Dominique Wilkins, la machine à dunks
Dominique Wilkins, si vous restiez devant lui, il vous écrasait. Tout simplement.
Dominique Wilkins était un joueur de caractère et de convictions. Chose qu’il a prouvée dès le jour de sa draft en 82. Choisi en 3ème position par les Jazz d’Utah, Wilkins refuse catégoriquement d’y aller. Sentant le bon coup au-delà du caprice, les Hawks d’Atlanta se sacrifient et l’échangent contre deux joueurs dont tout le monde a aujourd’hui oublié les noms (OK, c’est John Drew et Freeman Williams pour ceux qui veulent à tout prix savoir).
Dominique va vite rassurer Atlanta sur leur bon choix. Un peu plus de 17pts de moyenne et 6rbds, oui, pour une année de rookie, ça rassure. Et tout ne va aller qu’en s’améliorant. Athlète incroyable monté sur ressorts, Wilkins va régaler le public d’Atlanta pendant 12 ans de ses dunks stratosphériques. Individuellement, il s’éclate, enfilant les paniers comme on enfile les perles, se payant même le luxe de finir meilleur marqueur de la ligue en 86 avec une moyenne de 30,3 points par match (OK, Jordan était blessé cette saison-là, mais quand même…). Collectivement, par contre, c’est une autre histoire. Malgré la débauche d’énergie et une force d’abnégation sans égale, le chouchou des fans n’arrivera jamais à porter son équipe plus loin que les demi-finales de conférence en 1988.
La déclaration d’amour éternel de Dominique pour ses Hawks ne changera rien au destin que l’équipe lui a préparé : il est transféré en février 94 aux Clippers en échange de Danny Manning. Wilkins accepte son sort sans broncher, et s’en va continuer sa basse besogne offensive à Los Angeles. Même punition l’année d’après quand il sera transféré à Boston. Wilkins baisse la tête et score.
La NBA, c’est très bien, mais Wilkins a besoin, en plus d'un nouveau challenge, de changer d’air. Il s’envole alors pour la Grèce et l’équipe du Panathinaikos. Et là, miracle, il gagne l’Euroleague en aidant son équipe de la meilleure façon qu’il connaisse : en scorant. Dominique joue bien. Tellement bien qu’il est élu MVP de la compétition.
Les sirènes de la NBA se rappellent alors à lui, et il se lance un dernier défi pour gagner un titre en rejoignant à 36 ans l’équipe de San Antonio. La blessure de David Robinson en début de saison rendra pourtant ce défi impossible à relever. Wilkins repart alors en Europe, à Bologne, où il connaîtra beaucoup moins de succès qu’avec le Pana.
Il finira discrètement sa carrière l’année d’après à Orlando à l’âge de 38 ans.
Dominique est revenu depuis dans son équipe de cœur puisqu’il a rejoint, depuis 2004, l’organisation des Atlanta Hawks. Il a même eu droit à sa statue devant la Philips Arena en 2015 et son numéro 21 a également été retiré. Comme quoi, certaines histoires d’amour finissent parfois de fort belles manières.
9 fois All-Star, double vainqueur du Slam Dunk Contest en 85 et 90, médaillé d’or olympique avec la Dream Team 2 à Toronto en 94, 13ème meilleur marqueur de tous les temps, introduit au Hall of Fame en 2006, Dominique Wilkins laisse derrière lui l’image d’un scoreur insatiable et d’un joueur puissant, énergique, ainsi que des heures et des heures d’actions de grande classe et de dunks monumentaux, dont voilà déjà 10 minutes totalement euphorisantes. Sortez vos trampolines !
Bonus : Retour en images sur le Slam Dunk Contest de 1985 que Dominique Wilkins a gagné. Vous vous demandez si le concours était relevé ? Dominique avait contre lui Michael Jordan, Julius Erving et Clyde Drexler. Nous pensons que cela répond à votre question.