Atlantic Division : les leçons de la présaison

Après six à huit matchs d'échauffement, on peut déjà avoir une idée de ce que nous préparent les cinq équipes de la côté Ouest au moment de sauter dans le grand bain mercredi.

 

Les Raptors ont sorti les crocs en signant sept victoires en huit rencontres, meilleur bilan de la ligue. Au-delà des résultats finaux de matchs sans impact et face à des adversaires passables (deux matchs contre Sacramento, Boston et New York), les Canadiens ont surtout montré qu'ils allaient devoir être pris au sérieux et pas seulement pour remporter la division.

 

Contrairement aux favoris de la Conférence que sont les Cavs et les Bulls, cette équipe est rodée. Le système Casey est bien imprimé, le casting principal est identique à 2013-14, et ce mois d'octobre a surtout servi à tester les seconds couteaux (Patrick Patterson, Louis Williams, Greg Stiemsma).

 

Kyle Lowry et DeMar DeRozan ont paru tels qu'on les a connu l'an dernier et cet effectif est assez complet pour proposer un ou deux jokers à chaque poste.

 

Motivés comme rarement par leur campagne en play-offs, et la cohésion avec le public derrière le slogan « We The North », les joueurs de Toronto ne vont pas attendre que les autres franchises soient prêtes pour viser le haut du classement.

 

Départ en trombe en perspective, attention à ne pas vouloir trop vite.

 

À défaut de vouloir gagner, et alors que la ligue n'a pas réussi à faire passer sa réforme de la draft pour empêcher que les Sixers squatte la 30ème place toute la saison, il va bien falloir quelque chose avec cet effectif.

 

Et clairement, Brett Brown va devoir cravacher pour trouver une organisation cohérente et créer une quelconque synergie de groupe, depuis que les vétérans Thaddeus Young, Spencer Hawes et Evan Turner ont quitté la Pennsylvanie.

 

Le sophomore Michael Carter-Williams est indisponible pour blessure jusqu'à au moins mi-novembre, alors même que Nerlens Noël, qui a manqué toute la saison dernière, tente de s'adapter au niveau pro. Et pour l'instant, le pivot improvisé ailier fort n'a pas réussi à trouver de rythme en attaque (13 sur 37 aux tirs en quatre matchs) et est apparu prometteur mais rugueux en défense (sorti deux fois pour six fautes).

 

Sans Joel Embiid, et en attendant la draft 2015, Philadelphie est actuellement une équipe d'intérimaires en début de carrière où quelques pépites sont censées incarner un futur contender à l'Est. Mais à quel moment vont-elles pouvoir jouer ensemble ?

 

Derniers de la conférence après huit matchs sans enjeu, et avec un calendrier chargé en novembre, les 76ers vont rentrer dans le grand bain sans trop savoir quoi en faire. Bon courage pour garder le moral.

 

Les enseignements sont limités du côté des Nets, qui n'ont joué que six matchs, dont un contre Tel-Aviv et deux exhibitions en Chine contre les Kings.

 

La grande préoccupation était bien sûr le retour de Brook Lopez et le pivot a proposé trois copies quasi identiques et prometteuses (18 points, six rebonds en 24 minutes de jeu de moyenne). Pour autant, son pied n'est pas encore guéri à 100 % et les New-yorkais ne peuvent pas se permettre d'en faire leur option offensive n°1. Sa présence pour le match d'ouverture n'est d'ailleurs pas garantie.

 

Brooklyn n'a donc pas encore trouvé sa nouvelle recette même si le nouveau coach Lionel Hollins a apprécié de voir que ses joueurs, dont les plus expérimentés, étaient prêts à s'adapter à ses nouvelles méthodes.

 

Si la doublette Williams-Johnson est apparue telle qu'on l'a connaît, l'intégration de Jarrett Jack, Sergey Karasev, et Bojan Bogdanovic semble être une priorité pour rééquilibrer cette équipe.

 

Dans le frontcourt, l'émergence de Mason Plumlee est clairement attendu (son contrat a été prolongé jusqu'en 2016), en atteste un temps de jeu de titulaire pour cette pré-saison. Le pivot a répondu présent avec notamment deux double-double et devrait être un plan B solide derrière Lopez et Garnett.

 

Beaucoup de pistes intéressantes, mais rien n'est garanti. Le rôle de Hollins sera sans doute primordial.

Les Celtics sont restés dans leur division pour préparer un exercice difficile. Deux matchs contre chacune des quatre autres formations. Deux victoires, trois défaites puis trois victoires, de quoi résumer l'incertitude de cette équipe.

 

Depuis l'arrivée de Brad Stevens, l'ambiance autour de Boston est à l'optimisme, une reconstruction lente mais efficace, avec un ancien coach universitaire qui va savoir encadrer les jeunes troupes.

 

La deuxième année commence avec toujours un grand point d'interrogation : faut-il prendre en compte Rajon Rondo ?

 

Evan Turner prend rapidement ses marques, et se retrouve à gérer la mène en l'absence du numéro 9, susceptible de revenir pour l'ouverture de la saison, mais pour une durée inconnue en fonction de son éventuel transfert. Cela dépendra aussi de l'éclosion de Marcus Smart au poste de point guard, qui a d'ailleurs pu montré de belles choses en défense.

 

Pour compléter le backcourt, Avery Bradley et Marcus Thornton ont également eu l'occasion de faire leurs preuves (11 points de moyenne chacun sur à peine 20 minutes de jeu).

 

Mais c'est le secteur intérieur qui a agréablement surpris, avec un Jared Sullinger en belle forme (15.2 points, 12.2 rebonds, 2.4 passes, 1.6 interceptions en 27 minutes sur les cinq derniers matchs), bien secondé par Kelly Olenyk, Brandon Bass et Tyler Zeller.

 

Les C's sont par contre très limités au poste 3 avec le seul Jeff Green.

 

Sans avoir les moyens d'être compétitive, cette jeune équipe montre de beaux atouts qui lui permettront de voler quelques belles victoires cette saison, avec ou sans Rondo. Il va falloir régler cette question rapidement, car le début de programme s'annonce très salé.

Chicago mercredi, Cleveland jeudi, Charlotte dimanche. Les Knicks vont jouer les baromètres de la Conférence Est cette semaine, alors qu'ils ne sont pas encore vraiment au point.

 

Derek Fisher découvre ses joueurs au fur et à mesure des matchs, tout en essayant de leur inculquer les principes du triangle offense du boss Phil Jackson. Dans un premier temps, il leur a surtout parlé défense car cette équipe n'a plus Tyson Chandler pour limiter la casse, et le secteur intérieur va être une grosse faiblesse cette saison.

 

Pour l'instant, NewYork suit la même logique qu'avant : beaucoup de Melo en attaque, des électrons plus ou moins libres et efficaces (J.R Smith, Tim Hardaway Jr), et des soucis à trouver une cohérence ou une valeur durable au pivot, à la mène et un soutien à Amar'e Stoudemire au poste 4.

 

En phase d'adaptation au complexe schéma tactique, il risque d'y avoir pas mal de ratés dans un premier temps. Carmelo Anthony pourra jouer les Kobe mais sans vraie force dans la raquette, les Knicks vont avoir du mal à marquer (ils ont d'ailleurs été la pire attaque de cette présaison, avec 90.3 points inscrits par rencontre). La défense va devoir être apprise rapidement sans quoi N.Y risque de couler au fond du classement.