Drazen Petrovic, une pépite au destin brisé (épisode 2/2)
Père Castor vous contait hier la montée en puissance de Drazen Petrovic sur le sol Européen. Il revient aujourd'hui pour finir son histoire dont la fin a fait couler beaucoup de larmes.
- Le calme avant la tempête
Drazen Petrovic débarque en NBA à 25 ans sous les couleurs des Trail Blazers de Portland. A l'époque les Blazers ont déjà ce qu'il faut au poste 2 avec Clyde Drexler, le leader de l'équipe, et Petro est alors en concurrence avec l'autre rookie de l'effectif, Byron Irvin, pour devenir le back-up de Clyde The Glide. Malgré son temps de jeu limité, le génie croate devient vite la doublure de Drexler mais avec 12,6 minutes par match on ne peut pas dire que les dirigeants des Blazers lui laissent réellement la possibilité d'exprimer l'étendu de son talent... Lors de la saison 1989-90 il devient tout de même le premier joueur européen de l'histoire à atteindre les Finales NBA, et bien que son rôle soit minime dans cette équipe, il parvient tout de même à être efficace sur les courtes périodes de jeu que lui offre son coach Ricky Adelman.
Les Blazers font face aux légendaires Bad Boys de Détroit à l'occasion de ces Finales NBA, et pour la première fois de sa carrière on aperçoit Petrovic en difficulté. Contre des extérieurs au physique monstrueux et au talent tout aussi incroyable, Drazen est impuissant défensivement. Les arbitres lui sifflent trois fautes en quatre minutes dès la première rencontre de cette série, et Ricky Adelman sort immédiatement le rookie de sa rotation.
Au final les Blazers évitent le sweep de justesse en essuyant quatre défaites sur les cinq rencontres de ces Finales NBA.
Petrovic termine sa saison rookie avec 7,6 points marqués en moyenne, ce qui est clairement inhabituel pour lui. Sa frustration grandit de jour en jour et il va alors se venger sur les championnats du monde 1990 en Argentine.
En poule la Yougoslavie n'est pas vraiment mise en difficulté et atteint les quart de finale assez sereinement. Face au Brésil les deux nations se rendent coup pour coup, avant que Drazen Petrovic prenne feu avec quatre shoot à trois points de suite en seulement trois minutes pour propulser les siens en demi-finale avec ses 27 points au total. La Yougoslavie voit maintenant les Etats-Unis se dresser devant elle. Ces championnats du monde 1990 seront d'ailleurs les derniers joués sans joueurs NBA pour les USA. En effet, à l'époque ce sont encore des joueurs universitaires qui participent aux compétitions internationales, et même si les USA parviennent toujours à aligner une équipe talentueuse ils peinent à briller au plus haut niveau avec des joueurs aussi jeunes.
Face à Alonzo Mourning, Kenny Anderson ou encore Billy Owens, Petrovic inscrit 31 points sous état grippal et envoie la Yougoslavie en finale des championnats du monde. L'Union Soviétique ne fait pas long feu face aux champions d'europe en titre qui se détachent rapidement de ses adversaires. Petrovic n'a même pas besoin de se déployer et se contente de 18 points pour finir la compétition sur la plus haute marche du podium après un large succès en finale.
De retour aux Etats-Unis, la situation de Drazen Petrovic ne s'améliore pas à Portland pour la saison 1990-91. Pire, elle se dégrade. S'en est assez pour le prodige européen qui demande à être transféré puisque ses dirigeants ne souhaitent visiblement pas lui donner sa chance. Dans un premier temps les Blazers rejettent la requête du sophomore, mais voyant qu'il menace de retourner en Yougoslavie ils finissent finalement par assouvir son désir en janvier 1991 dans un échange à trois équipes avec les Nuggets de Denver et les Nets du New Jersey.
- Mozart au sommet de son art
Drazen Petrovic atterrit au New Jersey mais après une saison et demie à cirer le banc à Portland, il peine à se mettre en rythme. Les Nets sont l'une des pires équipes de la ligue à son arrivée mais le virtuose doit pourtant jouer de nouveau les doublures derrière le vieillissant Reggie Theus. En sortie de banc, Petro a tout de même le plus gros temps de jeu de sa carrière NBA avec 20,5 minutes par match et il en profite pour enchaîner les performances à plus de 20 points dès février. Ce mois-là il réalise d'ailleurs le meilleur match de sa carrière NBA avec 27 points à 57% aux tirs face aux Bullets de Washington. Petit à petit le croate trouve sa place dans la grande ligue en même temps que les Nets lui garantissent une place de titulaire pour la saison suivante s'il continue ainsi.
Pendant l'été 91' Drazen Petrovic fait l'impasse sur le championnat d'Europe suite aux tentions politiques en Yougoslavie. L'arrière à l'éthique de travail irréprochable reste alors tout l'été dans le New Jersey à développer son physique sous les conseils du staff de sa nouvelle franchise.
A l'aube de la saison 1991-92 Reggie Theus est annoncé en partance pour l'Italie, laissant ainsi sa place de titulaire à Drazen Petrovic. Le prodige croate devient alors le premier joueur de l'histoire issu du système européen à être le leader d'une équipe NBA. Cette saison-là les Nets sont extrêmement irréguliers et oscillent entre séries de victoires et séries de défaites. Les Nets parviennent tant bien que mal à se qualifier en playoffs en terminant à la septième place de la Conférence Est. Drazen a visiblement pris conscience des efforts à fournir surtout défensivement pour entrer dans la cour des grands, et son travail durant l'été lui permet maintenant de toquer à la porte de cette cour. Sans surprise il termine l'exercice en étant meilleur marqueur de son équipe avec 20,6 points à 50% aux tirs, mais c'est en playoffs que tout le monde l'attend au tournant. Plus confiant que jamais, Drazen se lance dans ses réels premiers playoffs avec les crocs aiguisés et un trashtalking huilé.
Pour le premier tour de la Conférence Est, les Nets affrontent les deuxièmes : les Cavaliers. Les Nets ont un effectif bien moins abouti que les Cavs, mais ils ne vont pas pour autant se laisser faire et ça ils vont le démontrer dès le premier match de la série.
Lors de ce premier duel les équipes se rendent coup pour coup. On assiste à un véritable match de boxe entre le leader offensif des Cavs : Brad Daugherty et celui des Nets : Drazen Petrovic. Tel un signe qui montre que personne ne peut surpasser Mozart lorsqu'il est au sommet de son art, les deux scoreurs fous terminent la rencontre à 40 points à 54% aux tirs et sans avoir marqué un seul trois points ! Seul problème, Daugherty n'est pas le seul joueur à prendre feu du côté de Cleveland puisque Mark Price plante 35 points. S'en est trop pour les Nets qui ne peuvent contenir une telle puissance de feu. Ils s'inclinent après une rude bataille sur le score de 120 à 113. Comme lot de consolation, Petrovic entre déjà dans l'histoire des Nets en battant le record de points marqués en un match de playoffs. (Il sera détrôné 14 ans après par Vince Carter et ses 43 points face au Heat.)
Dans cette série au meilleur des cinq matchs, les Cavaliers ont l'opportunité de faire le break à l'occasion de la deuxième rencontre de la série qui se déroule une nouvelle fois à Cleveland.
La seconde bataille est totalement différente de la première puisque les Cavaliers dominent aisément les Nets et font le break sans difficulté. Drazen Petrovic inscrit tout de même 23 points à 10/15 aux tirs, mais c'est trop peu pour inquiéter le jeu bien rôdé des Cavaliers.
Dos au mur, les Nets se doivent de réagir devant leur public. C'est ce qu'ils vont faire en menant la vie dur aux Cavaliers tout au long du match malgré un Drazen plutôt discret. Mais comme dans les films d'horreur, c'est bien trop calme ! Le monstre Petrovic sort de sa cachette lors des derniers instants du match pour inscrire un lay-up suivi de deux tirs à trois points. Le sauveur lève les bras au ciel devant un Meadowlands Sports Complex en ébullition. Ses 20 points à 8/16 aux tirs paraissent tout juste convenables, mais sa performance est en réalité magistrale.
Petrovic offre un peu de répits aux siens dans ce premier tour des playoffs mais la situation est toujours critique. Les Cavaliers mènent 2-1 et ont de nouveau l'opportunité de clore la série. Cette fois-ci les Cavaliers changent de stratégie et décident de confier à Craigh Ehlo la lourde tâche de défendre sur Petrovic. Jusque-là c'était Steve Kerr qui en était chargé, mais sans succès puisque l'actuel coach des Warriors a toujours eu un dribble de retard sur le leader des Nets au cours des trois premières rencontres de la série. Ehlo rend littéralement fou son adversaire direct qu'il limite à 14 points à 6/14 aux tirs. En l'absence d'une performance héroïque de leur leader, les Nets s'inclinent logiquement 89-98. Le coach des Cavaliers, Lenny Wilkens, se frotte les mains, envoie les Nets en vacances et ses hommes en demi-finale de Conférence.
Lors des Jeux Olympiques de Barcelone en 1992, la Croatie tombe dans le même groupe que la célèbre Dream Team qui participe à sa première compétition internationale depuis qu'elle est composée des meilleurs joueurs NBA américains. En poule Petrovic se chauffe tranquillement en attendant les phases éliminatoires avec 23,7 points de moyenne à ce moment du tournoi. La Croatie parvient à battre chaque équipe de son groupe, à l'exception des Etats-Unis qui confirment petit à petit leur statut de meilleure équipe internationale de tous les temps.
En quart de finale la Croatie met une pilule à l'Australie (98-65) avec un Petrovic ultra propre à 25 points 10/14 aux tirs. La Croatie a d'ailleurs la tête en demi-finale avant même que la rencontre ne soit terminée. Au tour suivant l'Union Soviétique va faire trembler les Croates pour la première fois du tournoi. En effet l'Union Soviétique rentre mieux dans son match que son adversaire et mène rapidement la rencontre. En cas de doute les Croates s'en remettent toujours souvent à Petrovic, mais ses défenseurs n'hésitent pas à lui rentrer dedans physiquement, ce qui le gène et le frustre. En grand guerrier qu'il est, Drazen attaque la deuxième mi-temps avec le couteau entre les dents, bien déterminé à montrer qui est le patron sur le terrain. Mozart retrouve confiance en lui et plante 10 points dans le troisième quart-temps pour permettre à son équipe de recoller au score. Confiance signifie aussi provocation pour le shooteur fou qui en profite pour trashtalker ses adversaires à la moindre occasion. Dans le dernier quart-temps les équipes sont au coude à coude jusque dans les derniers instants de la rencontre. Dans le money-time Petrovic est le roi et il va une nouvelle fois le démontrer. Dernière possession offensive pour la Croatie menée d'un point, le petit génie s'engouffre dans la défense adverse, semblant presque pris au piège par trois défenseurs, mais comme toujours il s'en sort et provoque une faute. Direction la ligne des lancers francs pour Petrovic qui enchaîne ses deux tentatives avec sans froid et permet à la Croatie d'accéder à la finale des Jeux Olympiques pour encore y défier la Dream Team. En attendant les Croates profitent du moment présent et envahissent le terrain pour célébrer leur victoire, comme s'ils savaient au fond d'eux qu'ils ne pourraient pas obtenir un meilleur résultat que cette médaille d'argent.
Face à la Team USA, la Croatie tente de s'accrocher en première mi-temps mais même en fournissant tous les efforts possibles ils se retrouvent à 14 unités de leurs adversaires à la pause. Les européens tentent de rattraper leur retard au retour des vestiaires mais il n'y rien à faire face à l'armada américaine qui finit par s'imposer logiquement 117 à 85. Dans cette victoire qui est la plus petite du tournoi en terme d'écart de points, Drazen Petrovic termine meilleur marqueur du match avec 24 points devant Michael Jordan et ses 22 pions.
Pendant que la Croatie décrochait une médaille d'argent aux Jeux Olympiques de Barcelone, de l'autre côté de l'Atlantique le coach des Nets, Bill Fitch, se faisait remplacé par Chuck Daly, le stratège de la Dream Team.
Alors qu'on pensait que Drazen Petrovic aurait du mal à lancer sa saison 1992-93 suite à l'accumulation des matchs de la saison passée où il a joué les 82 matchs, les playoffs et les J.O, le virtuose va mettre tout le monde d'accord. Dès le deuxième mois de compétition la NBA le nomme meilleur joueur de la semaine dans la Conférence Est après avoir assassiné les Spurs en prolongation avec un game winner épique et 34 points en prime. Et le lendemain le pistolero n'a visiblement pas refroidi puisqu'il plante 29 points sur la tête du Heat en back to back. Fatigué vous dîtes ? Allez dire ça à ses 24 points marqués en moyenne par match sur le mois de décembre !
En janvier il continue sur sa lancée et claque son record en carrière avec 44 puntos face à des Rockets impuissants. Six jours après il plante de nouveau 32 points sur les Rockets et enchaîne avec 35 points sur les Supersonics ou encore 32 points sur le Heat.
Tout le monde pense alors qu'on tient le premier all-star européen de l'histoire en la personne de Drazen Petrovic, mais à la surprise générale il n'est pas sélectionné, au contraire de Detlef Schrempf qui lui vole la vedette.
Petrovic est donc le seul joueur parmi les quinze meilleurs scoreurs de la ligue à ne pas être élu all-star. Univers impitoyable...
Nouvelle déception pour le prodige croate, qui va peu de temps après être de nouveau déçu mais cette fois-ci à cause du front office des Nets. Le prodige croate est dans sa dernière année de contrat et la franchise du New Jersey décide de lui proposer un contrat de 15 millions de dollars sur 5 ans, alors qu'il a clairement annoncé ne pas vouloir signer un bail supérieur à 4 ans.
Avec ce surplus de haine à déverser et la blessure de Kenny Anderson qui survient peu de temps après le All-Star Game, Petrovic enchaîne des performances digne d'un all-star. Malheureusement une entorse au genou vient gâcher la bonne forme de Mozart et le contraint à manquer 12 rencontres de saison régulière. En son absence les Nets enregistrent 8 défaites en 11 matchs. Voyant son équipe en difficultés, Drazen Petrovic décide de revenir sur les parquets malgré que son genou ne soit pas totalement guéri. Malheureusement, en faisant son retour seulement 10 jours avant la fin de la saison régulière, il ne peut empêcher son équipe de dégringoler à la sixième place du classement. Les Nets avaient pourtant longtemps squatté la quatrième place à l'Est et nourrissaient de bons espoirs pour les playoffs.
La saison régulière s'achève et Drazen conclu l'exercice 1992-93 avec les meilleures moyennes de sa jeune carrière NBA : 22,3 points à 51,8 aux tirs et 45% à trois points, 2,7 rebonds et 3,5 rebonds par match. Sa seule récompense offerte par la NBA est une sélection dans la Third All-NBA Team.
En playoffs, les Nets retrouvent les Cavaliers qui les avaient éliminé la saison passée. Limité par son genou, Drazen Petrovic ne met que 10 points dans la première manche et les Nets s'inclinent logiquement à l'extérieur après s'être fait dominés. Petro ne l'accepte pas et plante 21 points dans le game 2 malgré la douleur et contribue grandement à la victoire des siens sur le fil (101-99).
Petrovic vit un véritable calvaire durant ces playoffs d'autant plus que son coach, Chuck Daly, ne le ménage pas, à l'image du game 3 où il fait jouer son leader 45 minutes. Tel un Mozart jouant sur des instruments désaccordés, il n'est plus que l'ombre de lui-même. La preuve en est : pour la troisième manche il marque 17 points à 6/14 aux tirs mais il perd surtout sept ballons.
Dos au mur, les Nets ne s'avouent pas pour autant vaincus et s'imposent de 17 points dans le New Jersey au terme d'une excellente performance collective. On retrouve un Petrovic efficace mais toujours limité avec 19 points à 60% aux tirs.
Lors du game 5 de cette série synonyme de match décisif, Drazen Petrovic fait presque de la peine à voir malgré son attitude de guerrier. Il termine la rencontre avec 11 points à 4/10 aux tirs, et amputée de son leader la franchise du New-Jersey se fait logiquement éliminer.
Après la défaite Petrovic déclare n'avoir plus rien à prouver en NBA et les rumeurs s'intensifient alors sur son retour en Europe. L'univers NBA n'a jamais reconnu le talent pourtant incontestable du virtuose et les négociations avec les Nets étant au point mort, son avenir ne semble plus être de ce côté de l'Atlantique. Les grands clubs européens font alors tout pour signer le génie croate, mais le principal concerné décide d'attendre la fin du tournoi qualificatif pour les championnats d'Europe avant de se décider.
Lors de ce tournoi se déroulant à Varsovie, Petrovic est toujours touché au genou, mais en héros national il souhaite malgré tout représenter ses couleurs. La Croatie enchaîne les succès et se retrouve en finale du tournoi face à la Slovénie, ce qui au moins l'assure de participer aux Championnats d'Europe 1993 en Allemagne. Épuisée après neuf matchs en onze jours, la sélection croate s'incline 90-94 malgré les 30 points de Drazen Petrovic, ce qui est une performance incroyable vu son état physique.
Le lendemain de la rencontre la sélection croate rentre au pays en faisant escale à Francfort avant d'atterrir à Zagreb. Drazen Petrovic descend à Francfort et laisse ses coéquipiers remonter à bord de l'avion, une décision qui changea à jamais le cours de l'histoire...
- Une symphonie aux partitions manquantes
Le 7 juin 1993, Drazen Petrovic rejoint à Francfort Klara Szalantzy, joueuse de basket professionnelle hongroise, avec qui il avait sympathisé quelques mois avant à New York. Les deux tourtereaux envisageaient de se revoir en Europe afin de commencer une potentielle relation amoureuse, et cette escale à Francfort était l'occasion parfaite. Klara rejoint donc Drazen à l'aéroport, accompagnée de son amie Hilal Edebal, joueuse de basket Turque.
La bande de trois fait route vers Munich où un hôtel les attend pour la nuit quand soudain un orage s'abat sur leur trajet. Au volant de sa golf, Szalantzy roule à 180 km/h sur une autoroute sans limitation de vitesse et avec le manque de visibilité elle n'aperçoit que trop tardivement le camion en contre-sens qui tente d'éviter une voiture en aquaplanage. Le conducteur du camion perd totalement le contrôle de son véhicule et percute violemment le côté passager de la Golf d Szalantzy. Sur le siège passager, Drazen Petrovic profite du trajet pour rattraper un peu de sommeil, la tête posée contre la vitre et sans ceinture de sécurité. La collision avec le camion lui est fatale.
Szalantzy et Edebal survivent à l'accident mais avec de lourdes séquelles. Edebal déclarera par la suite :
S'il avait survécu, je ne sais pas quelle tournure sa vie aurait prise. Lorsque vous voyez l'accident, vous savez qu'il n'aurait jamais pu rejouer au basket, et je ne sais pas s'il aurait pu le supporter.
La terrible nouvelle du décès de cet amoureux du basket fait vite le tour du globe et les hommages fusent :
Petrovic, légende de notre pays, représente notre effort pour faire partie des meilleurs. - Franjo Tudjman, Président croate
Mon héros sportif était Drazen Petrovic. Cet incroyable joueur était mon ami, et je lui dédie ma victoire à Wimbledon. - Goran Ivanisevic
Drazen était l'un des meilleurs joueurs de l'histoire. Au pays, 90% des jeunes essaient de devenir comme lui. Son travail acharné a inspiré beaucoup d'enfants. - Rasho Nesterovic
Drazen Petrovic était un jeune-homme extraordinaire, et un réel pionnier pour le basket. Une partie durable de son héritage est d'avoir ouvert la voie vers la NBA à d'autres joueurs européens. Ses contributions pour le basket ont été énormes. Nous sommes tous fier de l'avoir connu. - David Stern
Aucun joueur européen ne pensait pouvoir réussir en NBA avant que Drazen le fasse. Depuis, tout le monde pense que c'est possible. - Dino Radja
C'était un plaisir de jouer contre Drazen à chaque fois que l'on s'affrontait. Il a toujours été très agressif et jouait aussi dur que moi. Nous avons eu de belles batailles tous les deux, mais malheureusement ces batailles fût trop courtes. - Michael Jordan
C'est difficile pour les américains d'imaginer ça parce qu'ils ont plein de joueurs très talentueux, mais nous ne somme qu'une nation de 4 millions d'habitants. Sans Drazen, le basket recule de trois pas. - Aleksandar Petrovic
Au début de la saison 1993-94, le numéro 3 de Drazen Petrovic est très logiquement retiré par les Nets et en 2002 il est intronisé au Hall Of Fame NBA, puis au Hall Of Fame FIBA en 2007.
Aujourd'hui encore on se souvient de cette véritable légende du basket. Le souvenir en date le plus marquant étant les larmes de Goran Dragic après que la mère de Drazen Petrovic lui ait offert un maillot de son fils suite à sa médaille d'or avec la Slovénie aux Championnats d'Europe 2017 et son trophée de meilleur joueur du tournoi.
Tous les joueurs européens qui ont réussi en NBA peuvent remercier le Mozart du basket, car sans lui leurs talents n'auraient jamais été aussi vite reconnus. Il a su avancer en faisant face aux critiques et malgré que son talent n'ait jamais été reconnu à sa juste valeur sur le sol américain durant ses années NBA, il a prouvé à tout le monde qu'un européen pouvait réussir dans la grande ligue.
Alors merci Monsieur Petrovic.
Merci d'avoir permis à tant de joueurs européens d'exister au-delà de leurs frontières.
Merci de nous avoir offert tant de légendes.
Merci d'avoir permis à ce sport que nous aimons tant de se développer aussi vite.
Merci d'avoir permis à tant de jeunes de rêver.
Merci pour au moins mille autres raisons, mais par-dessus tout : merci de nous avoir fait vibrer.
Drazen Petrovic, une pépite au destin brisé (épisode 1)