Charlotte Hornets 2024-2025 : enfin le décollage ?

Portés par le spectaculaire LaMelo Ball et une escouade de jeunes et moins jeunes joueurs spectaculaires et rejoints par Tidjane Salaün à la Draft, les Hornets, forts d’un nouveau Head Coach, aspirent à passer un cap et faire tourner des têtes. Les derniers changements d’effectif seront-t-ils suffisants pour accéder au Play In ?

 

Depuis leur création en 2004, les Bobcats, puis Hornets de Charlotte, ne sont pas prohètes en Caroline du Nord. Dépassés en popularité par le basketball universitaire du côté de Duke, North Carolina et autres Wake Forest, les Hornets, malgré quelques épisodes plus clinquants que les autres, n’ont jamais réussi à se hisser durablement dans le Top 8 (voire 10) de la Conférence Est.

La saison passée, la grande nouvelle de l’intersaison avait été la fin de l’ère Michael Jordan à Charlotte. L’ex-arrière des Washington Wizards (entre autres) a vendu ses parts de la franchise, marquant ainsi la fin d’une époque.

Côté terrain, les Hornets n’ont pas décollé des tréfonds du classement de l’Est, sans jamais pouvoir prétendre à ne serait-ce que rêver du Play In. La blessure de longue durée de LaMelo Ball (il n’a joué que 22 matches sur la saison) a aussi contribué à éteindre les projecteurs sur la franchise. Malgré tout, l’éclosion précoce de Brandon Miller à partir de décembre a été le grand point positif de l’exercice 2023-2024 : le Rookie venu d’Alabama a montré qu’il n’avait pas usurpé sa deuxième position à la Draft 2023 en tenant son poste et en permettant aux (quelques) fans de Caroline du Nord de rêver à une association avec un LaMelo en bonne santé.

Aux alentours du All Star Break, les Hornets ont transféré PJ Washington à Dallas contre Seth Curry et Grant Williams. On connaît la suite pour les Mavs, ainsi que l’impact de l’ex-Hornet sur le run vers les finales NBA côté Texas. L’impact a été beaucoup plus discret à Charlotte, le contexte de la franchise n’aidant évidemment pas.

À noter cependant, la bonne surprise Vassilje Micic : le joueur, qui avait montré sa qualité en Euroligue, était bien discret et peu utilisé à Oklahoma City. Son arrivée à Charlotte lui a permis de montrer son vrai visage et de faire quelques jolies performances au socring ou à la passe en fin de saison régulière.

 

En bref, la saison 2023-2024 a apporté bien peu d’éléments positifs chez les Hornets (hors Miller), en témoigne le départ du Head Coach Steve Clifford, en place depuis 2022, et l’arrivée de Charles Lee en provenance de Boston.

Les supporters de la franchise auront probablement les yeux rivés sur la saison à venir mais les interrogations sont nombreuses : Brandon Miller maintiendra-t-il son niveau ? LaMelo Ball réussira-t-il à rester sur le terrain ? Les arrivées de l’hiver apporteront-ils de la stabilité dans un contexte assaini ?

 

 

Arrivées : Moussa Diabaté (LA Clippers), Josh Green (Dallas), Keyontae Johnson (OKC), Charles Lee (HC, Boston), Tidjane Salaün (Rookie), KJ Simpson (Rookie)

 

Départs : Amari Bailey, Davis Bertans (Dubai BC), Aleksej Pokusevski (Partizan Belgrade), JT Thor (Cleveland Cavaliers)

 

 

Meneurs : LaMelo Ball, Tre Mann, Vassilje Micic

Arrières : Seth Curry, Josh Green, KJ Simpson (TW), Nick Smith Jr.

Ailiers : Keyontae Johnson, Cody Martin, Brandon Miller

Ailiers-forts : Miles Bridges, Tidjane Salaün, Grant Williams

Pivots : Moussa Diabaté (TW), Taj Gibson, Nick Richards, Mark Williams

 

 

PG : LaMelo Ball

SG :  Josh Green

SF : Brandon Miller

PF :  Miles Bridges

C : Mark Williams

 

LaMelo Ball et Miles Bridges vont naturellement reprendre leur place dans le 5 majeur, même si le second aura beaucoup de pression venant du banc, avec l’expérimenté Grant Williams et le Rookie Tidjane Salaün qui viendront essayer de bousculer la hiérarchie.

Au poste 3, Brandon Miller est intouchable, lui qui bénéficie de l’élan de son excellent saison passée. Josh Green repartira probablement en tant qu’arrière titulaire et sera relayé par Seth Curry, qui a plus le profil de dynamiseur de second unit. Au poste 5, Mark Williams devrait commencer les matches mais un 5 plus petit pourrait être privilégié pour fermer les matches selon les profil de l’adversaire.

 

 

Seth Curry et Grant Williams vont mener le banc, en tout cas pour le début de saison. Les postes 2 et 4 sont donc doublés, mais les deux joueurs expérimentés saisiront la moindre occasion pour sauter dans le 5 majeur.

Tidjane Salaün devra faire sa place sur le poste 4, mais, avec les forts caractères de Bridges et Williams, la tâche sera loin d’être aisée. Un peu court (2m06) pour être décalé en 5, il devra profiter des quelques minutes qui lui seront allouées pour taper dans l’oeil de Coach Lee. Vassilje Micic va devoir tirer son épingle du jeu en doublure de Ball, lui qui a fait une très solide deuxième partie de saison en arrivant chez les Hornets en février. Peu utilisé à OKC, il a montré sa valeur à Charlotte et devra apprendre à briller quand LaMelo Ball se repose. Ses aptitudes de passeur et d’organisateur lui permettront de briller en association avec Seth Curry et Williams.

 

 

On aurait pu choisir LaMelo Ball, tant le meneur titulaire de la franchise passe de temps avec le ballon entre les mains, mais le Sophomore, ancien de l’Université d’Alabama, est une des clés du potentiel succès des Hornets. Bon scoreur (17,3 points), il peut apporter des deux côtés du terrain et sa taille est un véritable atout au poste d’ailier. Il peut devenir un bon complément de LaMelo mais son association n’a pas encore réellement été vue en action puisque Ball na joué que 22 matches la saison passée.

Miller a néanmoins réussi à tirer son épingle du jeu parmi les Rookies, réussissant même à rivaliser, du moins par moments avec les deux grands noms Chet Holmgren et Victor Wembanyama.

 

 

La jeunesse : L’effectif des Hornets reste jeune malgré les dernières additions, et a une marge de progression importante. Dans ce contexte, ,les jeunes ont besoin de passer du temps sur le terrain pour engranger de l’expérience, mais aussi de la sagesse de vétérans que le Front Office a su attirer en Caroline du Nord (on pense notamment à Taj Gibson, qui aura un rôle de leader du vestiaire et qui saura faire monter l’équipe en intensité, lui qui formait une paire de pitbulls avec Joakim Noah à Chicago au début des années 2010).

 

L’attaque : Drivés par LaMelo Ball, secondé par Vassilje Micic, on risque fort de se régaler en regardant Charlotte cette saison (du moins par séquences). Avec Miles Bridges titulaire, ainsi que Josh Green et Brandon Miller, les Hornets vont vouloir courir et tout régler en 3 secondes grand maximum (en exagérant un peu).

 

Un effectif plus dense et expérimenté: Les arrivées de Seth Curry et Grant Williams en février dernier n’ont pas eu l’impact escompté, notamment à cause de l’absence de Ball et de la volonté de drafter haut en juin, mais dans un contexte où les Hornets chercheront à être compétitifs, ces deux joueurs au grand vécu apporteront une ossature sérieuse à une équipe de feux follets. Le vénérable Taj Gibson n’hésitera pas à remettre les jeunes dans le droit chemin et à leur montrer l’intensité attendue d’eux sur un parquet NBA.

 

 

Un risque fort d’instabilité : La santé de LaMelo reste une énigme. Réussira-t-il à rester en forme et à faire une saison entière ?

 

Qui pour défendre ?  L’effectif des Hornets est quand même très porté sur le show et l’attaque. Les joueurs seront-ils prêts à se sacrifier et à durcir la défense pour prétendre au Play In ? Sur le poste 4, Grant Williams apportera de la dureté et l’envie de rentrer dans son adversaire, mais il risque d’être bien seul, avec un Taj Gibson en pré-retraite qui ne pourra montrer le chemin que pendant quelques minutes.

 

Un effectif pas encore arrivé à maturité : Les Hornets sont très jeunes, ce qui suscite beaucoup d’interrogations sur la capacité de cet effectif à maintenir un niveau haut de résultats sur toute une saison.Brandon Miller sera scruté et attendu ; sa saison Rookie a dépassé toutes les espérances, mais arrivera-t-il à confirmer et à répéter ses performances dans un contexte où il sera attendu ?

 

 

Finalement, le véritable objectif des Hornets, c’est le Play In. Après une saison à 21 victoires et un effectif peu modifié, il serait compliqué de prétendre à mieux. La franchise devrait gagner plus de matches que l’an passé mais la barre pour accéder au Play In était de 36 victoires en 2023-2024 (Atlanta Hawks). Les Hornets peuvent-ils ganger une quinzaine de matches de plus ? Avec l’association Ball-Miller bien exploitée et l’apport des vétérans, on pense que Charlotte a tout ce qu’il faut pour décrocher la 10ème place. Les duels contre Atlanta, Chicago ou Toronto vaudront de l’or.