Chicago Bulls 2023-2024 : le vent va-t-il tourner à Windy City ?

Étincelante jusqu’en Janvier 2022, la franchise de l’Illinois réalise depuis des performances en dents de scie, parfois même dans le même match. La continuité souhaitée par les dirigeants semble bien compliquée à mettre en place.

 

40 victoires - 42 défaites. Élimination contre Miami Heat au 2ème tour du Play-in tournament.

 

À leur façon, les Bulls essayent de bien faire les choses. Après la prolongation de Zach LaVine à l’été 2022, ils avaient activé la team option de Patrick Williams. Ils s’offraient l’opportunité de développer (enfin ?) leur 4ème choix de draft de 2020. Le GM Marc Eversley semble aussi croire au jeune Coby White avec une prolongation de 3 ans à 40 millions de dollars signée en fin de saison 2023. Une confiance réciproque pour le joueur qui n’avait même pas cherché à tester la free agency. En juin 2023, Nikola Vucevic avait quant à lui prolongé son contrat de 3 ans pour 60 millions de dollars. La volonté de pérenniser son effectif et de travailler sur le long terme est plutôt claire et intéressante. Mais force est de constater que la continuité attendue l’année dernière n’a pas vraiment souri aux hommes de Billy Donovan.

 

La saison avait pourtant bien commencé. Même Andre Drummond s’était trouvé un tir à 3 points (3/3) un soir de victoire contre les Raptors en présaison ; match dans lequel, Javonte Green et Ayo Dosunmu avaient également montré de bonnes choses. Lors du premier match de la saison, DeMar DeRozan profitait du soleil floridien pour s’enflammer et compiler 37 points, 6 rebonds et 9 assists sur le parquet du Heat. Quelques jours plus tard, les Bulls s’offraient les Celtics avec une victoire de 18 points après avoir été menés de 19 points.

 

Mais le vent peut vite balayer les meilleures intentions à Windy City. On se demande déjà quand Lonzo Ball sera capable de flotter dans son short sans que le corps médical claque des genoux.

 

Autre grain de sable le 19 novembre après la défaite d’un point contre le Magic d’Orlando. Avec un horrible 1/14, Zach LaVine est benché par son coach en fin de game. Une décision qui n’a pas été du goût de l’arrière des Bulls qui a clairement manifesté son mécontentement en conférence de presse. Le 19 décembre, Chicago signait une quatrième défaite consécutive (avec 150 points encaissés du côté des Wolves…) pour se classer à la 12ème place. Multiples prises de paroles, gros manque de réaction : les fans avaient de quoi s’inquiéter. D’autant plus que les blessures et les agacements commençaient à s’accumuler en janvier. Entre le genou en miettes de Javonte Green, la cuisse douloureuse de Derozan, le mal-être du rookie Dalen Terry ou du babar André Drummond, l’ambiance n’était pas au beau fixe.

 

Chicago commence à remonter au classement en février notamment grâce à une grosse défense. Ils ont par exemple limité les Nets à 87 points le 25 février et les Wizards à 82 points le lendemain. L’arrivée de Pat Beverley à la trade deadline a sans doute contribué à cette protection du cercle.  

 

Début mars, les Bulls comprennent qu’ils ne pourront guère espérer mieux qu’un accès au Play-In malgré une victoire le 9 mars sur le parquet des Nuggets, futurs champions NBA.

 

Ils seront éliminés contre le Heat de Miami, équipe qu’ils ont battue lors de leurs 3 confrontations en saison régulière. Quand ça veut pas…

 

 

Les départs : Derrick Jones Jr (Dallas Mavs), Marko Simonovic (coupé, Etoile Rouge de Belgrade), Patrick Beverley (Philadelphie 76ers)

Les arrivées : Torrey Craig (Phoenix Suns), Jevon Carter (Milwaukee Bucks), Julian Philips (drafté en 35ème position)

 

 

Meneurs : Lonzo Ball, Coby White, Alex Caruso, Ayo Dosunmu, Jevon Carter, Carlik Jones

Arrières : Zach Lavine, Ayo Dosunmu, Dalen Terry

Ailiers : DeMar DeRozan, Javonte Green, Julian Philips, Terry Taylor

Ailiers Forts : Patrick Williams, Adama Sanogo, Torrey Craig, Justin Lewis

Pivots : Nikola Vucevic, Andre Drummond

 

 

Meneur : Ayo Dosunmu, Arrière : Zach LaVine, Ailier : Demar Derozan, Ailier fort : Patrick Williams, Pivot : Nikola Vucevic

 

Si l’équipe traverse la saison sans tension, ce sera un miracle. Notamment sur le poste de meneur qui pourrait être convoité par cinq, voire six joueurs. Avant l’arrivée de Beverley en février 2022, Dosunmu avait la mène. Dans les colonnes du Chicago Sun-Times, il avait souligné la compétition créée par cette arrivée. Son compère Coby White est également un poste 1 possible. À peu de choses près, les deux joueurs ont les mêmes stats. Il ne serait pas étonnant de voir Coby prendre la gonfle et glisser Dosunmu en 2 en backup d’un LaVine dont le physique inquiète toujours. 

 

Alex Caruso, quant à lui, aura aussi son mot à dire. Plus expérimenté, gros défenseur (sélectionné dans le NBA All-Defensive First Team l’année dernière), notre ami au bandana sera un atout majeur dans les matchs serrés. Sans oublier Jevon Carter qui peut prétendre à quelques minutes. Bon courage à Carlik Jones que nous n’avons même pas évoqué.

 

Il est également légitime de se poser des questions sur la complémentarité Derozan/LaVine. Le débat ne porte pas sur leur niveau, mais plutôt sur cette incapacité à créer une émulation collective autour de ce duo comme certains l’ont déjà fait dans d’autres franchises. Les deux sont des gros scoreurs, des gros shooteurs, avec un bon handle, forts en un contre un. Mais pourquoi donc s’acharner avec un système qui ne fonctionne pas ? Le pire reste que les joueurs en sont conscients. Ils en ont parlé toute la saison dernière, ont enchaîné les réunions, ont sans cesse rappelé qu’il fallait trouver des solutions. Mais quand vient la réalité du terrain, quand la team bascule dans le money time, les égos reprennent le dessus. 

 

Chicago ne pourra aller nulle part en ne réglant pas ce problème. Sans doute eut-il fallu reconstruire autour d’un de ces deux joueurs en tradant le deuxième et en essayant de récupérer un bon joueur en catch-and-shoot par exemple.

 

 

Patrick Williams va entamer sa 4ème année NBA et le GM Marc Eversley a clairement indiqué qu’il attendait de grosses performances de son poste 4. Il sort d’une saison pleine de 82 matchs et une moyenne de 10,2 points, 4 rebonds et 1,4 assist par match. Derozan ne tarit pas d’éloges à son égard en le comparant à Kawhi Leonard. Pour confirmer toutes ses qualités, le joueur aura des minutes de temps de jeu, la confiance de ses coéquipiers et de son staff. S’il est épargné par la spécialité locale que sont les blessures, il a tout pour franchir un nouveau palier cette saison.

 

 

Amateur des shoots à 3 points, passez votre chemin. L’année dernière, Chicago reste l’équipe qui a le moins shooté derrière l’arc : 854 tirs rentrés sur 2367 réussis pour une moyenne de 36,1 %. Recruter une gâchette n’aurait pas été du luxe pour une équipe qui se classe à la 22ème position en offensive rating. La franchise a tout de même attiré Peter Patton dans son staff. Passé par Minnesota et Dallas, ce coach spécialisé dans le shoot aura la lourde charge d’améliorer les choses.

 

Si vous aimez les rebonds passez également votre chemin. 22ème de la ligue dans cette statistique (28ème aux rebonds offensifs), on espère (rêve ?) que Drummond retrouve le rôle ô combien décisif qu’il a pu jouer dans ce domaine.

 

Comme nous l’avons déjà évoqué plus haut, le recrutement a de quoi interroger. Torrey Craig, bon défenseur, arrive en backup de Pat Williams. Jevon Carter apportera son expérience aux jeunes prometteurs. Et c’est tout. Restent les 10,2 millions de dollars accordés par la ligue dans le cadre du Disabled Player Option suite à l’absence de Lonzo Ball. Mais pour l’instant, les trades des Bulls ne donnent pas des ailes.

 

 

Vucevic a été beaucoup critiqué la saison dernière. C’est un joueur qui possède effectivement des lacunes dans son jeu, mais il possède une statistique avec laquelle aucun pivot en NBA ne peut rivaliser : c’est le seul poste 5 à avoir joué les 82 matchs de saison régulière en compilant un double-double de moyenne (17,6 points et 11 rebonds). Seuls Jonas Valanciunas et Domantas Sabonis se rapprochent de cette stat avec 79 matchs. Si le monténégrin réitère cette performance, il sera un atout précieux dans cette saison longue et éprouvante que s’apprête à vivre la franchise de l’Illinois.

 

Les Bulls ont aussi intérêt à miser sur leur défense. Avec des joueurs comme Caruso, Craig ou Carter, la 5ème défense de la saison régulière s’est encore renforcée. D’autant plus que Chicago fait partie des teams ayant joué beaucoup de matchs serrés l’année dernière. A noter qu’elle est la 7ème équipe qui réalise le plus d’interceptions avec 7,9 steals par soir.

 

 

On se dirige tout droit vers une saison similaire à la précédente. En renforçant sa défense, Chicago pourrait bien se montrer un peu plus décisif dans les money time et ainsi gagner quelques matchs qu’ils ont laissé filer l’année dernière. Un bilan équilibré de 41 victoires et 41 défaites semble envisageable.