Boston Celtics 2022-2023 : l'énergie sur le terrain

Finalistes après une campagne de playoffs de plus plaisantes, les Celtics ont eu un été studieux mais une reprise chaotique en coulisses pour attaquer cette nouvelle saison avec l'affaire Ime Udoka. L’effectif très complet de Boston suffira-t-il a laissé le basket au premier plan ?

 

Le ménage opéré dans les bureaux de la franchise aux 17 titres NBA en 2021 a, on peut le dire porté ses fruits rapidement. Même si les premiers mois de l’ère post Danny Ainge ont été délicats, la nouvelle année a fait le plus grand bien à la bande de Jayson Tatum et compagnie. Car c’est en bande que les C’s impressionneront le plus les observateurs. Pourtant rien n’était gagné avec un collectif plus qu’approximatif durant les premières semaines de jeu, pire, des attitudes parfois incompréhensibles, des joueurs las qui dirigent l’équipe tout droit vers une fin de saison cata, un TD Garden des plus hostiles et un vestiaire constamment au bord de l’implosion. Mais voilà pour régler les problèmes, rien de mieux qu’une bonne discussion. Les leaders se mettent autour d'une table, se remobilisent et emmènent les Celtics vers un objectif commun fixé durant l’été : les Finales NBA. Brad Stevens, qui a troqué sa plaquette de coach pour le téléphone de general manager; ajoute à cette nouvelle dynamique Derrick White un joueur intelligent qui s’adapte immédiatement au mood bostonien. Ajouté à cela le revenant Daniel Theis pour densifier la peinture, les Celtics montrent un tout autre visage à partir de la mi-janvier. Progressivement, les multiples séries de défaites laissent place à des victoires et même mieux, des statements tels que les gars d’Ime Udoka retrouvent les hauteurs sans trembler. Le Heat ? +30 points ; les Nets ? + 35 points ; les Sixers ? + 48 points. Une semaine avant, 53 pions étaient collés aux Kings. Et tout ces résultats font état d’un énorme coup de force de 11 victoires pour une défaite. Tatum et Jaylen Brown sont incandescents, Marcus Smart impulse une véritable énergie et les matchs à domicile sentent de plus en plus le souffre. L’atmosphère playoffs est installée à Boston. Un premier tour très autoritaire pour balayer les Nets et retrouver les champions en titre du Wisconsin, toujours avec l’avantage du terrain. Pourtant, c’est à Milwaukee que la situation se débloque. Les Bucks sont à une victoire de défendre leur titre mais c’est la Green Army qui fait sa loi avec le Sheriff Tatum auteur de 46 points et un match mémorable. La série a définitivement tournée, le match 7 est réglé au TD Garden, les fans gouteront à nouveaux aux Finales NBA. Mais malgré un énorme Game 1 qui a mis le feu à tout Boston et la planète basket, les Warriors étaient trop forts pour espérer quoi que ce soit. Le groupe s’est toutefois forgé une expérience sans commune mesure, sans parler de l’esprit de corps qui les animait durant toute la campagne de playoffs.

 

 

Draft : JD Davidson (53e choix)

Départs : Daniel Theis, Aaron Nesmith, Malik Fitts, Juwan Morgan, Nik Stauskas

Arrivées : Malcolm Brogdon, Danilo Gallinari, Blake Griffin,

 

 

Meneurs : Marcus Smart, Malcolm Brogdon, Derrick White,

Arrières : Jaylen Brown, Payton Pritchard, JD Davidson, Justin Jackson

Ailiers : Jayson Tatum, Sam Hauser

Ailiers-forts : Grant Williams, Danilo Gallinari, Noah Vonleh, Blake Griffin

Pivots : Al Horford, Robert Williams III, Luke Kornet

 

 

PG : Marcus Smart - SG : Derrick White - SF : Jaylen Brown - PF : Jayson Tatum - C : Al Horford

 

Stabilité, force offensive, asphyxie défensive et expérience qui commence à ne plus être négligeable. Ce cinq majeur, qui était en vigueur quand Robert Williams III n’était pas embêté par ses soucis au genou, s’imposera naturellement en début de saison. Cela s’explique par la blessure plus préoccupante que prévu pour le pivot drafté en 2018, qui sera éloigné des terrains pour deux à trois mois. Jaylen Brown et Jayson Tatum se partageront à nouveau les responsabilités offensives quand Marcus Smart se chargera de driver la meute de l’autre côté du terrain. Derrick White sera une option supplémentaire de l’organisation, la remontée de balle, sans oublier de frotter ses genoux sur chaque parquet pour récupérer un ballon qui traîne. Un 5 assez complémentaire dont l’esprit small ball devra être contrebalancé par une activité de tous les instants. Al Horford apportera lui des minutes précieuses, avec le relais de Grant Williams dans l’attente de récupérer Robert Williams.

 

 

Le banc devait se retrouver renforcé au plus haut point avec l’intersaison gérée par le front-office. Mais la déchirure au tendon d’Achille de Danilo Gallinari, une des recrues estivales, enraille ce plan. Le vétéran italien, qui pourrait vraisemblablement manquer l’entièreté de cette saison, sera tout de même dans le vestiaire pour encadrer la jeune garde. Autre ajout intelligent de la part de Brad Stevens et ses équipes : Malcolm Brogdon, dans un trade avec les Pacers. Avec un rôle de sixième homme de luxe, le natif d’Atlanta fera gagner au banc des C’s une densité que tous les adversaires regardent avec méfiance. Sa science de la passe, son calme et ses qualités all around font de lui une arme préférentielle que Joe Mazzulla et son staff pourront utiliser à leur guise. Enfin, Boston tente le pari, par très risqué, Blake Griffin, signé au minimum vétéran pour 1 an. De l’expérience supplémentaire dans un environnement qui en manquait l’an dernier, la mayonnaise pourrait prendre pour l’ancien patron de Lob city. Ajouté à tout cela, le jeune et affamé Sam Hauser aura quelques tickets shoots en rotation alors que Noah Vonleh, très actif durant la pré-saison, densifiera la peinture avant le retour de Robert Williams III.

 

 

- The energy has shift. Depuis janvier et cette fameuse réunion entre joueurs, il se passe quelque chose chez ces Celtics. L’énergie qui émane de ce groupe est sans doute l’explication n°1 de son parcours en playoffs l’an dernier. Les premières déclarations des leaders durant le media Day et les jours qui ont suivi abondent dans ce sens. Une bande de copains s’est formée l’an dernier et les ajouts intelligents de l’été semblent totalement s’intégrer à l’alchimie. Un élément indispensable pour vivre une saison à peu près apaisée, ça changerait du côté du Massachusetts, afin de viser la plus haute marche.

 

- Un duo de stars dans l’esprit Celtics. Jayson Tatum et Jaylen Brown ont prouvé la saison dernière qu’ils pouvaient jouer ensemble pour le bien de l’équipe. Leur jeu commence à arriver à maturité et leur expérience commune, au sein d’un socle inamovible depuis de nombreuses saisons maintenant, favorisera une progression certaine pour ce nouvel exercice dans le plus pur esprit Celtic.

 

 

- Ime Udoka out. On sort du sportif mais c’est le gigantesque dossier de l’été pour les Celtics. Le scandale d’adultère qui a poussé le front-office à suspendre pour une saison Ime Udoka. Le coach, pierre angulaire du projet l’an dernier, est ainsi écarté après des accusations d’adultère et de comportements déplacés envers des femmes au sein de la franchise. Une enquête est en cours et de nouvelles informations devraient être communiquées durant la saison. C’est cet aspect qui pourrait être le plus dérangeant pour les C’s. La nomination de Joe Mazzulla, assistant d’Udoka l’an dernier et depuis trois ans dans la franchise, s’inscrit dans une continuité. Il a la confiance des joueurs et saura préserver l’atmosphère mise en place. Mais quel sera l’impact du tourbillon médiatique qui s’installera quand l’enquête sera terminée et des décisions plus définitives seront rendues ?

 

- Un objectif lourd à porter. La quête de la 18eme bannière, dans une ville historique et sportive comme Boston, n’est pas négligeable. La pression des bons résultats sera grande sur la franchise après les espoirs entrevus l’an dernier et un coach rookie, même s'il connait l'organisation, demandera une période d'adaptation et d'apprentissage. Le public sait critiquer ses joueurs quand il le faut. Le révélateur sera les moments les plus chauds, en fin de match, moment que les Celtics n’appréciaient pas, lâchant à plusieurs reprises dans des money times très serrés.

 

 

Si l’on se concentre sur le sportif, l’intersaison des Celtics est quasi parfait. Les joueurs reviennent d’une saison 2021-2022 avec la banane et le désir de jouer ensemble. Les leaders Jayson Tatum, Jaylen Brown, Al Horford et Marcus Smart sont en forme et les nouvelles têtes avides de s’intégrer. Mais le problème de la franchise en ce début de saison se trouve dans les coulisses. Le dossier Ime Udoka sera lourd à gérer médiatiquement et un gros risque plane sur la concentration et la capacité de l’ensemble de l’organisation à faire abstraction de tout cela pour laisser primer le sportif sera sans doute mise à rude épreuve. Sur le papier, la bande de Tatum dispose de tous les ingrédients pour représenter à l’Est en Finales NBA, une année synonyme également de course au MVP pour Tatum qui devra continuer à partager le ballon pour ne pas briser cette belle énergie.