Enfin l'heure de reconstruire pour les Hornets
Les mouvements réalisés lors de la trade deadline et le retrait de Mitch Kupchak annoncent le début d'un nouveau cycle du côté de Charlotte, sous l'impulsion de nouveaux propriétaires.
On a envie de dire qu'il était enfin temps de prendre ce chemin. Malgré quelques promesses plusieurs saisons auparavant, lorsque LaMelo Ball fut All Star pour sa deuxième saison en NBA, ou bien que Miles Bridges n'était pas assimilé à un homme violent envers une femme mais à un jeune joueur en pleine progression, Charlotte n'a pas réussi à passer le cap, et est restée une franchise moyenne de la conférence Est, qui n'a pas disputé les Payoffs, et ce depuis 2016. Du volte-face de Kenny Atkinson jusqu'aux mouvements récents, en passant par les déboires judiciaires de leur ailier, ces deux dernières années furent compliquées pour l'équipe de Caroline du Nord.
Après une belle campagne en 2021-22, terminée par une élimination au Play-In, James Borrego est remercié par la franchise. Jeune et encore perfectible, le coach n'est pas parvenu à mener son équipe en postseason, mais avait permis aux Hornets d'avoir une petite hype grâce à un jeu offensif assez séduisant, avec LaMelo Ball pour conduire la troupe, entouré de jeunes éléments intéressants autour de lui (Bridges, PJ Washington) ainsi que des vétérans (Terry Rozier ou encore Gordon Hayward). Mitch Kupchak jette son dévolu sur Kenny Atkinson pour prendre la suite. Ce dernier, avec Sean Marks, a conduit la reconstruction des Nets. Sur le papier, le choix semble pertinent et tout à fait logique. Cependant, alors que tout semblait réglé, le technicien change d'avis et décline finalement le poste. Pour remédier à cet imprévu, le GM rappelle Steve Clifford, dernier coach ayant mené les Hornets en postseason. Profil plutôt défensif, on se dit qu'il peut améliorer l'équipe de ce côté du terrain, la balle étant dans les mains de LaMelo, l'attaque peut tourner.
Sans le savoir, l'été 2022 marqua un énorme tournant dans l'histoire récente de la franchise. Lors de la draft, les Hornets laissent passer Jalen Duren, au profit de Mark Williams, laissé un peu de côté pour sa saison rookie. Si le pivot montre qu'il est un bon joueur, les fans peuvent avoir quelques regrets quand on voit ce que propose le joueur des Pistons. Surtout, Miles Bridges est accusé de violences conjugales, et vivra une saison loin des parquets. Exécrable hors terrain, il manquera après avoir progressé dans son jeu l'année précédente. La saison est gâchée par de nombreuses blessures, notamment de Ball qui joue seulement 36 matchs. Résultat des courses : pire attaque de la ligue, la défense de progresse pas tellement et l'équipe termine 14e de la conférene Est avec seulement 27 victoires. Dans son malheur, Charlotte hérite du pick 2 à la draft, à un spot d'obtenir Victor Wembanyama, dont le duo avec le meneur aurait fait des étincelles.
Si la sélection du français comme First Pick ne fait aucun doute, tout le monde attend les Hornets au tournant. Grand favori pour être choisi après le pivot, Scoot Henderson fait tourner des têtes tant le talent est immense. Cependant, Brandon Miller voit sa cote de popularité grandir au sein de l'organisation. Et les rumeurs se confirment : la franchise se tourne vers l'ailier. Beaucoup d'observateurs doutent de ce choix. Et pourtant, ce n'est pas le mouvement le plus dérangeant de l'intersaison, loin de là. En effet, Miles Bridges est resigné et disputera la saison sous le maillot des frelons, quand bien même c'est un signal désastreux, n'aidant pas à améliorer l'image de la franchise. Quelques semaines plus tard, Kai Jones, visiblement en difficulté hors des parquets, est coupé par le Front Office, après deux saisons seulement en NBA.
Sur le terrain, le jeu proposé est affreux : pire défense, pas loin d'être la pire attaque, Charlotte ne progresse pas et les points positifs sont comptés sur les doigts de la main. Brandon Miller prouve qu'il est un très bon joueur et est un rayon de soleil. Avant leurs blessures, Mark Williams et LaMelo Ball montraient de belles choses ensemble. Ce trio est la future base sur laquelle construire. Terry Rozier, auteur de sa meilleure saison en carrière est tradé à Miami. Le premier pion est déplacé. Quelques semaines après, Gordon Hayward et PJ Washington quittent aussi Charlotte. Les contreparties ne sont pas folles mais les Hornets obtiennent ce qu'il faut : des assets futurs. Par ailleurs, le ménage est également effectué avec James Bouknight, Ish Smith et Frank Ntilikina qui se font couper, ainsi que Kyle Lowry, arrivé du Heat.
Et on l'a appris récemment, Mitch Kupchak prend du recul et laissera sa place à un nouveau General Manager, de quoi relancer totalement un nouveau projet et proposer autre chose. En fin de contrat, Steve Clifford ne sera certainement pas prolongé, et ira, au mieux, jusqu'à la fin de saison. Des têtes pensantes aux joueurs, tout Charlotte est en transition afin d'ouvrir une nouvelle page et tenter d'installer une nouvelle culture au sein d'une franchise dont les meilleurs années datent de la deuxième moitié des années 1990.