Cinq majeur des blases improbables

Pour patienter un peu avant la reprise, Inside Basket vous propose des 5 Majeur décalés. Place aujourd'hui aux noms improbables qui ont foulé les parquets NBA.

 

Décédé en 1998, Buddy Jeannette est l’un des pionniers de la balle orange chez les arrières. Avec son physique passe-partout (1m85 pour à peine 80 kilos), il s’est imposé grâce à ses passes et un shoot relativement sûr pour l’époque. En défense, Jeannette n’est le copain de personne, une vraie sangsue collée à son adversaire. Son jeu complet lui permet de compiler 4 sélections au sein du meilleur 5 du championnat. Et des championnats, il va en connaître ! Buddy va jouer successivement en NBL, ABL, BAA pour finir en NBA. Champion avec les Red Skins en 1943 puis avec les Fort Wayne Pistons en 1944 et 1945, il accomplit son plus grand exploit en 1948. A la tête des Baltimore Bullets, il devient le premier entraîneur-joueur à remporter le titre. A seulement 30 ans, Jeannette assume ces deux casquettes. Il tourne à 10.7 points en saison régulière et cumule aussi les meilleurs pourcentages de toute la Ligue en playoffs : 49,2% aux tirs et 88,1% aux lancers francs. Une performance qui lui vaudra une intronisation au Hall of Fame en 1994.

 

 

 

Un nom qui fait penser à un boys band, issu de la fusion des World's Apart et des 2 be Free... mais non, World B. Free est bien un joueur de basket ! Arrière de petite taille (1m88), Lloyd Bernard Free surnommé World pour ses dunks à 180°, est une scoring machine. Drafté par les Sixers puis échangé aux Clippers contre un tour de draft (qui deviendra Charles Barkley), il explose littéralement en Californie. En 1980, il passe la barre des 30 points de moyenne et devient All Star. Sa seule sélection... Car malgré son jeu flamboyant à base de un contre un et huit saisons consécutives à plus de 20 points, World B. Free n'a jamais eu l'occasion de jouer dans de grosses cylindrées. Que ce soit chez les Warriors du début des 80’s ou les Cavaliers par la suite, ses qualités sur jeu rapide font merveille, mais ne permettent pas d’enchaîner les victoires. Dans son prime, World B. Free ne fera qu’une campagne de playoffs à Cleveland en 1985 avec une ligne de stats bien fat : 26.3 points et 7.8 passes.

 

 

 

Malgré son patronyme, Roy McPipe n'a jamais été Rookie of the Year ni même caissier dans un fast-food à Saint-Claude. Natif de l’Indiana, Roy exporte ses talents à l’autre bout du pays pour son cursus universitaire. Direction le campus de Montana State. Une fac minuscule qui n’a sorti à ce jour que deux joueurs professionnels : Jack Gillespie (2 matchs en 1970 avec les Nets) et donc Roy McPipe. Nommé deux fois meilleur joueur de sa conférence en 1973 et 1974, Roy n’est pas une pipe au basket. Chez les Yellowjackets, il détient le record du nombre de points inscrits sur une saison (850) et termine meilleur scoreur alltime de la fac (1883 points). C’est sûr, McPipe est taillé pour la NBA. Il est d’ailleurs drafté à deux reprises : en 1973 par les Lakers puis en 1974 par les Bullets. Mais, à chaque fois, l’ailier renonce à rejoindre la Ligue pour poursuivre son cursus. Lorsqu’il se décide enfin à faire le grand saut, il n’y a que les Utah Stars qui l’accueillent en ABA. Roy a attendu son heure pour des clopinettes : McPipe ne dispute en tout et pour tout que 5 matchs chez les pros avant que sa carrière ne parte en fumée.

 

 

 

Rarement un joueur n’aura aussi mal porté son nom. Dans sa carrière, Purvis Short a rarement été court sur ses shoots. C’est même tout le contraire puisque son surnom n’est autre que Rainbowman en raison de la courbe très haute de ses tirs ressemblant à un arc-en-ciel. Drafté en 5ème position par les Warriors en 1978 juste devant Larry Bird, Purvis est d’abord utilisé en sixième homme de luxe pendant ses quatre premières saisons. Un laps de temps où il tourne quand même à 14.4 points et 4.5 rebonds. Un soir de 1981, il va même tenir Bird, son conscrit des Celtics, à 0 point inscrit en 37 minutes, une performance unique dans l’Histoire. Il est temps pour Short de passer à la vitesse supérieure. Starter à partir de 1982, il enchaîne quatre saisons à plus de 20 pions de moyenne. Son pic reste l’année 1985 où il boucle l’exercice à 28 unités par soir avec en prime un record en carrière complètement fou contre les Nets : 59 points à 20 sur 28 aux tirs ! Pourtant, les Warriors repartent avec la défaite. Car c’est là que le bât blesse. En 9 saisons passées dans la Baie, Purvis ne parvient à qualifier les siens qu’une seule fois pour les playoffs, en 1987, juste avant son transfert chez les Rockets. Un manque de résultat collectif qui lui a malheureusement coûté les honneurs du All Star Game.

 

 

 

Quand ton surnom dans la Ligue, c’est Brick, on peut s’attendre à de bons gros parpaings de la part du joueur. Non ! Comme Purvis Short, Frank Brickowski ne mérite pas vraiment son blase. Frank n’est certes pas une star NBA, mais pas un role player lambda non plus. Choisi seulement à la 57ème place de la draft 1981 par les Knicks, notre intérieur va pas mal galérer avant de rejoindre le gratin du basket. Obligé de passer par la case Europe, il fait ses armes à Varese, au Maccabi Tel Aviv et même à Reims en Pro A. Il faut attendre la saison 1984 pour voir Brick poser la première pierre de sa carrière en NBA. A Seattle d’abord, puis chez les Spurs en 1987. A San Antonio, il s’impose rapidement comme pivot titulaire avec une ligne de stats plus qu’honorable : 16 points, 7 rebonds et 3.8 passes. Capable de s’écarter de la raquette pour scorer, Frank est également doté d’une excellente vision du jeu pour délivrer des caviars. Deux qualités rares chez les big men de l’époque.

Mais, avec l’arrivée du rookie David Robinson en 1989, Brick se heurte à un mur. Il quitte le Texas pour rejoindre les Bucks. Durant quatre saisons, il retrouve un job de starter à Milwaukee et enregistre sa meilleure production en carrière en 1993 : 16.9 points, 6.1 rebonds et 3.0 assists. Le plus beau reste à venir cependant. A 36 ans, il retourne à Seattle pour un baroud d’honneur. L’équipe en tête de toute la Ligue se hisse en Finale NBA contre les Bulls. Une occasion que ne va pas rater Frank pour faire parler de lui. Lancé sur le parquet pour faire disjoncter Dennis Rodman, Brick lui envoie d’emblée quelques beignes. Leurs empoignades rythmeront la série toute entière et Frank gagnera même sa place de starter à partir du match 4. Insuffisant toutefois pour mettre Chicago en échec.

 

 

Parmi les autres blases qui n'étaient pas loin d'intégrer le 5 Majeur, on peut mentionner pêle-mêle : Kiki VandewegheCherokee ParksGod Shammgod ou encore Bato Govedarica, le premier joueur d'origine serbe à jouer en NBA. Pour les amis des animaux, on aurait pu également fabriquer un 5 sur mesure avec Allen Crabbe, Theo Pinson, Bison Dele, Otis Birdsong et Rick Fox. Quant à Dick Dickey et Hasheem Thabeet, ils se situaient trop en dessous de la ceinture pour gagner leur place de titulaire.