Bilan San Antonio Spurs 2018-2019 : Une page d'histoire s'est tournée dans le Texas
Alors que la saison NBA est terminée et que la suivante va bientôt commencer, il est temps de faire les bilans par équipe sur la saison 2018-2019. Aujourd'hui, place aux San Antonio Spurs.
- Prédiction du début de saison
Ça fait plus de 21 ans que ça dure. Les playoffs sont une coutume du côté de l’AT&T Center. Malgré une grosse reconstruction initiée par le départ de Kawhi Leonard et l’arrivée DeMar DeRozan, la rédaction d’Inside Basket ne voyait pas les Silver&Black hors du Top 8 avec 47 victoires et une 5ème place à l’Ouest. Résultat, une victoire de plus mais deux places de moins dans une Conférence Ouest toujours aussi dense.
- Effectif
Meneurs : Dejounte Murray (blessé toute la saison), Derrick White, Patty Mills
Arrières : DeMar DeRozan, Marco Bellinelli, Bryn Forbes, Lonnie Walker IV
Ailliers : Quincy Pondexter
Ailliers-Fort : Rudy Gay, Davis Bertans, Dante Cunningham, Drew Eubanks, Donotas Moteijunas, Chimezie Metu
Pivots : LaMarcus Aldridge, Jakob Poeltl, Pau Gasol
- Les chiffres de la saison
Classement : 7ème de la Conférence Ouest
Attaque (Off Rating) : 112.2 (6ème NBA)
Défense (Def Rating) : 110.5 (20ème NBA)
Meilleur marqueur : LaMarcus Aldridge avec 21,3 points par match
Meilleur rebondeur : LaMarcus Aldridge avec 9,2 prises par match
Meilleur passeur : DeMar DeRozan avec 6,2 caviars par match
Meilleur intercepteur : DeMar DeRozan avec 1,1 ballons volés par match
Meilleur contreur : LaMarcus Aldridge avec 1,3 blocks par match
Meilleur pourcentage : Jakob Poeltl avec 64,5% de réussite
- Saison 2018 - 2019
Ça faisait longtemps qu’un été n’avait pas été aussi agité dans le Texas. La plus page de l’histoire des Spurs s’est en effet tournée violemment pour tous les fans de la franchise avec le départ de Tony Parker vers Charlotte, la retraite de Manu Ginobili et le trade de Kawhi Leonard emmenant dans ses valises Danny Green, quatre hommes fort du titre de 2014 et véritables défenseurs du Spurs Basketball. Les larmes se sèchent toutefois très vite pour regarder vers l’avenir. DeMar DeRozan est arrivé pour former un duo puissant avec LaMarcus Aldridge. Ajouter à ça l’ambition de développer le très beau potentiel de Dejounte Murray, le tout toujours sous les ordres de Gregg Popovich. Sauf qu’avant même le début officiel de la saison, le meneur titulaire se déchirait les ligaments croisés et faisait une croix sur ses promesses. 82 matchs compliqués à gérer se profilaient donc mais Pop nous a encore sorti une pépite, Derrick White, pour tenir la baraque. Le 27ème choix de la draft 2017 a été propulsé dans le grand bain sans demander son reste pour terminer son exercice 2018 - 2019 en apothéose pour sa première campagne de playoffs, scorant 36 points au Pepsi Center pour faire douter les Nuggets lors du Game 3 du premier tour. Un combat perdu au terme de 7 matchs, la faute à un effectif trop peu armé pour résister à la jeunesse venue des Rocheuses.
Avant ça, le staff des Spurs a adapté le style de jeu de l’équipe pour équilibrer les forces, plus offensives, et laisser davantage de libertés à LaMarcus Aldridge, encore auteur d’une saison solide. Le meilleur marqueur et rebondeur de la franchise s’est offert quelques cartons. 56 unités face à OKC, 48 plantés au TD Garden de Boston et 10 matchs à 30 points ou plus pour 9 victoires. DeMar DeRozan n’est pas étranger à cette bonne forme du pivot. L’ancien franchise player des Raptors a su lui aussi s’adapter pour aérer son jeu et signer ses meilleures moyennes en carrière à la passe (6.2) et au rebond (6).
La saison était tout de même mal embarquée avec un bilan qui, sans être catastrophique au All-Star Break, ne décollait pas avec 33 victoires pour 26 défaites. Mais un mois de mars alimenté par une série de 9 wins conclue par une victoire face aux Warriors. Ce run a assuré aux Spurs une place en playoffs, dont le parfum plane depuis 22 ans sur le San Antonio River.
- Le grand moment de la saison
Nous l’avons dit plus haut, une immense page de l’histoire de la NBA s’est tournée avec la fin officielle du Big Three des Spurs, symbolisée par le retrait du maillot d’El Manu. Comme pour la cérémonie de Tim Duncan trois auparavant, le numéro 21 s’est élevé au plafond de l’AT&T Center dans l’émotion et les sourires, made in Spurs Family. En attendant le dernier acte et la montée du mythique n°9 de TP aux cotés de ses compères, on vous laisse quelques images de cette cérémonie.
- Le pire moment de la saison
Gregg Popovich avait misé sur lui, une trouvaille de plus à faire exploser au plus haut niveau. Un été entier à se préparer pour prouver que cette confiance n’était pas vaine, pour se faire faucher deux semaines avant de pouvoir officiellement s’exprimer. Le pire moment de la saison pour tous les fans des Spurs est certainement la blessure aux ligaments croisés du genou gauche de Dejounte Murray. Potentiel troisième élément majeur du roster texan derrière DeRozan et LMA, le meneur n’a pas joué la moindre minute de la saison, s’armant de patience pour revenir en octobre prochain.
- Les points positifs
- L’intégration des anciens Raptors. DeMar DeRozan n’a quasiment pas eu besoin de temps d’adaptation et a rapidement progressé dans le système Popovich. Jakob Poeltl s’est montré efficace dans les tâches que le staff lui demandait. Régulier et efficace près du cercle, l’autrichien pourrait avoir une véritablement chance dans la rotation des Spurs la saison prochaine.
- L’éclosion de Derrick White. Alors qu’il était destiné à la troisième rotation au poste de meneur derrière Murray et Patty Mills, White a assumé son rôle en se partageant les rênes avec DeRozan. 9.9 points et 3.9 passes de moyenne en 67 matchs joués et quelques posters violemment claqués (poke Paul Millsap). Le meneur de 24 ans a aussi proposé une grosse intensité défensive, très intéressante en vue du retour de Murray la saison prochaine. Il est récompensé par une sélection dans la Team USA en vue la prochaine Coupe du Monde, toujours sous les ordres de Coach Pop.
- L’adaptation du Spurs Basketball. Moins altruiste mais plus offensif, Pop s’est adapté à ses joueurs pour laisser pleinement s’exprimer LMA dos au panier grâce à la bonne gestion de balle des meneurs et de DeRozan.
- Les points négatifs
- Le manque de véritable franchise player. Même si Aldridge s’est mué en véritable patron de l’attaque sur certaines rencontres, il manque aux Spurs un véritable two-way player dominant pour concurrencer les grosses écuries.
- Un banc en manque de talent. La blessure de Dejounte Murray a déséquilibré les rotations et affaibli encore davantage un banc qui a perdu beaucoup d'expérience durant l'été. Davis Bertans (8 points à 45% et 3.5 rebonds de moyenne) et Bryn Forbes (11.8 points de moyenne), ont signé leurs meilleurs moyennes en carrière en profitant de ce manque de densité dans les rotations.
- La faible flexibilité face au renforcement des autres franchises. Les Spurs ne sont pas armés pour attirer des gros poissons, DeRozan et Aldridge sont à 53M$ combinés pour les deux saisons à venir et laissent ainsi peu de marge pour embarquer un troisième joueur important dans l’équipage. Le front-office devra donc se montrer malin pour assurer une reconstruction saine.
- Le bilan
La blessure de Dejounte Murray aurait pu contrecarrer toute la préparation de Coach Pop et son staff. Mais les Spurs restent les Spurs et signent une 22ème saison de suite en playoffs. Certes ce n’est plus le basket flamboyant du début des années 2010 et la stabilité d'effectif désormais légendaire connue depuis la fin du XXème siècle mais les vestiges de cette époque dorée survivent. Orphelin de Tony Parker et Manu Ginobili, San Antonio a tenté de faire oublier l’épisode Kawhi Leonard encore douloureux dans l’esprit de ses fans. L’avenir s’annonce moins radieux et certainement éloigné des podiums pour un certain temps mais n’est-ce pas que là les Spurs sont les plus à l’aise, dans la tranquillité et sans attirer l’attention ?
- le top de la saison : le meilleur de lamarcus aldridge