DeMar DeRozan, la star de l'ombre

Espoir constant depuis cinq ans, le meilleur scoreur des Raptors commence à peine à se faire un nom dans la ligue.

Il était sans doute la sélection surprise du All-Star Game. Pas en raison de son rendement cette saison, mais parce qu'on ne l'aurait pas imaginé recevoir une telle distinction en octobre dernier.

 

Pour beaucoup, DeMar DeRozan est un joueur athlétique, un dunker qui a progressé doucement depuis son entrée en NBA en 2009, mais qui n'est jamais devenu un franchise player : arrivé lors de la dernière année de Chris Bosh au Canada, il a dû composer avec Andrea Bargnani, puis Rudy Gay et Kyle Lowry. Il paraissait jusque là comme l'option numéro 2 d'une équipe qui n'évoluait pas.

Alors quand le General Manager de Toronto Bryan Colangelo a proposé à Demar DeRozan de prolonger son contrat pour une durée de quatre ans, il y a eu de nombreux sceptiques. Pourquoi miser autant sur un joueur qui n'a jamais été considéré comme une star ? À y regarder de plus près, les stats du numéro 10 sont constantes depuis sa deuxième année, où il inscrivait déjà 17 points et près de quatre rebonds par rencontre.

 

Mais cette cinquième saison en NBA est apparue comme un palier pour DeRozan, avec l'impression de devenir un vétéran dans une équipe où il n'a jamais vraiment eu de mentor. À part Amir Johnson, personne n'est dans l'effectif des Raptors depuis aussi longtemps que lui. Il a donc décidé de faire évoluer son jeu l'été dernier.

J'ai regardé la façon de jouer de Kobe, comment il fait en sorte de jouer près de la raquette. Jordan faisait de même après son premier come-back. Je me suis alors demandé pourquoi attendre d'être plus âgé pour tenter de maîtriser cette technique. Peu d'arrières le font.

En plus d'être présent offensivement in the post, DeMar DeRozan a clairement pris confiance en son shoot, et n'hésite pas à prendre les devants à trois points. Avec une panoplie plus complète en attaque, il a pu signer plusieurs grosses performances ces dernières semaines avec six matchs à plus de 30 points depuis un mois. Dans un temps de jeu équivalent à celui de l'année dernière, il tente plus de lancers-francs et de tirs longue distance et passe ainsi de 18,1 à 22,3 points par match, de quoi faire de lui le deuxième meilleur marqueur de la ligue à son poste derrière James Harden.

Le départ de Rudy Gay pour Sacramento en décembre l'a aussi forcé à prendre de nouvelles responsabilités en attaque, pourtant DeRozan n'est même pas la star actuelle des Raptors. Il est toujours cité derrière Kyle Lowry qui s'est affirmé depuis les récents succès de Toronto comme le meilleur point guard de la Conférence Est.

 

Dans une équipe qui réussit une belle saison pour sa régularité défensive, pas facile de mettre l'apport offensif de DeMar DeRozan en avant. Il pourrait sans doute avoir une notoriété toute autre dans une autre franchise mais se contentera de sa situation actuelle. Il a enfin l'occasion de montrer qu'à l'image de Toronto, leader inattendu de sa division, il n'est pas qu'une énième déception.