Brooklyn Nets 2020-2021 : Les Nets peuvent nourrir de grandes ambitions cette saison

Après un exercice 2019-20 qui nous a laissé sur notre faim, la franchise de Brooklyn va-t-elle enfin être en mesure de se frotter aux meilleures écuries de la ligue ?

 

Après son recrutement pharaonique à l’été 2019, la saison des Nets avait prit néanmoins une tournure assez éloignée des attentes. Si le forfait de Kevin Durant, out pour la saison, était entendu d’avance, Brooklyn a connu un exercice 2019-20 particulièrement mouvementé avec les blessures de plusieurs de ses cadres, Kyrie Irving le premier, laissant la franchise new-yorkaise avancer difficilement tout au long de la saison régulière. Résultat après des mois de janvier et février chaotique dans la lutte pour décrocher une place en playoffs, le Front Office des Nets a choisi, un peu à la surprise générale, de se séparer de leur entraîneur Kenny Atkinson, le New-yorkais avait pourtant réussi à redresser la franchise depuis sa prise de fonction en 2016, mais n'était vraisemblablement plus l'homme de la situation.

 

Remplacé au pied levé par l’un des assistants de Atkinson, Jacque Vaughn, ces Nets là, même en difficulté, vont réussir à trouver toutefois les ressources nécessaires pour terminer la saison à la 7ème place à l’Est (35-37) et se qualifier pour la seconde année consécutive en playoffs qui se sont déroulés exceptionnellement en août dans la bulle d’Orlando. Malheureusement pour eux leur confrontation face aux Raptors champions en titre a tourné court, Brooklyn subissant un sweep cinglant dès le premier tour non sans avoir opposé une belle résistance avec un effectif décimé par les blessures et les forfait pour cause de Covid-19. Malgré une saison 2019-2020 décevante qui nous a laissé sur notre faim, il en est tout de même ressorti des promesses pour l’avenir.

 

C'est une vraie rupture qui s'est opérée sur le banc avec la nomination surprise sur le banc de Steve Nash en tant que tout nouvel entraîneur, assisté par son ancien coéquipier Amare Stoudemire, mais aussi son ex-coach aux Suns, Mike D’Antoni. La franchise des Nets devrait donner de gros coups de chaud à la plupart des franchises de la ligue cette saison, en particulier avec le retour tant attendu de sa vedette Kevin Durant qui en a terminé avec sa longue convalescence. Une nouvelle ère est donc sur le point de commencer (enfin) à Brooklyn et il est très probable qu'au cours de cette nouvelle saison, Nash et sa bande nous offre du spectacle et du beau jeu au vu des joueurs et du staff qui compose ce groupe désormais.

 

 

Arrivées : Jordan Bowden, Bruce Brown, Jeff Green, Reggie Perry, Nate Sestina, Landry Shamet

 

Départs : Justin Anderson, Wilson Chandler, Jamal Crawford, Donta Hall, David Nwaba, Garrett Temple, Lance Thomas

 

 

Meneur de jeu : Jordan Bowden, Bruce Brown, Chris Chiozza, Spencer Dinwiddie, Kyrie Irving

Arrière : Caris LeVert, Tyler Johnson, Jeremiah Martin*, Landry Shamet

Ailier : Joe Harris, Timothé Luwawu-Cabarrot, Taurean Prince, Nate Sestina

Ailier fort : Kevin Durant, Jeff Green, Rodion Kurucs

Pivot : Jarrett Allen, Nicolas Claxton, DeAndre Jordan, Reggie Perry

 

*Two-way contract

 

 

Kyrie Irving (PG) - Caris LeVert (SG) - Joe Harris (SF) - Kevin Durant (PF) - Jarrett Allen (C)

 

Après une saison chaotique marquée par ses pépins physiques et des résultats décevants, Kyrie Irving sait qu’il va être attendu au tournant. Les Nets ont désormais des objectifs bien plus ambitieux cette saison et le champion 2016 va devoir rappeler à tout le monde à quel point il reste l’un des meilleurs à son poste dans cette ligue. Toutefois sa première saison sous ses nouvelles couleurs ne fut pas un échec puisque l’ex-Cavalier a terminé meilleur marqueur (27.4 points) avec des pourcentages très corrects (47.8% d’adresse, dont 39.4% derrière l’arc), mais c’est plutôt son bilan de matchs disputés (20) et de victoires glanées (8) qui fut pointé du doigt. Un bilan qui explique en partie l’inconstance dont ont fait preuve les Nets cette saison et qui laisse penser que Irving n’était peut-être pas vraiment l’homme de la situation aux yeux de Atkinson. Reste à savoir désormais si le nouveau staff réussira à lui redonner la confiance et le bon état d’esprit.

 

S’il y a en revanche un joueur qui a passé un cap la saison dernière, c’est bien Caris LeVert. En dépit d’une longue indisponibilité entre novembre et janvier, l’ancien joueur de Michigan a pris ses responsabilités en attaque pour maintenir la franchise à flot dès son retour et en terminant la saison régulière en trombe avec 24.1 points par match (41.3% 3pts), 5.3 passes et 4.8 rebonds sur les seize derniers match de la saison régulière avant l’interruption. À Orlando, l’arrière a remis le couvert sur les six rencontres disputées (25 points/matchs) avant de se heurter à plus fort lors du 1er tour des playoffs. Suffisant néanmoins pour offrir une place natif de Columbus dans le starting five où ses qualités de scoreur et sa polyvalence dans le jeu devrait faire le bonheur des Nets cette saison.

 

Devenu l’un des tous meilleurs artificier à trois points de la ligue la saison dernière (42.4% d’adresse ex-aequo Dāvis Bertāns), Joe Harris était devenu la priorité du Front Office des Nets durant l’intersaison qui voulait le conserver. C’est chose faite puisque le joueur s’est de nouveau engagé pour quatre ans et 75 millions de dollars, une preuve s’il en est que le vainqueur du Three-point Contest 2019 va compter dans cet effectif et devrait vraisemblablement conservé son poste de titulaire à l’aile. Au-delà de son adresse, c’est surtout son activité des deux côtés du terrain et sa capacité à jouer sans ballon qui devraient compter le plus cette saison, lui qui fut le joueur le plus utilisé la saison passée à Brooklyn (2 123 minutes).

 

C’est comme une évidence, Kevin Durant sera aligné sauf surprise dans ce cinq majeur et en sera très vraisemblablement la figure de proue. Si l’on en croit les récentes déclarations de Steve Nash le concernant, l’ancien joueur de l’université de Texas est très apprécié et il entend bien en profiter en le faisant jouer un peu partout pour le rendre encore plus redoutable. Sortant d’une saison blanche suite à une rupture du tendon d’Achille lors du Game 5 des Finales 2019, Durant devrait arriver la rage et la soif de vaincre qu’on lui connaît, même s’il faudra être patient et attentif à sa condition physique et son utilisation durant la saison régulière, lui qui n’a plus disputé la moindre minute depuis un an et demi. C’est une nouvelle page qui se tourne pour le MVP de la saison régulière 2013-14 qui, à 32 ans, espère bien emmener cet effectif le plus loin possible.

 

Enfin au poste de pivot, on devrait retrouver Jarrett Allen qui continue sa (lente) progression et qui pourra profiter d’évoluer une saison supplémentaire au côté du vétéran DeAndre Jordan pour peaufiner son jeu. Pour ce faire, la nomination d’ambre Stoudemire devrait permettre au jeune Allen de passer encore un cap et creuser un peu plus son trou dans cet effectif qui se densifie de plus en plus. Sa progression la saison dernière fut minime même si son rôle offensif est souvent au second plan, il reste néanmoins qu’il doit encore progresser avec son adresse (aux lancers) et amener plus de spacing. Sa présence sous l’arceau reste honorable, mais le Net devra sécuriser d’avantage le rebond (10.6 rebonds offensifs concédés en moyenne par les Nets) et se montrer plus incisif près de la planche (1.3 contres par match).

 

 

Le banc des Nets n’a subi que de légères modifications durant l’intersaison, conservant ainsi un effectif déjà rodé et qui se connait plutôt bien, ce qui devrait faire la différence. Steve Nash pourra notamment compter sur un Spencer Dinwiddie en très grande forme la saison passée, le remplaçant de luxe a su se montrer  à la hauteur des attentes pour remplacer au pied levé Kyrie Irving et réaliser des performances dignes d’un franchise player. Dinwiddie aura assurément un rôle crucial cette saison dans la peau d’un sixième homme, laissant très peu de place aux jeunes Chris Chiozza et Jordan Bowden qui devront se contenter de quelques minutes de jeu pour progresser, sauf blessure. L’arrivée de Bruce Brown en provenance de Detroit devrait permettre d’apporter dans un registre différent de la dureté en défense et une bonne présence sur les guards adverses en tant que stoppeur, son profil versatile pourrait être un facteur déterminant pour la saison.

 

La nouveauté à l’arrière c’est l’arrivée de Landry Shamet en provenance des Clippers, l’ancien de Wichita State sort d’une saison assez décevante en Californie, mais les Nets ont flairé la bonne affaire en attirant le joueur de 22 ans (contre leur 19ème choix à la draft), un shooteur extérieur talentueux qui fait encore preuve d’irrégularité, mais affiche également de belles fulgurances. Un potentiel en devenir qui devra travailler pour gagner des minutes face à l’ancien Sun, Tyler Johnson dont l’aventure à Brooklyn a été prolongée pour une année supplémentaire et qui compte bien profiter de cette chance qui lui est offerte pour faire ses preuves en sortie de banc à 28 ans déjà. À moins que le two-way contract Jeremiah Martin ne fasse irruption dans la rotation du banc new-yorkais après ses performances remarquées dans la bulle d’Orlando.

 

À l’aile Timothé Luwawu-Cabarrot a réalisé de gros progrès à un poste où les concurrents ne se sont pas bousculés en sortie de banc, l’ex-Sixer a su faire ses preuves et convertir ses contrats courts en contrat garanti. Les Nets compte en effet sur le natif de Cannes pour la saison à venir dans le rôle de doublure derrière Harris, capable de défendre dur et d’être adroit aux tirs (38.8% derrière l’arc), un rôle qu’il devra partager cette fois avec Taurean Prince, l’ancien Hawk devrait retrouver effectivement un rôle plus polyvalent entre le poste 3 et 4, lui qui a joué une majeure partie de la saison à la place laissé vacante par Durant avec plus ou moins de réussite. L’arrivée également de l’expérimenté Jeff Green, qui plus est ex-coéquipier de Durant, sera une plus-value défensive qui devrait permettre de densifier le frontcourt.

 

Dans un profil stretch 5, le letton Rodions Kurucs a montré de bonnes choses la saison passée pour sa deuxième année sous le maillot des Nets, le big man s’est surtout illustré par sa polyvalence en servant de roue de secours dans un effectif décimé par les absences, notamment dans la bulle d’Orlando. Les Nets pourront s’appuyer également sur l’expérience de DeAndre Jordan au poste bas. Troisième recrue phare à l’été 2019, l’ancien Clipper a réalisé une saison 2019-2020 plutôt discrète en raison d’un temps de jeu réduit avec la concurrence de Allen au poste, Jordan nous a néanmoins habitué à mieux sur le plan offensif (seulement 8.3 points par match), mais sa présence sous le cercle reste malgré tout un atout indéniable dans la raquette (10 rebonds dont 2.5 offensifs). Le sophomore Nicolas Claxton pourrait bénéficier d’un peu plus de temps de jeu cette année. Les Nets ont en effet de grandes attentes le concernant et il pourrait être la surprise sortie du chapeau de Nash après avoir roulé sa bosse en G-League pendant une bonne partie de la saison, une situation que devrait vivre le rookie Reggie Perry sélectionné au 2nd tour, mais qui évolue dans un registre similaire et à un poste déjà très fourni.

 

 

Après avoir manger leur pain noir pendant plus d’un an, l’histoire entre les Nets et le double champion NBA se met en marche. Gravement blessé lors des Finals 2019 au cours du Game 5 après une rupture du tendon d’Achille, Durant a suivi la saison morcelée des Nets en costume depuis le banc. Une situation difficile à vivre selon ses dires, mais nécessaire après deux saisons pleines dans la baie d’Oakland, puisque si l’on en croit la situation de son ancienne équipe, cette fatigue physique et mentale a fait de sérieux dégâts dans leurs rangs. Un repos forcé selon le All-Star qui a eu du mal à se tenir éloigner des parquets car il reste en effet l’un des plus gros compétiteurs de la ligue. La NBA a désormais hâte de voir Durant relever ce nouveau défi à 32 ans dans une conférence Est de plus en plus redoutable.

 

En propulsant les Nets parmi les futurs prétendants pour jouer le titre cette saison, le natif de Washington sera attendu au tournant, lui qui avait été très critiqué après son choix de rejoindre les tout puissants Warriors pour évoluer aux côtés de Stephen Curry, Klay Thompson et Draymond Green. Cette fois-ci, le néo-Net évoluera dans un environnement assez différent, avec un nouveau staff et un roster qui n’a pas les mêmes repères dans le jeu et dans les résultats, mais qui reste très prometteur sur le papier. C’est surtout l’état physique du joueur qui pose question, après plus d’un an sans jouer et revenir d’une telle blessure au pied pourrait en effet avoir une incidence directe sur ses performances et son niveau de jeu, raison pour laquelle le staff des Nets devra jouer la carte de la prudence et limiter son utilisation pour éviter une rechute.

 

 

L'expérience et la jeunesse : Les Nets affichent en effet un un effectif très homogène qui a su trouver le bon équilibre entre la jeunesse et l’expérience. À l’image d’un Jordan cette saison qui a joué le rôle de mentor, les Nets disposent en effet de profils encore relativement jeunes, issus du processus de reconstruction entamé en 2016, et qui commencent à prendre forme et gagner en relief dans le jeu à l'image du jeune LeVert. Le gros travail effectué par Atkinson depuis 3-4 ans semble enfin porté ses fruits et il ne tient qu'au nouveau staff d'en tirer profit pour cette saison très attendue.

 

L'attaque : Avec trois adeptes du run-and-gun à la manette depuis le banc, jeu de transition fait de contre-attaque rapide et d'un temps de possession relativement faible, c'est désormais l'ADN des Suns des années 2000 qui coule dans les veines de la franchise new-yorkaise. Un style qui promet de belles séquences de jeu sur le terrain et de sacrés maux de tête pour les futurs adversaires des Nets qui devront contenir par tous les moyens à la fois les fulgurances athlétiques d'un Kyrie Irving et l'efficacité au scoring de Kevin Durant qui devraient tous les deux s'épanouir dans ce registre offensif pour l'avoir déjà pratiqué par le passé. De belles orgies offensives en perspéctive.

 

Le banc : La rotation est très certainement l'un des atouts majeurs des Nets, notamment si l'on s'attarde sur la composition du banc, la grande majorité des role players évoluent ensemble depuis plusieurs saisons déjà, apportant de sérieuses garanties dans le jeu et des automatismes dont le nouveau staff devra se servir pour limiter les temps faibles en plein match, mais aussi partager les minutes de jeu en évitant à certains joueurs cadres le surrégime pour arriver complètement cramés en juin. Brooklyn a également su se montrer malins en recrutant certaines joueurs aux profils plus offensifs pour les uns et plus défensifs pour les autres.

 

 

Le coaching : Quid de ce tout nouveau staff à la tête de la franchise ? L'arrivée de Steve Nash, au-delà de la joie de retrouver le double MVP sur un banc, laisse planer quelques doutes quand à ses capacités réelles à mener un effectif aussi talentueux et aussi dense vers les sommets et viser un titre de champion NBA à terme. Même si la présence à ses côtés de son mentor Mike D'Antoni devrait être un atout très précieux dans son évolution, la légitimité du Canadien reste à faire dans cette ligue et il faut croiser les doigts que ce nouveau costume ne soit pas un poil trop grand pour lui.

 

La défense : Ce fut en effet l'un des points noirs dans la saison 2019-2020 des Nets, et cela n'est pas près de s'arranger. Plus sensible au registre offensif que l'inverse, D'Antoni n'est pas réputé comme étant un fin stratège dans ce domaine et n'est pas très sensible aux tâches défensives de l'ombre, raison pour laquelle on voit mal comment Nash pourrait l'être d'avantage. Les Nets ont donc ciblé leur recrutement en ce sens durant la Free Agency en attirant plusieurs profils réputés bons défenseurs sur l'homme pour faire le travail lorsque ce sera nécessaire.

 

L'infirmerie : On ne veut absolument pas parler de malédiction pour le moment, mais il est vrai qu'après une saison aussi chaotique avec une infirmerie qui n'a pas beaucoup désempli (Durant, Irving, LeVert en saison régulière) et après avoir envoyer une équipe décimée à Orlando (Dinwiddie, Jordan et Harris entre autres), les Nets ont traîné une réputation de poissard, les obligeants à revoir leurs objectifs à la baisse. Les dirigeants doivent maintenant croiser les doigts pour que cette mauvaise passe soit derrière eux et pour que l'épaule de Kyrie et le talon de Kevin tiennent bon.

 

 

Cette nouvelle saison devrait enfin propulser les Brooklyn Nets dans une nouvelle dimension. Avec un effectif désormais au complet et particulièrement fourni en talents, la franchise new-yorkaise est pressentie comme l'un des candidats sérieux pour disputer le titre. Dans une Conférence Est qui se densifie de plus en plus, les Nets devraient jouer les premiers rôles derrière leur duo de All-Star Kyrie Irving, Kevin Durant, tous deux de retour de blessure après une longue indisponibilité, ayant retardé l'avènement du projet ambitieux de la franchise. Toutefois, il faudra espérer que cet effectif prometteur puisse être épargné par les blessures, mais aussi lever l'incertitude qui plane au dessus du nouveau staff en place et de Steve Nash. 

 

 

44 victoires et 28 défaites (3ème de la Conférence Est - 2ème de la Division Atlantic)