Denver Nuggets 2024-2025 : Le titre ou rien ?

Les Nuggets ont perdu leur couronne la saison dernière malgré le troisième sacre de Nikola Jokic pour le MVP. Cette année, ils font encore partie des principaux favoris mais vont-ils sortir de la terrible jungle de la Conférence Ouest.

 

Après leur titre, les Nuggets s’avancent en tant que favori pour un back-to-back. Ils réalisent une saison sérieuse conclue avec 57 victoires et une deuxième place de la Conférence Ouest. Une défaite évitable en fin de saison contre San Antonio ne leur permet pas de décrocher la première place.

Dans le contenu, c’est toujours très intéressant autour d’un Nikola Jokic qui décroche un troisième titre de MVP. Le serbe réalise une nouvelle saison monstrueuse. Créatif, efficace, il est un maestro des parquets et se montre redoutable pour disséquer les défenses adverses. Il est le dépositaire du jeu de son équipe. On a rarement vu un joueur être aussi dominant dans une saison.

A ses côtés, Jamal Murray livre une saison normale avec des belles performances mais beaucoup d’irrégularités. Le combo guard est toujours la deuxième option de son équipe mais il n’a pas le niveau All Star escompté. Privés de quelques matchs, il est suppléé à l’occasion par un Michael Porter Jr intéressant même si ses statistiques ne sont pas à la hauteur de son contrat (207 millions de $ sur 5 ans). En progrès défensivement, il est toujours aussi dépendant de son tir et ne propose pas grand-chose d’autres… Les solides Aaron Gordon et Kentavious Caldwell-Pope livrent des saisons sérieuses.

C’est le banc qui pêche pour Denver avec le départ de Bruce Brown Jr. Peyton Watson prend de l’ampleur avec des qualités défensives intéressantes mais un tir limité. Christian Braun ne passe pas le cap mais il est toujours solide. Reggie Jackson est trop responsabilisé pour faire tourner cette second unit limitée en talent…

En playoffs, ils infligent une défaite cuisante aux Lakers au premier tour en se reposant sur leur talent et leur cohérence collective. Jamal Murray inscrit deux game-winners. Puis vient le temps des orages dans leur opposition face aux Minnesota Timberwolves. Ces derniers s’imposent deux fois dans les Rocheuses pour mener 2/0 avant de voir Denver répliquer, malgré un Jamal Murray en souffrance (loin de son niveau de la campagne précédente). Les Nuggets s’imposent trois fois consécutive pour mener 3/2 avant de subir une grosse défaite à l’extérieur au Game 6. Vient le Game 7 que tout le monde connaît.

Les Nuggets dominent largement la première mi-temps avant de voir les Wolves remonter progressivement en augmentant leur intensité. Anthony Edwards et les siens décrochent la victoire sur la terre de Denver. Les voilà donc déjà sorti en demi-finales de Conférence.

 

 

Arrivées : Russell Westbrook, Dario Saric

Départs : Kentavious Caldwell-Pope, Russell Westbrook

 

 

PG : Jamal Murray, Russell Westbrook, Jalen Pickett

SG : Christian Braun, Julian Strawther

SF : Michael Porter Jr, Vlatko Cancar, Peyton Watson

PF : Aaron Gordon, Dario Saric, Zeke Nnaji, Hunter Tyson

C : Nikola Jokic, DeAndre Jordan, Jaylin Williams DaRon Holmes III

 

 

PG : Jamal Murray SG : Christian Braun SF : Michael Porter Jr PF : Aaron Gordon C : Nikola Jokic

 

Le départ de Kentavious Caldwell Pope vers Orlando est un coup dur pour les Nuggets. Le 3 and D attitré de l’équipe va apporter ses services ailleurs. Il n’est pas numériquement remplacé dans le backourt de Denver, qui mise sur le développement individuel de ses joueurs. Christian Braun, élément fort du banc l’année dernière, va donc monter en grade en intégrant le 5 majeur. L’année dernière, il était à 38.4% à 3-points sur deux tentatives. Il va devoir doubler son volume pour occuper le rôle habituellement dévolu à KCP. Bon défenseur, il est moins valuable que ce dernier mais progresse. Il sera en charge des meneurs et arrières scoreurs adverses au vue du déficit de Jamal Murray de ce côté du terrain.

 

Ce dernier sera particulièrement scruté l’année prochaine. Le combo guard sort d’une série de playoffs décevante contre les Wolves au cours de laquelle ses principales limites ont été exposées. Dès que le tir ne rentre pas, le joueur n’est pas suffisamment fort pour être le deuxième scoreur d’une équipe qui joue le titre. Son association en saison régulière avec Nikola Jokic est toujours aussi fructueuse mais il manque de régularité. Il peut et doit encore progresser pour devenir un véritable candidat au All Star Game et être à la hauteur de son contrat.

 

Qui dit contrat, dit Michael Porter Jr… L’ailier n’est plus sujet aux blessures (il a encore été présent à 81 reprises l’année dernière), ce qui est un bon point. Ses 16.7 points par match (à 39.7% à 3-points) ne sont pas suffisants. Il doit franchir un nouveau cap offensif pour atteindre la vingtaine de points par match tout en restant investi en défense. Joueur talentueux, il reste jeune et peut encore fait de progrès. En bout de chaîne, il a cette capacité de scorer par-dessus n’importe quel défenseur.

 

Enfin, la raquette est composée du (très) solide Aron Gordon, le pilier défensif de cette équipe (avec KCP) et Nikola Jokic. Le premier apporte robustesse, finition près du cercle et du physique tandis que Nikola Jokic, triple MVP est le dépositaire du jeu de son équipe, que ce soit depuis la raquette ou derrière la ligne de 3-points. Incroyable d’efficacité, le pivot est bien aidé par Gordon pour les tâches défensives.

 

 

Le banc était pointé du doigt l’an dernier, il le sera encore cette année notamment avec l’avènement de Christian Braun dans le 5 majeur. Il manque quelque chose à cette équipe, un ou deux éléments capables de jouer de minutes solides en playoffs. A l’inverse, les dirigeants ont privilégié le développement de plusieurs jeunes pousses récupérées à travers les drafts et développées dans leur pépinières. La recrue phare de l’été se nomme Russell Westbrook… Le meneur de jeu sera le leader de la second unit malgré son âge et sa dernière saison très moyenne. Il veut se relancer mais ne correspond pas forcément aux besoins de l’équipe. Meneur qui ne tire pas et qui a besoin du ballon entre les mains, il aurait fallu un sniper dans le backourt. Néanmoins, son intégration interroge et sera un défi pour Mike Malone. Le côté revanchard du joueur pourrait être la bonne surprise de la saison.

 

Un jeune joueur devrait être amené à prendre des responsabilités : Julian Strawther. L’année dernière, il n’a joué que 50 matchs avec des pourcentages douteux mais les dirigeants croient en son potentiel. Il s’agit d’un arrière scoreur capable de créer pour lui-même et pour les autres. Ses responsabilités devraient exploser cette année car il n’a que peu de concurrence sur son poste.

 

Mike Malone pourra jongler avec le couteau suisse Peyton Watson. Ce dernier a livré une dernière saison très intéressante dans un rôle de défenseur en sortie de banc. Très bon de son côté du terrain, il a davantage de difficulté à être une menace offensive sérieuse (29.6% à 3-points). C’est le point clé de son utilisation. S’il se met à rentrer des tirs avec davantage de régularité, il est voué à un être élément important à long terme de cette équipe. Capable de jouer des postes 2 à 4, il devrait couvrir de nombreux besoins la saison prochaine. Vlatko Cancar pourra apporter un peu de tirs en sortie de banc sur des minutes réduites.

 

A l’intérieur, c’est aussi relativement faible. Le rookie DaRon Holmes s’est blessé et ne verra pas les parquets cette saison. Le backup officiel de Jokic est une nouvelle fois DeAndre Jordan, qui porte le poids des années comme un fardeau. Le recrutement de Dario Saric devrait limiter son nombre de minutes. Blessé à de nombreuses reprises, il apportera sa capacité à écarter le panier. Solide, il est une recrue solide sur les postes 4 et 5 s’il reste en bonne santé. Jaylin Williams a également signé. Il peut apporter de la verticalité dans le roster.

 

Enfin, Zeke Nnaji et Hunter Tyson devrait obtenir quelques minutes. Le premier a signé un contrat sur plusieurs années dont il n’est pas à la hauteur tandis que le deuxième apporte des minutes énergiques derrière Gordon.

 

 

L’ancien MVP a-t-il encore de la bouteille ? De cette question dépendra une partie de la réussite d’une équipe qui ne vise que le titre cette saison (après l’échec du back-to-back). Le meneur de jeu a livré une saison dernière de mauvaise facture, semblant en bout de course (logique au vue de son profil et de son âge). Il semble motiver à faire taire les détracteurs, comme à son habitude, en intégrant une institution de jeu aussi rigoureuse que les Nuggets. Dans cette équipe, il devra s’adapter au style de jeu de Mike Malone et de ses ouailles tout en apportant également son côté bestial et créatif. Un peu seul à son poste, il devrait avoir les mains libres en sortie de banc pour dynamiser cette faible second unit et lui faire passer un cap. Pour lui, le challenge est de prouver qu’il peut s’offrir un baroud d’honneur au cours duquel on ne voit que ses forces et pas ses faiblesses. A lui de ne pas abuser de décisions douteuses ou de tir à 3-points hors tempo pour libérer le potentiel offensif de cette équipe pendant 48 minutes.

 

 

La présence du meilleur joueur de la Ligue : Quand on a Nikola Jokic dans son équipe, bien entouré par des joueurs solides autour de lui, on constitue un outsider pour le titre NBA. Encore auteur de très belles performances lors des derniers JO, le serbe est au sommet de sa carrière avec des chiffres forçant le respect ? Sa capacité à générer de l’attaque autour de lui est unique dans l’histoire de la NBA. Avec lui en figure de proue, Denver a de quoi voir loin lors de la saison prochaine.

 

La stabilité de l’effectif : Beaucoup de joueurs présents étaient là lors du titre, c’est une bonne chose que de stabiliser une équipe qui connaît parfaitement ses principes de jeu. En effet, les Nuggets ont un style particulier et chacun connaît son rôle. Quand on joue à un tel niveau de performance (57 victoires la saison dernière), il est bien de ne pas renouveler constamment l’effectif.

 

 

Un banc trop faible : Le banc était déjà pointé du doigt l’année dernière, il le sera tout autant cette année sauf Russell Westbrook ressuscité ou explosion d’un jeune joueur (Julian Strawther ?). Les limites sont manifestes. Ils possèdent peu de joueurs capables d’être de vrais soldats en playoffs et sont dénués de 3 and D. Il manque des joueurs mâtures pour encadrer cette (trop ?) jeune second unit.

 

Un effectif qui s’affaiblit depuis le titre : Héros des playoffs 2023, Bruce Brown Jr avait signé à Indiana. Cette année, c’est KCP. Depuis deux ans, ce sont deux joueurs partis, qui sont précieux et n’ont pas été remplacés. Cela fait écho au manque de talent du banc. Les joueurs de devoir, au profil si précieux, ne sont plus présents dans cette équipe. Développer les jeunes restent intéressants mais la valeur de ces joueurs est moindre dans les joutes de playoffs.

 

 

Mené par Nikola Jokic, il y a peu de doutes sur le fait que cette équipe occupera les premiers strapontins de la Conférence Ouest. Candidat légitime pour le titre, il faudra observer le développement de certains joueurs dans le cinq majeur. Le système de jeu fonctionne et l’expérience est de leur côté (dans le 5 majeur). Mike Malone et les siens connaissent le chemin malgré un manque de profondeur évident dans leur effectif. Il n’empêche, ce sera largement suffisant pour décrocher une cinquantaine de victoires.