Chris Paul en finale de Conférence : une injustice enfin réparée

Rangez vos blagues sur Chris Paul et les finales de conférence, ce temps est révolu ! CP3 a enfin mis fin à une malédiction qui le hantait depuis des années, avec en point d'orgue, une performance magistrale face au Jazz. L'occasion de revenir sur ses années de galère et ses multiples échecs en demi-finale de conférence, qui ont suscité tant de moqueries et forgé le mental du bonhomme.

 

Les premières années du jeune Chris Paul.. Un régal. Deuxième de la course au MVP cette année-là derrière un certain Kobe Bryant, pour sa 3ème saison à peine dans la Ligue, CP3 finit tout de même meilleur passeur et intercepteur de la saison régulière avec 11,6 passes décisives et 2,7 interceptions par match. Après avoir facilement disposée des Mavericks de Dirk Nowitzki (4-1 au 1er tour), la bande de Chris Paul s'attaque à une équipe qui s'avèrera être une, si ce n'est la bête noire du meneur, les San Antonio Spurs. Les équipes sont au coude à coude et chacune d'entre elles remportent ces matchs à la maison, on se dirige alors tout droit vers un Game 7 décisif en Louisiane (les Hornets terminant la régulière à la 2e place, juste devant les Spurs). Dans un match au niveau de jeu peu flamboyant, les Spurs prennent les devants jusqu'à compter 15 points d'avance au début du 4ème quart. Le retour des locaux passera par leur 6ème homme, Jannero Pargo. Maladroit jusque que là, l'ancien joueur des Bulls notamment plantera 16 de ses 18 points du soir dans le money-time. Un énorme tir du parking, rendu possible par une claquette de Chris Paul, permettra aux Hornets de revenir à une grosse possession des Texans. Lui aussi en délicatesse avec son shoot sur ce match, notre frenchie Tony Parker plantera un gros tir à mi-distance pour redonner un peu d'air à San Antonio. Sur l'action suivante, Chris Paul manque son drive et la fin de match se terminera par une succession de lancers-francs. Manu Ginobili ponctuera l'affaire avec un quasi sans-faute aux LFs (10/11 sur ce Game 7). La première déconvenue de la carrière de Paul en playoffs.

 

 

 

Encore eux, ces satanés retraités toujours fidèles au rendez-vous annuel des playoffs pour la .. 14ème année consécutive. Depuis son élimination avec NOLA, l'eau a coulé sous les ponts et Chris Paul a rejoint les rangs des Clippers de Los Angeles. Déjà entouré de DeAndre Jordan et du sophomore Blake Griffin, la hype est présente dans l'autre franchise de LA. On l'a surnomme même Lob City. Après un 1er tour disputé face aux Grizzlies remporté à l'issue d'un Game 7 maîtrisé, les Clippers se sont lourdement inclinés face à des Spurs leaders de la conférence Ouest à l'issue de la saison. Sur cette série, Chris Paul rendra l'une de ses pires copies en playoffs : seulement 12,8 points à un pourcentage désastreux de 35% et 9,3 passes entâchées de 4,5 pertes de balles par match. Pas grand chose à retirer de cette série si ce n'est que ces Clippers new look sont encore trop frêles pour rivaliser avec le dinosaure texan.

 

 

Un nouvel échec en demi-finale de conférence, le second avec les Voiliers. Peut-être la série où Chris Paul a définitivement signé sa légende de chokeur même si les Clippers avaient à faire à un Thunder coriace. Un Westbrook à presque 28 points et 9 passes le tout proche des 50% au tir tandis que son coéquipier Kevin Durant, MVP cette année-là, tourna à 33,2 points, 9,5 rebonds et 5,3 passes. Tout simplement supérieur au duo Griffin-Paul, pas en reste mais néanmoins un ton en-dessous du binôme du Thunder (respectivement 23,8 et 22,5 points de moyenne sur la série). Pourtant revenu à 2 partout, la bande à CP3 conservait encore toute ces chances de se hisser en finale de Conférence. Les Clippers menaient même de 7 points à 50 secondes de la fin d'un game 5 irrespirable. KD ramènera les siens à l'initiative d'un gros 3 en sortie de temps-mort et d'une contre-attaque conclue parfaitement par le numéro 35. Sur la remise en jeu qui suit, Chris Paul se fait chipper la balle par Westbrook. Pas de conséquence au score puisque Matt Barnes fera faute sur Reggie Jackson sans que celle-ci ne provoque des lancers. Elle redonne "juste" une nouvelle gachette au Thunder pour recoller ou passer devant. Cette bévue ne sera que les prémisses de la fin de match horrible du meneur des Clippers. 11,3 secondes à l'horloge, balle au Thunder dans le camp des Clippers. Jackson réussit à trouver Westbrook ligne de fond qui décide de se recentrer à 45 degrés. Fin de match facon Westbrook, la pile électrique du Thunder se dresse à 3 points et envoit une énorme brique. Surprenant. Sauf que les arbitres sifflent une faute à Chris Paul, qui touche le coude de Rust West en l'air en voulant défendre le tir du numéro 0. D'habitude si prompt à avaler leurs sifflets en fin de match, cette décision fut lourde de conséquence. Westbrook ne tremblera pas et inscrira ces 3 lancers afin de donner un point d'avance à OKC. Doc Rivers prend son dernier temps-mort alors qu'il ne reste plus que 6,4 secondes au chrono. La soirée cauchemardesque de CP3 n'est pas encore terminée. Il recoît la gonfle dans les mains, tente de pénétrer dans la raquette, se stoppe et alors qu'on pense voir s'élèver le monsieur pour effectuer son traditionnel tir à mi-distance, la balle s'échappe des mains du meneur, bien gêné par Serge Ibaka. Les Clippers ne s'en relèveront pas et s'inclineront à domicile lors du Game 6, Durant mettant à terme à cette série avec un match magistral (39 points et 16 rebonds). Game over et la légende des Clippers "chokeurs" vient d'écrire son premier chapitre.

 

 

 

Le symbole du choke pour ces Clippers. Possédant toutes les cartes en main pour terminer cette série en débarquant au Toyota Center avec un avantage de 3-1 en leur faveur, les Clippers se sont écroulés sous la pression. Pourtant, après deux raclées infligées aux Fusées au Staples Center, l'odeur des Finales de conférence envahissait déjà les narines de tout LA. Le Game 5 sera largement dominé par les Rockets, avec un James Harden en triple-double ainsi qu'un Dwight Howard qui atteindra également la dizaine dans les catégories points/rebonds. Jusque là, rien d'anormal et on s'attend tous à voir les Clippers terminer le boulot à la casa. Et à l'approche du 4e quart, les hommes de Doc Rivers font le job avec un avantage de +19 alors qu'il ne reste plus que 2 minutes à jouer dans le 3ème QT. On commence d'or et déjà à préparer le feu d'artifice et les confettis dans les travées du stade. Un gros 3 points du disparu Terrence Jones viendra redonner espoir aux Rockets à l'orée du 4ème quart. James Harden sur le banc, ce sont les vétérans Corey Brewer et Trevor Ariza (encore présent dans l'effectif des Rockets aujourd'hui) qui sonnent la charge et commencent petit à petit à souffler dans la nuque des californiens. Josh Smith viendra effectuer le push final avec deux banderilles du parking et une assist pour un dunk de Brewer. Egalité, la tension est palpable et on peut déjà apercevoir quelques shorts mouillés du côté de Lob City. Une nouvelle flèche de loin pour Smith viendra clôturer tout espoir de victoire chez les Clippers. Incapable de scorer le moindre point pendant 6 longues minutes, les Clippers ont encaissé un sévère 40-15 dans l'ultime période. Ce coup de massue sonna comme un KO et l'équipe de Doc Rivers ne s'en relèvera, subissant la foudre d'Harden lors du Game 7 (défaite 119-107 avec 31 points du Barbu). Chris Paul n'a pas été mauvais sur cette série, loin de là (22 points et 10 passes de moyenne). Mais le meneur n'a pas su être le leader vocal de sa team, qui a pris l'eau défensivement dans une série où les vannes étaient ouvertes des deux côtés (quasiment 110 points de moyenne sur la série). L'histoire aura finalement une fin heureuse pour celui qu'on surnomme aussi Point God, lui qui goûtera enfin à une finale de conférence quelques années plus tard, avec ces anciens bourreaux. 

 

 

Heureusement pour lui et pour nous autres, fans de NBA, Chris Paul a enfin mis fin à cette disette de finale de conférence et avec la manière, s'il vous plaît. Menant 3-1 avant ce Game 5 à la maison, il fallait éviter de se faire peur en pliant l'affaire le plus rapidement possible. Pas dans un grand soir, James Harden n'était pas d'une précieuse aide pour ses Rockets. Il fallait donc que Chris Paul se retrousse les manches et mette l'équipe sur ces épaules. C'est pour ces moments que Daryl Morey a décidé d'effectuer un trade avec les Clippers l'été dernier, afin d'avoir un playmaker capable de prendre le relais d'Harden lorsque celui-ci n'est pas dans un grand soir. C'est également pour ce moment que Paul a décidé de rejoindre son pote James Harden, pour avoir à nouveau l'occasion d'accèder aux finales de conférence et cette fois, il était bien décidé à ne pas la manquer. 48 minutes plus tard, Chris Paul venait d'effectuer la plus grande performance de sa carrière en playoffs, au moment le plus opportun, admirez plutôt : 41 points (record personelle en playoffs), 7 rebonds, 10 passes avec une adresse insolente de 8/10 à 3 points, le tout en ne perdant aucune balle. Une démonstration tellement à l'image du garçon : époustouflante, fantastique et d'une propreté comme rarement entre-aperçu.

 

Chris Paul vient de réaliser un rêve : atteindre les finales de Conférence. Mais le meneur est gourmand et souhaite voir plus loin, les finales NBA, pourquoi pas. En attendant, le meneur et ses Rockets sont déjà tournés vers la rencontre de lundi soir et le Game 1 face au tenant du titre, les Warriors.