Denver Nuggets : Une équipe trop bien équilibrée pour aller au bout ?
Envers et contre tout, la saison NBA reprendra ses droits le 30 Juillet prochain. Pour l'occasion, toute l'équipe d'Inside Basket vous propose un tour d'horizon des 22 équipes qui feront le voyage à Orlando. Qui ira en playoffs ? Qui gagnera ce titre NBA à l'astérisque ? Éléments de réponse… Aujourd'hui, focus sur les Denver Nuggets.
- La saison régulière
43 victoires pour 22 défaites et une troisième place à l'Ouest. Les Nuggets sont toujours placés, légèrement en retrait des sommets mais constamment en embuscade. Un calendrier plutôt favorable en début de saison a permis aux hommes de Mike Malone de se remettre dans le sens de la marche, à commencer par le maître à jouer Nikola Jokic. Arrivé en surpoids, le serbe n'a retrouvé sa forme optimale qu'en décembre. Des pourcentages en nette amélioration, 54% de réussite contre 46% depuis le début l'exercice 2019-2020, et une ligne de stats globale en constante progression. Même si le Joker n'était pas aussi performant que la saison dernière par exemple, il n'en reste pas moins dominant et quasiment imprenable dans sa remontée de balle et sa vision du jeu. Les principaux contenders de la Ligue se sont cassées les dents sur les Rocheuses. Les deux équipes de Los Angeles, le Jazz, les Celtics, les champions en titre canadiens et les Bucks, leaders incontestés en NBA ont échoué par deux fois à surclasser les Nuggets. Mais la franchise du Colorado a aussi buté sur des équipes de secondes zones, ce qui empêche à ce jour Denver d'être à la hauteur des Lakers ou des Clippers. Plusieurs défaites face aux Cavs, aux Hawks ou Warriors font tâche pour un prétendant au titre. La raison de ces résultats inégaux ? Le contrôle du rythme par les systèmes développés par Malone et son staff. La pace de Denver est la 29ème en NBA. Cela s'explique par la gestion lente et patiente de Jokic mais aussi le manque de menace offensive sur les ailes. Jamal Murray et Gary Harris manquent d'atouts pour se montrer aussi dangereux que leurs rivaux parmi les équipes majeures. Ils sont certes très bien intégrés à l'effectif et apportent chacun des aspects spécifiques et primordiaux pour le jeu des Nuggets mais le faible rendement offensif d'Harris (10.4 points de moyenne, 33% de loin) les empêche d'accélerer pour combler un écart et plier une rencontre. En résumé, ce qui fait la force de Denver est aussi sa limite avec un roster ultra complémentaire mais en manque de production offensive sur certains phases. Une saison tout de même réussie mais qui peut susciter quelques interrogations afin de passer un palier et atteindre les finales de conférence.
- Le calendrier de la reprise
1er août : vs Miami Heat (19h)
3 août : vs OKC Thunder (22h)
5 août : vs San Antonio Spurs (22h)
7 août : vs Portland Trail Blazers (2h)
8 août : vs Utah Jazz (21h30)
11 août : Los Angeles Lakers (3h)
13 août : Los Angeles Clippers (3h)
14 août : Toronto Raptors (à déterminer)
On commence doucement pour terminer par un sprint en terrain miné. Les Nuggets ont 1.5 match de retard sur les Clippers, deuxièmes à l'Ouest, et 7 sur les leaders, les Lakers. Avec une confrontation face à chacune de ses franchises, les potes du Joker ne devront rien laisser en route pour espérer grapiller un rang au classement. Mais le calendrier est tout de même compliqué. Seuls la confrontation avec les Spurs apparaît comme un match "simple". Le Thunder et le Jazz, avec respectivement 40 et 41 wins se dressent comme les épouvantails de cette fin de saison pour les Nuggets. Que dire trois dernières rencontres, un florilège de ce qui attend la franchise des Rocheuses pour septembre et les dernières marches de la post season. On a vu un Nikola Jokic aminci et donc potentiellement prêt tout de suite à performer. Denver aura besoin de toutes ses forces pour ne pas laisser de points en route. La troisième place risque d'être très disputée.
Difficulté : 2/3
- Les signatures de la reprise
Arrivée : PJ Dozier
Déjà dans l'effectif en tant que two-way contract, le meneur PJ Dozier a été signé pour le reste de la saison afin de participer à l'aventure chez Mickey. Il devra faire sa place parmi les guards déjà assez nombreux. Avec ce move, le staff de Denver anticipe un éventuel pépin physique Jamal Murray, Gary Harris, Monte Morris, Torrey Craig ou encore Will Barton.
- Le Cinq majeur
PG : Jamal Murray
SG : Gary Harris
SF : Torrey Craig
PF : Paul Millsap
C : Nikola Jokic
SI Mike Malone a sorti un cinq qui a suffisamment mangé de soupe pour le premier match de préparation face aux Wizards, avec 2m09 de moyenne, cette tentative ne devrait pas être répétée pour les huits matchs de la saison. Il n'empêche que les capcités physiques des grands Nuggets paraissent intéressantes. Tout ceci est évidemment à prendre avec des pincettes, reprise oblige, mais Malone tente d'innover, à contre courant total de la tendance actuelle, comme d'habitude. Le starting five pourrait donc changer, Torrey Craig pouvant avoir un impact important dans la second unit par exemple alors que Jerami Grant et Michael Porter Jr pourraient gratter de plus en plus de minutes sur les titulaires.
- Le Facteur X : Le Backcourt titulaire
En délicatesse en terme de régularité durant la saison, le backcourt Jamal Murray - Gary Harris sera intéressant à voir évoluer dans la bulle. Auteurs de 29.2 points de moyenne à eux deux, leur production devra être supérieure pour aller gagner les matchs importants. Leur réussite de loin, 34% jusque-là, sera aussi un facteur important afin de multiplier les menaces et libérer de l'espace dans la raquette.
Mention spéciale pour Michael Porter Jr qui aura une réelle carte à jouer sur les postes extérieurs après de belles choses entrevues durant la saison.
- Quelles ambitions ?
Les Nuggets jouent le titre, c'est indéniable. Les multiples déclarations des joueurs depuis le retour aux affaires de la NBA vont dans ce sens et la stabilité de l'effectif est une raison supplémentaire de croire à ce passage en finale de conférence attendu depuis 2009. Armé pour concurrencer les plus gros contenders, Denver devra toutefois miser sur un rythme de jeu un peu plus élévé. En effet, avec peu de matchs à jouer et des batteries pleinement rechargées pour tout le monde, l'aspect physique risque de compter encore davantage dans les débats. Les postes extérieurs, et notamment le backcourt seront scrutés. Les performances affichées cette saison peuvent laisser à un plafond atteint pour le duo Murray-Harris. La second unit, comme le cinq majeur, est très équilibrée avec des forces complémentaires à tous les postes. Tous ces ingrédients devront être parfaitement préparés et assaisonnés pour ne pas se faire larguer par les deux équipes de Los Angeles avec, en ligne de mire le 15 septembre et le début des fianles de conférences.