Combien vaut Eric Bledsoe ?
48 millions de dollars ? 82 millions de dollars ? Des cacahuètes ? Eric Bledsoe vaut-il le contrat que lui propose Phoenix ou mérite-t-il plus, est ce que les rumeurs de son transfert sont fondées ? Des questions auxquelles nous allons répondre de la manière la plus objective possible mais avec un élan de passion et un brin de mauvaise foi.
- 82 millions quand il drive !
Long, explosif, aérien, rapide, dur, précis, intelligent... Quand Eric Bledsoe drive, il devient (presque) aussi inarrêtable que Lebron James. D'ailleurs, si l'on regarde la liste des joueurs en NBA qui drivent au moins 6 fois par match, le meneur des Suns possède la quatrième meilleure réussite au tir dans ce type de situation (53%). Seuls trois joueurs font mieux, Lebron James, Dwyane Wade et Mario Chalmers. Combinant des facultés athlétiques hors norme, Eric Bledsoe manie également à la perfection le dribble d'hésitation et les changements de rythmes ainsi que de nombreuses finitions.
Tel un prédateur en chasse, il a le coup d'oeil pour repérer les situations où il peut prendre de vitesse son défenseur puis résister à l'aide. Et quand le pivot protège bien son panier, Eric Bledsoe parvient à garder son dribble actif et s'isoler avec l'intérieur pour profiter du match-up. Sur transition, sa vitesse et la puissance qu'il dégage dans sa pénétration en font l'un des meilleurs joueurs au monde qui mérite bien son poids en dollars !
- 48 millions quand il shoot !
Eric Bledsoe est rapidement devenu un shooteur correct à longue distance. Et pourtant, ce n'était pas gagné d'avance. Un temps de jeu irrégulier, un rôle aux Clippers qui ne nécessitait pas de tirer de loin, un style de jeu et une maturité en plein développement. Une série de facteurs qui auraient pu pousser le Sun à s'acheter un shoot bien plus tard, comme Tony Parker l'a fait. Mais dès qu'on lui a donné les commandes de l'attaque de Phoenix, le meneur a travaillé pour atteindre une réussite de 36% à trois points. Un pourcentage respectable qui lui ouvre plus de possibilités de drive quand la défense respecte son tir ou au contraire de la sanctionner quand celle-ci ne le prend pas au sérieux.
En revanche, Eric Bledsoe est en délicatesse avec son jump shoot. S'il ne trouve pas son rythme via le dribble, il peine à tirer proprement. Avec seulement 33% de réussite sur ses catch and shoot à trois points, il affiche le 14e pire pourcentage de la NBA (parmi les joueurs qui prennent au minimum deux catch and shoot par match). Mais si l'on regarde les tirs à longue distance qu'il inscrit sur des pull up, ce pourcentage monte à 38% et en fait le 9e meilleur shooteur sur ce type de tir. Et sur les pull up à deux points, le meneur des Suns réalise un bon 39,6%, se positionnant au-dessus de la moyenne de la Ligue.
Ces chiffres sont corrects et vont progresser, mais quand on sort de blessure et qu'on n'a que quatre saisons dans les jambes sans avoir pu réellement jouer comme un franchise player, on ne fait pas sa diva en réclamant un contrat mirobolant.
- Des cacahuètes !
On ne le dira jamais assez mais... N'oublie pas d'où tu viens !
À regarder des matchs d'Eric Bledsoe on se rend facilement compte d'une évidence : il aligne les passes décisives parce qu'il est entouré de gros shooteurs. Entre les Frye, Gerald Green, Dragic, Tucker et Morris, le meneur ne manquait pas de gâchettes. Cela dit, on ne peut pas lui retirer son travail de fixation. Le coach Jeff Hornacek l'autorise à beaucoup se déplacer en dribble. Ainsi, on l'aperçoit souvent naviguer au poste, passer sous le panier, ressortir dans l'aile en changeant de rythme à la recherche d'une brèche ou d'un partenaire ouvert. Eric Bledsoe sait où sont ses coéquipiers et sait comment créer des espaces pour les mettre en valeur.
Sans faire de passes géniales ou extravagantes, le Sun possède une bonne vision du terrain, reconnaît les mismatchs, lit le pick and roll et sait gérer des situations délicates comme attaquer le panier, résister au contact en l'air contre l'intérieur puis faire une passe à son shooteur dans le corner au dernier moment quand il est libéré.
Abordons à présent les choses fâcheuses. C'est-à-dire les pertes de balles. Celles-ci sont la signature (classique !) d'un joueur qui veut trop en faire. Monter au casse-pipe dans la raquette avant de tenter une passe en déséquilibre, tenter une passe vers le corner en enroulant l'intérieur, ce genre de conneries quoi... Après, il est vrai que plus on a la balle en main, plus on perd des ballons. Mais tout de même, il a perdu au moins quatre balles dans la moitié de ses matchs l'an passé. D'ailleurs, lorsque Phoenix perdait de 5 points ou moins cette saison, 14,2 points de l'adversaire étaient offerts par les pertes de balles d'Eric Bledsoe.
Avec une seule saison ou plutôt demi-saison en tant que titulaires, si Eric Bledsoe veut devenir un grand joueur et gagner des matchs de Playoffs, il doit faire une petite croix sur compte en banque et prendre l'argent qu'on lui donne. En prenant un pactole, il empêcherait les Suns de construire une équipe compétitive et plomberait encore plus l'ambiance dans le vestiaire avec son attitude de diva. Surtout que Gorand Dragic sera lui aussi free agent et que la raquette de Phoenix manque de talent...
- Transfert imminent ?
Si l'agent d'Eric Bledsoe continue de négocier aussi mal l'avenir de son joueur dans l'Arizona, une séparation s'imposera très rapidement. D'après notre expert des Suns, ce transfert est imminent. Mais Comment ? Avec Qui ? A quel prix ? Quand ? Pourquoi ? Découvrez son explications en 10 points.