Cleveland Cavaliers 2020-2021 : Parole à la jeunesse !
Les Cavaliers débutent une nouvelle saison avec un effectif bancal : des gros contrats mais également des jeunes joueurs ; des anciennes stars et des nouveaux talents. Il va falloir trouver l'alchimie parfaite pour que la reconstruction continue et poser les premières pierres d'un avenir doré et victorieux.
- La saison 2019/2020 :
Les Cavaliers ont livré une dernière saison à la hauteur des attentes les entourant : décevante. En débutant avec un nouveau tandem dans le backourt composé de Darius Garland et de Collin Sexton, deux jeunes joueurs en formation, ils ont souvent subi sur le plan défensif par rapport à des joueurs plus physiques et/ou plus expérimentés. Darius Garland a livré une saison en-deçà des attentes, malgré quelques promesses intéressantes alors que Collin Sexton est probablement le sophomore inscrivant plus de 20 points par rencontre le plus sous-estimé de la NBA. Jamais ils n'ont trouvé une dynamique collective positive. Les joueurs expérimentés, à l'instar de Kevin Love ou de Tristan Thompson n'ont jamais joué les rôles de mentor espérés alors que John Beilein fut évincé en février pour être remplacé par JB Bickerstaff, réputé plus proche de ses joueurs. L'expérience Beilein sera un véritable échec pour cette équipe. L'ex-coach universitaire n'a jamais réussi à installer un style de jeu et un esprit de cohésion chez ces Cavs... Il n'y a rien à retenir de son passage hormis l'impression d'énorme gâchis. A la trade deadline, les Cavaliers ont récupéré Andre Drummond, l'intérieur des Pistons. Son utilisation a posé question alors que Tristan Thompson était bien installé dans le cinq majeur, après ce qui restera comme l'une de ses meilleures saisons en carrière, sur le plan individuel. Son futur pose question alors qu'il a activé sa player option. Heureusement, ils n'ont rien perdu pour récupérer l'intérieur All-Star (seuls Brandon Knight et John Henson sont partis), qui n'a que peu de chances de rester au sein de cette franchise durant toute la saison à venir. Sinon, Jordan Clarkson est également parti pour s'éclater dans l'Utah. En contrepartie, le projet Dante Exum a été récupéré. Le meneur australien explosera-t-il chez les Cavs ? Le temps n'a pas permis de répondre aux doutes l'entourant. Le CoVid-19 passant par là et mettant fin au calvaire des joueurs de Cleveland, qui terminent la saison avec 19 victoires et ne seront pas invités pour la bulle d'Orlando. Une sensation de marasme est prégnante autour de cette équipe de Cleveland, ce ne sont pas les Larry Nance Jr (toujours aussi solide) ou Kevin Porter Jr qui permettront de se rassurer sur l'avenir de cette franchise.
- Les mouvements de l'intersaison :
Arrivées : Damyean Dotson, JaVale McGee
Départs : Tristan Thompson (Boston), Alfonso McKinnie et Jordan Bell (Los Angeles Lakers)
- L'effectif :
Meneurs : Darius Garland, Dante Exum, Collin Sexton, Matthew Dellavedova
Arrières : Kevin Porter Jr, Dylan Windler, Damyean Dotson
Ailiers : Isaac Okoro, Cedi Osman, Alfonso McKinnie
Ailiers-forts : Kevin Love, Larry Nance Jr., Dean Wade
Pivots : Andre Drummond, JaVale McGee
- Le cinq majeur :
PG : Darius Garland SG : Collin Sexton SF : Isaac Okoro PF : Kevin Love C : Andre Drummond
Le backourt est jeune et manque de complémentarité. L'expérience Darius Garland, drafté en cinquième position après une saison universitaire stoppée à cause d'une blessure, est intrigante mais le joueur souffre d'un physique frêle face à des meneurs véloces. Plutôt bon initiateur d'attaque, malgré une tendance certaine à garder la balle un peu trop longtemps entre les mains, son influence dans le jeu n'a eu de cesse de progresser au fil des mois. Sa complémentarité avec Collin Sexton s'est affirmée. Ce dernier n'est pas un poste 2 de formation et cela se ressent. Il a toujours du mal à exister sans le ballon mais il possède un tir fiable ainsi que de belles capacités à pénétrer et finir près du cercle. Personne n'est aveugle, le joueur a des œillères mais il a bien progressé pour sa deuxième saison dans la Ligue. On a tendance à oublier qu'il est en plein développement. En défense, il souffre également face à des arrières plus physiques. Les deux joueurs doivent affiner leur relation mais également développer celle avec leurs autres coéquipiers, qui peuvent souffrir d'un certain manque du ballon et ce, notamment à l'intérieur.
Pourtant, ils possèdent deux joueurs qu'il faut servir car possédant des qualités différentes. Kevin Love est encore là malgré les efforts de ses dirigeants pour évacuer son énorme contrat. L'intérieur est souvent blessé et possède un mental friable alors qu'il était la troisième roue du Big Three lors du dernier titre des Cavs en 2016. Toujours excellent au shoot et impérial au rebond, il ne vit plus qu'au large et aime de moins en moins les joutes près du cercle. Peu athlétique, il souffre de la comparaison avec de nombreux joueurs à son poste. De plus, il souffre en défense, tout comme son compère Andre Drummond. Ce dernier, arrivé lors de la dernière trade deadline, n'a pas eu le temps de trouver ses marques avec ses nouveaux coéquipiers. Il a pris sa player option. Même s'il n'est pas certain qu'il reste toute la saison au sein de l'équipe de JB Bikerstaff, il doit profiter de cette saison pour faire remonter sa côte et prétendre à un nouveau gros contrat alors qu'il a été échangé contre presque rien. Excellent rebondeur, monstre physique, le joueur paye également son profil anachronique. Peu à son aise en défense malgré des moyens athlétiques impressionnants, il n'est pas suffisamment fort sur le profil rimrunner recherché par de nombreuses franchises. En attaque, il pense être meilleur qu'il ne l'est. Même s'il a progressé dans son QI basket, il ne peut pas jouer à plus de trois mètres du cercle (et ce alors qu'il travaille son tir à trois-points). Son mental pose question. Malgré son âge (seulement 27 ans), il faut qu'il fasse attention à ne pas sombrer dans l'oubli alors qu'il possède toutes les qualités pour être titulaire indiscutable dans de nombreuses équipes prétendantes au titre NBA s'il accepte un rôle moindre.
Enfin, à l'aile, il faut espérer qu'Isaac Okoro, fraîchement drafté en cinquième position soit titulaire pour apporter sa mentalité et sa défense à un cinq majeur qui en manque cruellement... Le jeune joueur a fait preuve dans ce secteur de jeu à l'université d'Auburn. Tous les scouts NBA ont vanté son état d'esprit et ses qualités défensives. Il est clairement le meilleur dans ce secteur de jeu de cette classe de draft. Cela tombe bien, c'est exactement ce qu'il manque à Cleveland. S'ils l'utilisent bien et le font progresser, le joueur peut être le chaînon manquant entre les intérieurs et les extérieurs de cette équipe. Encore tendre en attaque, il acceptera d'avoir un minimum de responsabilités offensives. A lui de progresser sur son tir et de devenir une menace fiable à trois-points dans un premier temps.
- Le banc :
Soyons honnête, le banc des Cavaliers ne fait pas rêver mais il n'est pas non plus dénué de talent. Dante Exum se doit une revanche s'il est épargné par les blessures en tout genre. Le combo guard est un bon défenseur mais il est trop dépendant d'une adresse aléatoire pour réellement peser sur le plan offensif. Capable de grosses performances, il peut être une pièce maîtresse de ce banc s'il devient plus régulier tant il est capable de peser sur n'importe quel aspect du jeu. A ses côtés, le désormais sophomore Kevin Porter Jr a montré de vraies belles choses en sortie de banc et semble être un steal de la draft 2019. Pourtant, ses soucis extra-sportif laisse perplexe. Quand reviendra-il ? Dans quel état d'esprit ? Autant de questions qui ne permettent pas de savoir de quoi sera fait l'avenir de cet arrière-ailier intéressant balle en main, capable de prendre feu en quelques secondes pour faire exploser n'importe quelle défense adverse. Cedi Osman intègre le banc des Cavs après deux années en tant que titulaire. L'ailier, plutôt bon shooteur et bon créateur pour lui-même, devra montrer qu'il est capable d'être une plus-value offensive en sortie de banc avec un temps de jeu moindre. Cela nécessitera un temps d'adaptation certain pour ce joueur au profil atypique. Le jeune Dylan Windler doit poursuivre sa progression en G-League et bénéficiera d'un petit temps de jeu si des titulaires sont absents. A l'intérieur, la principale rotation s'appelle Larry Nance Jr.. Avec lui, aucun risque de manquer d'énergie ou de combativité. Le joueur peut occuper les postes de pivot au poste d'ailier. Gros rebondeur, capable de finir près du cercle, son profil est plus qu'apprécié à Cleveland. Derrière Andre Drummond, Jordan Bell devra enfin prouver qu'il peut être une rotation intéressante en NBA alors qu'il n'a jamais réussi à percer depuis son départ des Warriors.
- Le joueur à suivre : Isaac Okoro
L'ailier, en provenance d'Auburn, est la dernière curiosité qui arrive à Cleveland. Pas forcément attendu dans cette équipe à la draft, les Cavaliers pourraient se frotter les mains s'il parvient à montrer qu'il est capable d'apporter (à terme) sur le plan offensif. Game changer en défense, il peut s'occuper de n'importe quel vis-à-vis du poste 1 à 3 (voire 4). Il prend la défense comme un défi personnel et possède, en plus de ses qualités athlétiques, une excellente compréhension du jeu de ce côté du terrain. Il va changer la mentalité de son équipe avec sa seule présence tant sa détermination est contagieuse. La vraie question réside dans son apport offensif. Il audrait qu'il montre, dès sa première saison qu'il est capable d'apporter sa petite dizaine de points au scoring en développant sa mécanique de tirs, tout en prenant à l'occasion, quelques responsabilités offensives. Le joueur a le temps de progresser mais il est attendu chez les Cavs.
- Les plus :
- L'effectif de Cleveland est composé de nombreux jeunes joueurs prometteurs. Quel est le plafond de Collin Sexton ? Souvent raillé pour ses œillères, il mérite d'être considéré comme un joueur à vingt points par match. Darius Garland doit montrer qu'il a progressé entre sa première et sa deuxième saison en NBA tandis qu'Isaac Okoro va devoir prouver qu'en plus d'être un défenseur d'élite, il peut apporter sa pierre à l'édifice en attaque. A leurs côtés, Kevin Porter Jr, s'il se remet de ses déboires personnels, est un vrai talent. Dante Exum est encore en progression alors que Dylan Windler possède un potentiel intéressant.
- Un été pour travailler n'aurait pas été suffisant pour une équipe qui possède des bons joueurs. Alors que dire quand cet été perdure, la faute à une épidémie mondiale ? Pour cette franchise, ce ne peut être que bénéfique. Kevin Love peut désormais considérer qu'il va lui être compliqué de quitter les Cavs au vue de l'ampleur de son contrat. Il peut jouer le rôle du mentor alors que les jeunes ne sont que motiver à gagner et progresser dans la Grande Ligue.
- Andre Drummond est une pièce intéressante pour ces Cavaliers. En prenant sa player option, il laisse deux options à ses dirigeants : soit le conserver jusqu'à la fin de la saison en espérant qu'il soit revanchard et compétitif (l'odeur d'un nouveau contrat devrait le motiver), soit le transférer pour récupérer des jeunes talents ou des assets potentiels. Dans les deux cas, ils n'auront rien perdu pour l'attirer. S'ils jouent bien le coup, le deal conclu entre Andre Drummond et les Cavaliers peut être du gagnant/gagnant.
- Les moins :
- Quel est le franchise player potentiel parmi les jeunes joueurs de cette équipe ? Collin Sexton ? Pas assez talentueux . Darius Garland ? Même constat. Isaac Okoro ? Trop tendre. Il n'y a aucune certitude sur le fait que les Cavs possède le leader d'une équipe, capable de mener les siens vers la victoire grâce à sa seule présence.
- L'état d'esprit peut être un problème dans cette équipe. Kevin Love a manifesté à de nombreuses reprises ses envies de départ lors de la saison dernière. Andre Drummond ne semble par réellement motivé à l'idée d'enfiler le maillot des Cavs. Collin Sexton s'était plaint de l'ambiance de l'année dernière. Chacun donne l'impression de vouloir tirer la couverture à lui, ce qui n'est jamais bon signe. (Espérons qu'Isaac Okoro soit dans le meilleur des contextes pour progresser)
- Le coaching en place attise le scepticisme. Certes, JB Bikerstaff est apprécié de ses joueurs mais il est également réputé pour ses échecs à répétition dès lors qu'il fut nommé head coach. On peut douter de ses compétences stratégiques et tactiques, tout comme de sa capacité à former les jeunes. Va-t-il insuffler un style de jeu à cette équipe ? Rien n'est moins sûr... Les premiers matchs donneront une assez bonne indication de cette tendance.
- L'AVIS DE LA REDACTION :
Les Cavaliers peuvent gagner davantage de rencontre que la saison dernière s'il les joueurs et le coach tirent dans le même sens. Avec la progression logique des jeunes joueurs, la sélection d'Isaac Okoro et l'esprit de revanche de certains, les motifs d'espoir sont tout trouvés. Néanmoins, le passif plaide en défaveur de cette équipe : manque d'ambition, absence d'esprit collectif, peu de stratégie. Gageons que le futur se situera au milieu de ces deux extrêmes et que l'équipe aura un bilan négatif et sera capable de réaliser quelques exploits cette année. Insuffisant néanmoins pour accrocher les playoffs.
- BILAN PREVISIONNEL
20 victoires / 52 défaites : 13ème de la Conférence Est