Damian Lillard, l'autre Stephen Curry

Damian Lillard, le meneur de jeu des Portland TrailBlazers, est une star reconnue dans le paysage de la NBA. Malheureusement, il n'est pas reconnu à sa juste valeur malgré le même style de jeu que le futur MVP.

Impossible de rivaliser avec la star NBA actuelle qu'est Stephen Curry... Pourtant derrière son ombre gigantesque, se cache un joueur qui lui ressemble en tout point : Damian Lillard. Le meneur de jeu des Portland TrailBlazers n'a pas été appelé au dernier All Star Game. Une injustice pour la plupart des observateurs alors que d'autres joueurs d'un niveau de jeu exceptionnel, il faut le souligner, lui ont été préféré. Qui enlever entre Stephen Curry, Russell Westbrook ou Chris Paul ? Aucun des trois probablement ! Ils réalisent tous une saison d'envergure et méritent leur place à un tel événement. Il faut se tourner dans ce cas du côté des intérieurs ou Anthony Davis, malgré le fait qu'il réalise une bonne saison, est rentré dans le rang tandis que le numéro 0 des Blazers frôle avec l'excellence depuis le début de saison. 

 

Laissé sur le carreau par les entraîneurs, le joueur n'en fait pas une maladie. Après tout, il est habitué aux échecs. Il a pour lui une force de caractère exceptionnelle qui lui permet de toujours avancer pour faire taire ses détracteurs. Dans le même temps, il n'est pas retenu dans la sélection américaine élargie prévue pour participer aux Jeux Olympiques. Finalement appelé à cause des blessures de certains, un des deux échecs fut oublié... Toutefois, la rancoeur de ne pas avoir été sélectionné pour le rendez-vous réunissant les meilleurs joueurs de la ligue transparaît toujours. S'estimant sous-côté, le meneur de jeu se trompe t-il ? Clairement non ! Damian Lillard n'est pas un joueur comme les autres. Qui peut se targuer d'avoir une capacité à prendre le jeu à son compte dans le money time aussi développée que la sienne? Qui a cette faculté à prendre des tirs à 9 mètres sans se poser de questions ? Un seul homme répond à ses critères : Stephen Curry. 

 

 

Le grand tort de Damian Lillard est probablement de jouer la qualification en playoffs dans une équipe aussi faible que Portland, une équipe présentée comme une des plus faibles de la ligue. Fait surprenant, cette équipe est septième de la Conférence Ouest, dans une série positive dans laquelle Portland est venu à bout des Golden State Warriors (Avec la manière : +32 points). 

 

Malheureusement, son autre défaut est celui d'être arrivé après l'arrivée de Stephen Curry... Les deux joueurs ont les mêmes capacités à scorer, que ce soit en pénétration, à l'extérieur, à mi-distance. Dans des conditions extrêmement compliquées, ils sont capables de sortir le tir qui fait la différence. A leur début, ces meneurs étaient unidimensionnels, uniquement compétent à scorer mais moins à mener une équipe. Cette saison, Damian Lillard, comme Stephen Curry l'année dernière, apprend à devenir un véritable meneur. Proclamé leader de l'équipe suite au départ de LaMarcus Albridge, il prend à coeur ce rôle jour après jour en impliquant de plus en plus ses équipiers. Il utilise de plus en plus le jeu sur pick-and-roll pour servir dans de meilleures conditions ses intérieurs. Il a les clés du camion et en profite pleinement. Il implique de plus en plus ses équipiers, ses 7 passes décisives par match en attestent. Pour autant, son style de jeu est pourtant presque incomparable, véritable menace extérieur, il prend un volume de tirs importants, 20 par match, pour une réussite de 42%. Parmi ces vingt tirs, 8,2 sont pris derrière l'arc pour 37% de réussite dans ce secteur. Il lui reste à monter ses statistiques en sélectionnant mieux ces tirs, même si plus de 25 points de moyenne prouvent tout son impact sur le jeu. Ce que les chiffres ne montrent pas, c'est son influence à l'approche du money time. Il est de ceux qui s'enflamment à l'odeur des moments où la rencontre se tend, comme le meneur de jeu des Warriors. C'est pourquoi il est dans le top 3 des joueurs qui inscrivent le plus de points dans les quatre dernières minutes lorsque l'écart est de -5 points. Véritable maestro lorsqu'il s'agit d'enflammer la rencontre, il a aussi de véritables faiblesses.

 

Ce sont les mêmes défauts que Stephen Curry qui transparaissent dans son jeu. Un manque de lucidité en défense mais une volonté sans faille de se défoncer, ce qui n'est pas le cas de tous les joueurs dotés d'un tel talent (James Harden, bonsoir...). Une certaine volonté de sauver la patrie à lui tout-seul lorsque son équipe se retrouve dans la difficulté, ce qui peut l'amener à faire les mauvais choix (Rappelez-vous du Stephen Curry jeune !). Mais aussi, une impression de décontraction facile qui peut l'amener à surjouer face à certains de ces adversaires. Ne nous leurrons pas, ils'agit des défauts d'un joueur qui transpire le talent et la confiance. Toutefois de nets progrès sont visibles depuis quelques semaines... Et notamment depuis le All Star Break.

 

Malheureusement, il est encore trop inconstant et à une certaine tendance à passer à côté de certains matchs. C'est pourquoi sa reconnaissance ne vient pas toujours. Parfois, sa sélection de shoots est particulièrement douteuse ce qui était le cas du joueur qui lui ressemble le plus... Pour autant, il progresse également dans ce secteur de jeu en dégainant moins à tort et à travers. Obligé de partager des responsabilités avec son comparse du backourt, CJ McCollum, sa sélection de tirs se trouve améliorée de manière drastique. Une nouvelle fois, son duo rappelle celui des Warriors, formé par l'homme au visage de poupon et Klay Thompson. Son véritable problème pour être reconnu à sa juste valeur est véritablement son équipe... 

 

De jeunes joueurs, trop jeunes, mais qui progressent vite à côté de leur maître à jouer. Pour la plupart des joueurs de devoir promis à une belle carrière mais il manque un leader vocal, un joueur capable de faire changer les choses lorsque son équipe se repose trop sur les épaules du meneur. L'équivalent des Andre Iguodala, Andrew Bogut chez les Warriors. Un recrutement judicieux à la prochaine intersaison des Blazers pourraient permettre aux Blazers d'exploser et de voir la reconnaissance des autres coachs à propos d'un joueur toujours sous-côté depuis son arrivée dans la ligue.

 

En attendant, le joueur, comme lors du match de cette nuit, dépasse régulièrement la trentaine de points dans une équipe de Portland qui pratique un jeu rapide qui lui sied à merveille. On lui souhaite de continuer à tirer le maximum de son potentiel et de celui de son équipe pour amener les siens en playoffs, et pourquoi pas, dans les années à venir, viser plus haut. Mieux entouré, son nom participerait à celui du débat autour du MVP. Stephen Curry n'est pas seul, Damian Lillard est son sosie mais marche dans l'ombre. Jusqu'à entrer dans la lumière ?