Brooklyn, ground zero

Les bookmakers de Las Vegas ont prédit le bonnet d’âne pour les Nets. En pleine reconstruction, la franchise new-yorkaise repart de zéro avec à sa tête un General Manager plein d'idées et un nouveau coach.

Plutôt que de dilapider son salary cap sur de gros free agents cet été, le nouveau front office de Brooklyn, incarné par Sean Marks a préféré rebâtir les fondations de l’équipe. Exit les Thaddeus Young, Jarrett Jack ou encore Joe Johnson, libéré en début d’année. Sans choix de draft pendant encore une saison, les solutions pour renouveler l’effectif ne sont pas idylliques. Alors, Marks a activé ce qu’il a appelé son plan B lors de l'intersaison. Le GM a misé sur des joueurs revanchards et des cadres expérimentés pour renforcer la franchise : Jeremy Lin, Anthony Bennett, Luis Scola, Greivis Vasquez, Trevor Booker. A défaut d’être talentueux, ce roster là sera combattant et n’aura pas la pression des saisons précédentes. Sean Marks s’est expliqué dans le New York Post :

 

Cette saison ne se mesurera pas en terme de victoires et de défaites. Nous allons surtout mesurer les progrès faits par ce groupe durant l’année. Nos attentes se feront jour après jour. Notre but n’est pas nécessairement linéaire sur les 6 mois à venir : l’objectif sera les 5 prochains matchs qui devront être meilleurs que le bloc des 5 rencontres précédentes.

 

Une reconstruction lente, donc, prônée par Marks et le coach Kenny Atkinson qui parait en inadéquation avec la folie des grandeurs des dernières années. L’ère Billy King est définitivement enterrée et même le fantasque propriétaire Mikhaïl Prokhorov semble approuver ce processus.

 

Nos propriétaires savent exactement quelles sont nos attentes, ils sont à 100% à bord du projet. Ils l’ont été tout l’été, ils l’étaient quand j’ai pris mes fonctions et quand Kenny a été recruté. Nous avons été très clairs sur la façon dont nous voulions reconstruire. Cela ne va pas être quelque chose qui se concrétise en deux ou trois mois. Comme je l’ai dit plus tôt, nous voulons quelque chose de stratégique et de systématique. Construire une base solide et pas un projet éphémère qui ne durera pas.

 

Formé à l’école des Spurs, Marks connaît parfaitement l’importance du process de reconstruction. En ne brûlant pas les étapes ni ses jokers sur des free agents très convoités, le front office de Brooklyn espère instaurer une stabilité pérenne à l’image de San Antonio. Basée à New York, la franchise a un fort pouvoir d’attraction qu’elle aura tout le temps d’activer quand le bon moment sera venu. En attendant, les Nets seront certainement vite distancés dans la course aux playoffs, les fans devront se montrer patients, mais c’est le prix à payer après plusieurs saisons de gestion désastreuse.