Draft 2016 : Se montrer, et vite !
Quel bilan de la draft 2016, jugée catastrophique en fin de saison dernière ? En voici de nouveaux éléments de réponse avec les joueurs qui vont galérer à poursuivre leur carrière dans la grande ligue.
Après une première année mitigée, les joueurs issus de la classe de draft 2016 commencent à gagner en impact lors de cette deuxième année. Seulement deux d’entre eux dépassaient la barre des dix points par match la saison dernière tandis que deux autres (Buddy Hield,Yogi Ferrell) atteignaient les 9.9 points inscrits par rencontre. Considérée comme l’une des pires cuvées de draft de ces dix dernières années, certains des membres sont en train de montrer les prémisses de leur talent tandis que d’autres sombrent désespérément. De manière générale, le niveau moyen de cette draft est probablement plus élevé que ne l’annonçait l’année dernière.
Sont exclus Joel Embiid ou Dario Saric, qui ne sont pas issus de cette draft.
Giorgios Papagiannis – C – 5.2 points à 57.1% aux tirs dont 85.7% aux lancers-francs, 3.5 rebonds,0.8 passes, 0.1 interception, 0.7 contre, 0.9 ballon perdu en 14 minutes (27 matchs joués)
Pour l’instant, le début de carrière NBA de Giorgios Papagiannis est tout sauf évident. Encore très jeune (il n’a que 20 ans), il peut encore se rattraper mais ses débuts ne sont guère encourageants. Treizième choix de draft, il est le joueur grec drafté le plus haut dans l’histoire. Les Suns ne lui ont pas fait un cadeau en le sélectionnant si haut alors qu’il était plutôt attendu au deuxième tour. L’année dernière, il n’a disputé que 22 matchs avec les Kings (où ses droits avaient été transférés), la faute à un déficit physique certain ainsi qu’un manque de QI basket plus étonnant. Dotés de quelques mouvements dos au cercle, il possède une mécanique de tir fiable. Ses longs bras lui permettent de capter quelques rebonds. En D-League, il a montré un timing certain au contre mais physiquement il subit trop souvent… Cette saison, il n’a foulé le terrain que cinq fois. Sur les postes intérieurs où les joueurs sont nombreux mais le talent guère présent, il pourrait prétendre à mieux mais Dave Joerger ne serait guère rassuré des performances de son joueur à l’entraînement.
Henry Ellenson – PF – 3.5 points à 36.9% aux tirs dont 31.5% à trois-points et 55.6% aux lancers-francs, 2.3 rebonds, 0.4 passe, 0.1 interception, 0.7 ballon perdu en 8.2 minutes (28 matchs joués)
L’intérieur subit le même traitement que Papagiannis. Drafté en 18ème position par les Pistons, le joueur formé à Marquette n’a pas convaincu Stan Van Gundy de lui offrir du temps de jeu malgré quelques prestations intéressantes en fin de saison dernière. Poste 4 capable de s’éloigner, plutôt bon au rebond mais peu concerné en défense, son profil intéressait de nombreuses franchises après une grosse saison NCAA. Detroit semblait avoir obtenu un potentiel steal. C’est loin d’être le cas. Depuis son arrivée, il n’a joué que 28 rencontres… pour moins de dix minutes de temps de jeu en moyenne. Le garbage time, il connaît. Il n’a que trop peu l’occasion de montrer ses qualités hormis au Grand Rapids, en D-League (17 points/9 rebonds). C’est un début de carrière qui ressemble à long chemin de croix pour Henry Ellenson.
Wayne Baldwin IV – PG – 3.2 points à 31.3% aux tirs dont 13.6% aux lancers-francs et 83.8% aux lancers-francs, 1.4 rebonds, 1.8 passes, 0.5 interception, 0.2 contre, 1.2 ballons perdus en 12.3 minutes (30 matchs joués)
Un meneur de jeu sans tir dans la NBA actuelle ne peut presque plus exister sauf à posséder d’énormes qualités dans d’autres secteurs de jeu. Wayne Baldwin IV n’a malheureusement ni tir extérieur fiable, ni aucune autre qualité permettant de compenser suffisamment cette faiblesse. A Memphis, lors de sa première saison, il a joué 30 matchs pour une réussite de 13.6% à trois-points… Pas convaincu par le potentiel du bonhomme, les Grizzlies, qui l’ont pourtant sélectionné en 17ème place, l’ont coupé. Cette saison, il a signé un two-way-contract avec les Blazers. Sans réussite pour l’instant. Il n’a jamais porté ce maillot et joue dans une équipe de G-League. Au vue du backourt de Portland, il ne risque pas de porter ce maillot à de nombreuses reprises malgré quelques qualités dans la création du jeu.
Ante Zizic – C – 1.1 points à 33% aux tirs et 71.4% aux lancers-francs, 1.1 rebonds, 0.1 passes, 0.3 contre, 0.2 ballon perdu en 3.7 minutes (10 matchs joués)
Choisi par les Celtics en 23ème position, l’intérieur croate est resté un an en Europe avant de rejoindre la NBA. Il ne connaît les exigences propres à ce championnat que depuis cette saison. Sa situation est complexe d’autant plus qu’il est une des monnaies d’échange des Celtics dans le trade de Kyrie Irving. Compliqué de se faire sa place dans une équipe prétendante au titre. Son envergure dans une équipe plutôt limitée sur le poste de pivot pourrait constituer un atout mais pour cela, il doit être responsabilisé. Pas encore adapté au jeu NBA, la faute notamment à un manque de mobilité certain, l’intérieur croate possède des atouts qui pourraient en faire, à terme, une rotation intéressante. Sa capacité à gober des rebonds et protéger le cercle pourraient s’avérer précieuses si on lui laisse le temps de se développer. Avec Ante Zizic, c’est un diamant à polir que tiennent des Cavs d’habitude peu patients. S’il ne perce pas en NBA, il retournera en Europe.
Zhou Qi – C- 1.4 points à 20% aux tirs dont 18.2% à 3-points et 83.3% aux lancers-francs, 1.0 rebond, 0.1 passe, 0.2 interception, 0.5 contre, 0.4 ballon perdu en 5.3 minutes (11 matchs joués)
Zhou Qi est joueur avec lequel les Rockets prônent la patience. Ce n’est pas en vain. Très (très) long, l’intérieur d’origine chinoise doit prendre de la masse avant de penser à peser sur les défenses adverses. Il lui faut encore deux ans en salle de sport afin de se renforcer (en haut ou en bas du corps). Le joueur est encore jeune. Il a performé dans un championnat chinois tourné vers l’attaque. Sa capacité à shooter n’est plus à prouver. Il peut s’éloigner du cercle facilement. Plutôt mobile, il est intéressant sur contre-attaque. Mike D’Antoni ne le fait jouer que durant le garbage time. C’est un projet à long terme. Ses quelques apparitions ne sont pas suffisantes pour juger du talent du bonhomme. Il s’est notamment montré très défaillant au scoring jusqu’ici. Etant donné que les Rockets veulent le faire progresser, il lui reste encore quelques années devant lui au sein du paysage NBA. A lui de prouver qu’il peut saisir cette opportunité. Zhou Qi n’en reste pas moins un énorme produit marketing avant d’être un joueur NBA.
Guerschon Yabusele – PF – 1.9 points à 37.5% aux tirs dont 30% à trois-points et 100% aux lancers-francs, 1.7 rebonds, 0.4 passe, 0.1 contre, 0.3 ballons perdus en 5.1 minutes (9 matchs joués)
Notre français, bonne surprise de la draft 2016, n’a toujours pas eu l’occasion de se mettre en valeur au sein d’une équipe candidate au titre : les Boston Celtics. Après avoir dominé dans le championnat chinois l’année dernière, il a réalisé de bon training camps, s’attirant les louanges de ses coéquipiers. Il était possible de le voir gratter du temps de jeu dans le secteur intérieur de Boston, plutôt faiblard (sur le papier). Brad Stevens ne lui a jamais donné sa chance, lui préférant l’allemand Daniel Theis, plus expérimenté de par ses passages en Europe (avec Bamberg). Brinquebalé entre la G-League (où il effectue de très bons passages) et la NBA, il n’obtient du temps de jeu que dans les fins de match sans importance. Pourtant, il présente le profil idoine dans la NBA actuelle. Petit intérieur très athlétique, capable de dégainer à trois-points, batailleur en défense et au rebond… Malheureusement, au vue des résultats collectifs des C’s, il semble improbable de le voir faire beaucoup d’apparitions cette saison. A lui de saisir les opportunités qui lui sont proposées sinon sa carrière NBA pourrait être (très vite) écourtée.
Malik Beasley – SG – 3.6 points à 44.1% aux tirs dont 32.8% à trois-points et 69.2% aux lancers-francs, 1.2 rebonds, 0.6 passe, 0.2 interception, 0.4 ballon perdu en 8.8 minutes (45 matchs joués)
Cette saison, Mike Malone a intégré Malik Beasley dans sa rotation en tant que dixième homme. C’est un progrès pour le jeune homme, drafté en 19ème position par les Nuggets. L’année dernière, il portait régulièrement le maillot des Sioux Falls en D-League, franchise avec laquelle il cumulait 18 points et 8 rebonds de moyenne. Plutôt bon au scoring, il souffre de son absence de capacité à créer. Il pâtit également du fait d’avoir été drafté après Jamal Murray, un autre shooting guard (même s’il joue à la mène), ce qui diminue ses potentialités de temps de jeu. Il n’empêche qu’il pourrait devenir une vraie menace en sortie de banc s’il gagne en régularité dans l’exercice du tir. Cette saison, il s’occupe notamment des tâches ingrates. En effet, le joueur ne laisse pas sa part aux chiens quand il s’agit de défendre. C’est d’ailleurs dans cette optique que Mike Malone lui confie du temps de jeu étant donné qu’aucun autre extérieur que lui n’est concerné par la défense. Il faut qu’il s’accroche afin de pouvoir prolonger son contrat au sein d’une équipe où la concurrence sur le poste est solide (Jamal Murray, Gary Harris, Will Barton…).
DeAndre Bembry – SF – 5.4 points à 43.9% aux tirs dont 15.6% à trois-points et 50% aux lancers-francs, 1.8 rebonds, 1.0 passe, 0.4 interception, 0.2 contre, 0.8 ballon perdu en 11.7 minutes (50 matchs)
Cette saison, DeAndre Bembry profite de la faiblesse du roster des Hawks pour obtenir davantage de jeu que l’année dernière. Il totalise 50 apparitions sous le maillot des Hawks, par lesquels il fut drafté en 21ème position. Connu en NCAA pour sa capacité à pénétrer grâce à ses qualités de vitesse, il est un ailier capable de prendre du rebond et de remonter la balle de temps en temps. Ses qualités athlétiques lui permettent également de réaliser quelques contres. Son tir extérieur est catastrophique, comme son QI basket. Il perd trop souvent le ballon dans des positions faciles. Après trois saisons en NCAA, il n’est pas encore mur pour le niveau NBA, ce qui ne présage rien de bon pour la suite de sa carrière malgré des progrès cette saison, notamment sur le plan défensif. A 23 ans, il doit faire mieux afin de s’assurer une place pour plusieurs années.
Furkan Korkmaz – SG – 1.5 points à 25% aux tirs dont 12.5% à trois-points et 100% aux lancers-francs, 1.0 rebond, 0.3 passe, 0.2 interception, 0.2 ballon perdu en 5.3 minutes (6 matchs joués)
Sélectionné en 26ème position par les Sixers, l’arrière a joué la saison dernière en Europe sous les couleurs du Bandirma Banvit avec lesquels il fut nommé meilleur jeune de la Ligue des Champions. Le turc est considéré comme une véritable menace extérieure avec un profil pouvant faire doublon avec celui de Nick Stauskas. Malheureusement, malgré le départ de ce dernier, son temps de jeu ne semble pas vouer à augmenter. Sa malchance ? Etre resté un an supplémentaire en Europe alors qu’un Timothe Luwawu-Cabarrot a eu l’occasion de se montrer l’année dernière. Comme la majeure partie des joueurs en provenance de l’Europe, il souffre sur le plan physique. Peu réputé pour ses qualités athlétiques, son jeu n’est pas fait pour la NBA malgré un QI basket évident.