NBA.
Le décor est planté, les projecteurs sont allumés et les combattantes prêtes à en découdre. Dans une Windtrust Arena à guichets fermés, les choses démarrent sur les chapeaux de roue pour les deux équipes qui décident toutes les deux de s’appuyer sur leur secteur intérieur. Si Brittney Griner met un peu de temps à se mettre en route, ce n’est pas le cas d’Azurá Stevens qui est nourrie de ballons par Courtney Vandersloot et qui en profite très bien. Avec 8 points en premier quart-temps, c’est elle qui aide le Sky à faire un premier écart. Mais une très bonne fin de quart-temps de Phoenix matérialisée par un 12-3 laisse Chicago sur place après 10 minutes de jeu (25-22). Tout est à refaire pour Chicago et les choses ne vont pas s’arranger. Dans un deuxième quart-temps plus brouillon que le premier, les deux équipes ont serré les défenses et l’accès au cercle se fait bien plus compliqué. Il en faut bien plus à Griner qui commence à faire un sacré chantier dans la raquette et dont personne ne semble vraiment en mesure de l’arrêter (18 points à la mi-temps). En face, Chicago arrive à profiter des pertes de balle de Phoenix pour rester dans la course, mais tout devient de plus en plus compliqué et c’est donc naturellement que le Sky est mené à la mi-temps (44-37).
Chicago n’est pas bien engagé, mais aucune raison de paniquer. Muée en véritable leader vocal de cette équipe même si ce n’est que sa première saison avec Chicago, Candace Parker justifie son statut de future Hall of Famer : elle va au charbon quand il faut prendre Griner à deux, sécurise les rebonds, calme ses coéquipières quand la rencontre s’emballe. L’impact est bon statistiquement (16 points et 13 rebonds), il est énorme dans la gestion de ces moments par son équipe. Quand Phoenix prend une belle avance à +14, c’est elle qui inscrit 7 points de suite et qui se situe sur toutes les lignes de passe pour faire revenir ses coéquipières. Si Phoenix conclut le troisième quart-temps sur un superbe eurostep de Skylar Diggins-Smith au buzzer (63-54), les joueuses de Chicago ont réussi à maintenir l’espoir. Et les joueuses de Chicago vont plus que jamais y croire quand Alie Quigley plante deux shoots de loin en entrée de dernier quart-temps pour revenir tout proche (65-60). A 6 minutes de la fin, Phoenix a toujours une avance confortable (72-65). Mais le money time va être fatal aux joueuses de Sandy Brondello qui vont complètement s’effondrer dans la fin de match. Incapables de scorer, les mains des joueuses de Phoenix vont trembler jusqu’à manquer des layups ouverts, ce qui va en plus chauffer le public qui n’avait pas besoin de ça pour s’enflammer. Sur les dernières minutes, le duo Stefanie Dolson – Courtney Vandersloot est tout simplement intenable et renverse la rencontre en quelques minutes pour reprendre l’avantage (76-72) à 45 secondes de la fin. Slooty, grâce à un dernier tir assassin, enterrine définitivement les espoirs du Mercury qui ne peut pas se relever. Victoire par K.O., le Sky est champion WNBA pour la première fois de son histoire.
On aura tout le temps d’en discuter pendant l’intersaison, mais cette victoire est belle en bien des points. Candace Parker a pris sa revanche sur tous ses détracteurs, et nul doute qu’elle a eu une pensée vengeresse envers Derek Fisher, coach des Sparks qui l’a mis sur le banc et l’a poussé à bout ce qui l’a amené à quitter son équipe de toujours. De retour dans la ville où elle a grandi, elle était arrivée dans une franchise qui avait connu des moments compliqués depuis le sweep subi en finales 2014 par ce même Mercury de Diana Taurasi. Le départ de grandes joueuses et des années dans le bas du classement à se reconstruire, il aura fallu que le coach James Wade arrive sur le banc pour que l’équipe ne recommence à regarder vers le haut. Des ambitions brisées par un pied sur la ligne de Dearica Hamby, par des blessures, par une pandémie et c’est en fin de compte quand on les attendait le moins que cette équipe a révélé toute l’étendue de son talent.