Boston Celtics : La jeune garde verte peut-elle viser les Finales NBA ?
Envers et contre tout, la saison NBA reprendra ses droits le 30 Juillet prochain. Pour l'occasion, toute l'équipe d'Inside Basket vous propose un tour d'horizon des 22 équipes qui feront le voyage à Orlando. Qui ira en playoffs ? Qui gagnera ce titre NBA à l'astérisque ? Voici nos éléments de réponse. Aujourd'hui, focus sur les Boston Celtics.
- LA SAISON RÉGULIÈRE
Boston a réussi à conserver une certaine continuité dans ses objectifs cette saison, malgré plusieurs changements majeurs lors de la dernière Free-Agency, en témoigne leur bilan de 43 wins et 21 défaites et la troisième marche du podium à l'Est. Des standards similaires aux saisons 2016-17 et 2017-18 et une continuité qui s'explique aussi par le coaching de Brad Stevens, toujours fidèle à ses principes de jeu qui lui ont permis d’atteindre les finales de conférence en 2017 et 2018. Les acteurs du TD Garden ont notamment connu un excellent démarrage fin octobre en remportant dix rencontres consécutives, notamment face à Milwaukee et Toronto. Le début d’année 2020 avait été en revanche un peu plus poussif avec 6 défaites concédées en quinze jours, mais Boston a repris du poil de la bête au mois de mars pour afficher un bilan à la hauteur des attentes, en particulier si l’on regarde le nombre de victoire hors de ses bases (20-12)
Après le départ de Kyrie Irving devenu passablement indésirable dans le vestiaire et aux yeux des supporters, Jayson Tatum et Jaylen Brown détiennent désormais les rênes de l’équipe avec laquelle ils ont débuté respectivement en 2017 et 2016. Le recrutement de Kemba Walker à la mène et le retour en forme de Gordon Hayward sont autant d’indicateurs positifs pour la franchise aux 17 titres qui peut se targuer de n'afficher presque que des bilans équilibrés face aux autres équipes (exceptions faites des 76ers, Nets et Rockets). Petit bémol, la faiblesse de son secteur intérieur suite à plusieurs départs (Aron Baynes, Al Horford) et le manque de recrues au profil suffisamment performants, Brad Stevens a su cependant s’adapter à cette situation en effectuant plusieurs ajustements tactiques, en décalant d’abord Tatum en 4, puis en laissant le poste 3 à Hayward, pour conserver sa philosophie de jeu small ball.
- LE CALENDRIER de la reprise
31/07 à 00h30 : vs. Milwaukee Bucks
02/08 à 21h30 : vs. Portland Trail Blazers
04/08 à 00h30 : vs. Miami Heat
05/08 à 3h00 : vs. Brooklyn Nets
07/08 à 3h00 : vs. Toronto Raptors
09/08 à 23h00 : vs. Orlando Magic
11/08 à 00h30 : vs. Memphis Grizzlies
13/08 horaire à définir : vs. Washington Wizards
C'est un calendrier plutôt clément avec seulement deux rencontres face à des formations de l’ouest et pas les plus redoutables, Boston aura en revanche plus de fil à retordre face à ses concurrents directs puisqu'ils devront se défaire des Bucks de Milwaukee pour débuter et défieront également le Miami Heat, contre qui Boston est invaincu cette saison (2 wins), ainsi que les Toronto Raptors. Les Celtics bénéficient quand même d’un certain avantage avec des rencontres abordables pour finir, permettant pourquoi pas de faire tourner un peu plus le roster afin de préserver certains joueurs au moment d’aborder les playoffs. La pression n’est pas vraiment du côté des hommes de Brad Stevens, car sauf catastrophe, la troisième place leur semble bel et bien promise.
Difficulté : 2 étoiles
- LES SIGNATURES DE LA REPRISE
(Aucune arrivée ni aucun départ enregistré)
- LE Cinq MAJEUR
PG : Kemba Walker
SG : Jaylen Brown
SF : Gordon Hayward
PF : Jayson Tatum
C : Daniel Theis
Les Celtics version 2019-20 c’est du costaud comme en témoigne le cinq majeur, composé désormais de trois All-Star et très certainement d’un futur quatrième avec Brown, de quoi aborder sereinement le voyage à Orlando. Parmi les nouveautés de la saison dans le cinq de départ, l’arrivée de Kemba Walker qui récupère le poste de meneur vacant laissé par Kyrie Irving. Certes l’ancien Hornet n’est pas tout à fait le même profil de meneur que l’ancien numéro 11, moins scoreur il n’en est pas moins l’un des meilleurs à son poste et son acclimatation dans le vestiaire s’est faite tout naturellement. Ses statistiques sont là pour en témoigner, le joueur de 29 ans affiche 21.2 points, 4.9 passes et 4.1 rebonds par rencontre en cohabitant parfaitement avec ses nouveaux partenaires plutôt gourmands en attaque. Sa blessure spectaculaire à la nuque en novembre dernier et des soucis avec son genou l’ont cependant écarté des parquets une dizaine de matchs cette saison.
Parmi les autres starters plutôt en forme cette année, Jayson Tatum a su profiter du départ d’Irving pour exprimer tout son potentiel et devenir l’un des chefs de file de son équipe. À 21 ans, l’ailier drafté en 2017 nous a offert de très grosses prestations pleines d’assurance pour devenir l’un des tous meilleurs scoreurs du championnat (23.6 pts). Une progression justement récompensée par sa présence lors du dernier All-Star Game de Chicago et illustrée par son mois de février stratosphérique au cours duquel le swingman tournait à 30.7 points, 7.9 rebonds et 3.2 passes décisives avec une réussite insolente (49.4% d’adresse dont 48.1 à trois points). L’autre joyau de la franchise, Jaylen Brown, a également crevé l’écran cette saison au point de voir son nom être cité parmi les Meilleures progressions de l’année. Une véritable reconnaissance pour celui qui fut un temps pointé du doigt pour son manque d’engagement et de régularité dans les grands matchs. Contre vents et marées, Brown s’est donc remis à jouer avec sérieux en récupérant une place de starter, puis en devenant une menace offensive précieuse, en particulier à mi-distance dans un rôle polyvalent 2-3. Blessé aux ischios fin mars, Brown sera néanmoins frais et dispo pour à nouveau faire trembler les défenses adverses.
Gordon Hayward de son côté nous a enfin redonné le sourire. Même s’il a encore dû composer avec des pépins physiques (fracture de la main), le joueur semble avoir trouvé son rythme et ses marques dans ce groupe en assurant un solide relais en attaque lorsque ces coéquipiers étaient absents ou hors de forme. Utilisé dans un registre d’ailier slasher ou sur catch & shoot, le All-Star est en quelque sorte le « Monsieur plus » de l’effectif des Celtics cette saison, terminant même plusieurs fois meilleur marqueur de son équipe. Comme évoqué précédemment, le secteur intérieur de Boston sera particulièrement scruté, en particulier le poste 5 jusqu’ici occupé en alternance par Kanter et Theis. L’Allemand a toutefois pris le dessus sur son coéquipier, puisque Brad Stevens a aligné le joueur à 57 reprises dans son cinq de départ. Les raisons invoquées sont évidentes, Theis dispose d’une meilleure lecture du jeu ainsi que d’une meilleure adresse aux tirs, notamment lorsqu’il s’écarte du cercle. La mobilité et les mensurations de l’Allemand apporte du spacing à ses coéquipiers qui n'ont alors plus qu'à finir le job.
- Quelques chiffres à retenir : Le big-three Walker, Tatum et Brown tourne cette depuis octobre à 65.2 points, 17.6 rebonds et 10 passes par rencontre, soit près de la moitié de la production statistiques en moyenne de Boston cette saison. Des chiffres qui permettent également de mettre en avant le bon travail du banc, pourtant décrit comme l’un des plus faibles, mais qui s’en sort honorablement avec Marcus Smart et Kanter. 9ème équipe de la ligue aux rebonds (46 prises par match) et 6ème au contre (5.6), le secteur intérieur des Celtics s’en sort finalement pas si mal en fin de compte, grâce notamment à une bonne activité défensive des extérieurs qui joue très bien leurs rôles de second rideau défensif. L’adresse générale de l'équipe pourrait également devenir un véritable enjeu dans les résultats des verts, surtout lorsque l'on s’attarde sur les tentatives manquées de la second unit, avec entre autres, Marcus Smart (38%FG, dont 34.8% à 3pts), G. Williams (41.7% FG dont 24.7% à 3pts), S. Ojeleye (40.9%FG) ou encore Romeo Langford (37.5%FG), tous devront se montrer à la hauteur.
- LE FACTEUR X : Marcus SMART
Comme pour chaque équipe qui se rend à Orlando, Boston compte plusieurs éléments dans son effectif qui, si on leur en donne l'occasion, peuvent faire pencher la balance en leur faveur au cours d’un match, voire même sur une série. Marcus Smart, est l’un d’eux. Joueur au style rare en NBA, son impact aux Celtics est indéniable, en témoigne son expérience sous le maillot des Celtics. Plus ancien joueur du groupe de Brad Stevens, Smart ne réalise pas vraiment une saison 2019-20 tonitruante au sens statistique du terme. Avec 13,5 points, 3,8 rebonds, 4,8 passes et 1,6 interceptions par match, ces chiffres ne mettent pas réellement en valeur son impact dans le jeu des Celtics. Dans le moneytime, Smart a souvent démontré sa capacité à être efficace et clutch que ce soit pour mettre une forte pression défensive sur l’adversaire, il ne lâche jamais rien et peut aller intercepter le cuir, contrer un tir ou provoquer une faute offensive. Marcus Smart reste à la fois une pièce majeure de Brad Stevens et une énigme quant à son efficacité cette saison. Ce dont on est sûr en revanche c’est de sa capacité à changer le cours d’un match sur une fraction de seconde, ce qui en fait indéniablement le facteur X sur le banc des Celtics.
- QUELLES AMBITIONS ?
Nos craintes exprimées en octobre dernier suite aux nombreux départs de l’été se sont vite effacées. Boston a semble-t-il très vite renoué avec le succès et les certitudes sur son jeu. Malgré un déficit de taille apparent, le small ball des Celtics est à la fois agréable à regarder jouer et d’une efficacité redoutable cette saison et la progression des jeunes ainsi que le nombre de victoire de la franchise témoignent de cette réussite. Boston devra cependant être attentif à l’état de santé de certains joueurs, à commencer par Kemba Walker et Jaylen Brown qui devraient être pas mal sollicités en défense à la fois par l’intensité, mais aussi le rythme de jeu plus élevé en séries qu'en saison régulière. Leurs temps de jeu sera surveillé de très près par le staff des C’s, tout comme leurs prestations, mais on voit mal comment Boston ne pourrait pas être un candidat crédible au titre. La franchise du Massachussetts peut désormais se rapprocher d'un titre de Champion de la Conférence Est, le premier depuis 2010, à conditions de se débarrasser des Milwaukee Bucks et de leur colosse Giannis Antetokounmpo.