Enes Kanter, la métamorphose
Le Jazz rate son début de saison. Aussi, Enes Kanter est souvent la cible de rumeurs de tranferts.
Et pourtant tout laisse à penser que le Jazz va revivre. Dans le sillage, du diamant Enes Kanter, les conventions disparaissent à Salt Lake City. Les masques tombent. D'ailleurs, depuis que Jerry Sloan, le gourou de la secte, a fui l'Energy Solution Arena, on sent un esprit de liberté naître. Pour l'instant, si quelques effets sont soulignés, la métamorphose du Jazz reste pathétique. Kanter, son personnage principal progresse pourtant dans une "histoire répugnante". Mais le Turc va t'il se sortir de ce cauchemar ?
- S' accorder
Lorsque Enes se lève ce jour-là, au sortir de nombreux rêves, il se retrouve transformé mais vêtu de la tunique du Jazz. " Mais que m'est-t-il arrivé ?" pensa-t-il .... Au Jazz, de nombreux jeunes joueurs talentueux : Gordon Hayward, Alec Burk, Derrick Favors, Rudy Gobert, Rodney Hood, Dante Exum sont là. Un coach rookie Quin Snyder trône. Utah est une formation qui se cherche. Une équipe sans point fort puisqu'elle est en NBA la 22ème attaque, la 22ème aux rebonds, la 21ème en défense ou la 24ème aux passes. C'est Jerry Sloan, l'adepte de la défense à tout va, qui a poussé en coulisses à l'arrivée de Snyder. Ce dernier est plus conservateur que Ty Corbin et utilise beaucoup en attaque les écrans dans ses systèmes et donc les Picks and Rolls comme au bon vieux temps de John Stocton et Karl Malone. Toutefois, Docteur Quin fait le choix de refuser certains écrans en défense comme il possède des intérieurs mobiles. Alors, les autres joueurs ressèrent leur positionnement dans la raquette pour venir en aide. Gâchis ...
En attaque, Utah cultive aussi un paradoxe puisque l'équipe possède la 8ème attaque en terme de Fast Break Point. Toutefois, sur attaque placée, Coach Snyder demande parfois de faire tourner la balle au maximum, mais trop peu de joueurs prennent leurs responsabilités finalement aux tirs. Ainsi, l'attaque du Jazz est la 3ème la plus lente de toute la NBA. En d'autres termes, le Jazz tisse sa toile en faisant tourner l'horloge des 24 secondes. Mais sans Pick and Roll, l'attaque d'Utah est une catastrophe. Regardez cette séquence où Joel Inglis balance une brique en fin de possession. Cela donne : Ecran. Dribble. Dribble. Passe. Passe. Passe. Feinte. Passe. Passe. Feinte. Passe. Passe. Feinte Dribble. Dribble. Feinte. Passe et Brique. Et ce genre d'actions restent fréquentes chez le Jazz...
- Le cocon
Fort de ces constats, notre pivot Turc né en Suisse dirige alors son regard vers la fenêtre. Dehors, comme le jour de sa naissance, en mai, 23 ans plus tôt, il pleut. Choisi à sa sortie de la Fac de Kentucky au 3ème choix par le Jazz en 2011, il jouit d'une intelligence supérieure comme son père Docteur à l'Université. Et comme lui, il gravit les échelons un à un. Ainsi, en ce mois de décembre, il a atteint 11 fois sur 12 plus de 10 points avec une pointe à 29 (Career High) face à La Nouvelle Orléans de son compatriote Omer Asik. Pourtant, tout n'était pas gagné... Début 2010, il annonce qu'il va rejoindre l'équipe des Wildcats du Kentucky, après avoir donné son accord à l'université de Washington où vont évoler Isaiah Thomas et Terrence Ross. Mais Kanter affirme vouloir travailler avec l'entraîneur John Calipari. En avril 2010, il participe au Nike Hoop Summit, y inscrit 34 points et prend 13 rebonds, battant ainsi le record de Dirk Nowitzki de 1985. En Europe, Kanter est alors considéré comme l'un des meilleurs joueurs de son âge. Après sa carrière de basketteur Enes Kanter souhaite encore devenir catcheur professionnel. Son catcheur préféré The Undertaker n'a qu'à bien se tenir.... En attendant, Kanter pense à ses perspectives d'avenir.
Et ses moyennes s'affollent. 10 points en Octobre, 13 en Novembre et 16 en Décembre. Kanter gobe en outre chaque soir 8,5 rebonds par soir. S'il n'est pas un Rim Protector et doit travailler son jeu de passe, il commence à être complet comme l'atteste son 9/27 à 3 points depuis le début de la saison. "Fais des efforts en défense, et bats-toi contre l'adversité" pense-t-il. Dan Clayton, lui, du Salt Lake City Hoop et qui le connait bien, dit de lui qu'il est le nouveau leader émotionnel de l'équipe.
- Mais à la fin : piquer !
Ce n'est qu'après une bonne sieste qu'Enes Kanter sort de son sommeil. Lentement, accoudé sur son canapé, il renifle l'air tout en cherchant à s'envoler. Ainsi, après un début de saison plus que poussif, le Turc bouscule à nouveau ses adversaires. Or, à Utah, on ne souhaite pas revivre les épisodes Paul Millsap ou Wes Matthews partis avant de resigner. Alors, on réfléchit. Le premier scénario, improbable, consiste à un transfert avant le 19 Février. Mais, l'équipe a le contrôle sur son contrat s'il devient Restricted Free Agent dans 6 mois donc Utah n'a aucun intérêt à le transférer. Cependant, Max Ergul, son agent, ne possède que lui en NBA et ce dernier va souhaiter récupérer le moindre euro de son Top Joueur. Attendre le marché est aussi la meilleure des solutions. D'ailleurs sa Qualifyng Offer est de 8,7 millions de dollars mais ce serait prendre un risque de le perdre. Et ce, même si l'argent que va rapporter les droits TV va donner plus de marge de manoeuvre aux franchises. Il faut avouer que beaucoup de GM ont peur que Kanter soit un 4 reconverti pivot mais incapable de défendre sur un mastodonte . En plus, il n'est pas une menace extérieure comme l'est Channing Frye. Alors à Utah on doute. On scrute les autres. Nikola Vucevic et Kenneth Farried possèdent un contrat d'environ 50 millions de dollars pour 4 saisons. Et, c'est ce que devra débourser le Jazz certainement sauf si le joueur continue à exploser. En coulisse, on explore une autre solution. Celle de la Draft, celle de Towns, de Jahill Okafor, de Porzingis ou de Kaminsky. Mais n'en dites pas un mot... vous stopperiez la métamorphose...