Bilan des frenchies : Frank Ntilikina vit dans un jour sans fin

Alors que la saison 2019/2020 s’est arrêtée après 68 matchs, Inside Basket a décidé de vous offrir son bilan annuel des français en NBA pour occuper votre confinement. L’échantillon est assez large, et on consacre aujourd’hui notre cinquième épisode au ‘’French Prince’’, Frank Ntilikina.

 

 

On ne sait pas pour vous mais ici, on a l’impression que Frank Ntilikina a rejoint la NBA et les New-York Knicks depuis une dizaine d’année. Pourtant, le French Prince ne démarrait que sa troisième saison NBA en Octobre dernier. C’est bien là que réside toute l’ampleur du problème qu’il y a rencontré malheureusement. Depuis son arrivée et sa sélection à la huitième place de la Draft 2017, tout ne s’est pas vraiment passé comme prévu. Annoncé comme la relève, et même trop comparé à Tony Parker (alors qu’on savait que leurs styles étaient bien différents) il n’a pas comblé les exigences new-yorkaises. Ces exigences parlons-en, dans un contexte oppressant où il a rencontré une pression démesurée pour un jeune français de 18 ans, rien n’a été fait pour lui faciliter la tâche sur le marché le plus difficile et anxiogène de la NBA. Néanmoins, le français a eu un été heureux puisqu’il a brillé avec l’Equipe de France au Mondial de Basket chinois où sa grande performance face aux USA et dans le tournoi en général a forcément traversé les océans. Cette saison encore, Frank Ntilikina avait l’occasion de faire taire les critiques de plus en plus bruyantes.

 

 

Quelle peine. Pour nous français qui avons tant d’affection pour Ntilikina, c’est une vraie plaie au cœur de voir notre jeune meneur s’enfoncer dans ses travers. Cette saison encore, le français n’a pas satisfait les espérances de David Fizdale, du moins avant que ce dernier se fasse licencier. Cette saison encore, Frank Ntilikina la termine avec 6 points, 3 passes et 1 interception par match, des moyennes presque identiques à ses productions lors de ses années rookie et sophomore. Mais encore une fois, il a été confronté à l’instabilité de New-York où il est presque impossible de réussir dans ce contexte. David Fizdale lui a d’abord préféré Elfrid Payton, puis Dennis Smith Jr, puis c’était son tour, ah et puis non en fait reviens Elfrid, quoi que non laisse tomber, oh et puis n**** tout on va mettre R.J Barrett à la mène. Médias et joueurs n’y ont rien compris, si tenté que Fizdale se soit compris lui-même. Des rotations douteuses ont empêché Ntilikina de réussir. Néanmoins, il faut également avouer que le français n’a rien fait pour arranger les choses, toujours freiné par sa timidité rédhibitoire lorsqu’il avait sa chance. En même temps, difficile de produire du jeu lorsque la majorité de ses coéquipiers étaient des trous noirs qui, servis, ne renvoyaient jamais la balle.

 

 

Alors on s’accroche à ce qu’on peut dans une situation aussi délicate. Lors du mois de Mars (6 matchs), Ntilikina a obtenu davantage de responsabilités et a rehaussé ses chiffres (9 points par match). Cette bonne période lui a permis de produire son deuxième double-double en carrière face aux Wizards le 11 Mars dernier. Il l’a fait avec la manière ! Avec 20 points, 10 passes et 2 interceptions il a approché l’idéal que les Knicks s’imaginaient lors de la Draft. Un meneur altruiste, efficace et leader pour des troupes inspirées. Dans ce match, on a surtout aimé l’agressivité et l’engagement de Ntilikina qui a quitté le temps d’une soirée cette demi-seconde de réflexion qui le hante tant toute l’année sur certaines séquences, la demi-seconde qui fait la différence. Ce genre de performance est encore trop rare sur le C.V du français, mais elles nous permettent d’espérer encore un peu que notre French Prince ne va pas être retenu comme un Bust parmi tant d’autres d’ici quelques saisons.

 

 

 

On l’a assez répété depuis 3 ans maintenant, Frank Ntilikina ne pourra jamais s’épanouir chez les New-York Knicks. Organisation gangrénée de l’intérieur, différents staffs incompétents et coéquipiers proches du QI Basket zéro ont ruiné ses trois premières saisons en NBA. Le français a contribué à ce contexte nauséabond en ne saisissant jamais l’opportunité de s’affirmer comme au moins un joueur rassurant offensivement. Mais quand on voit toutes ses qualités défensives, et la bonne gestion du tempo offensif qu’il montre par instants, on ne peut que garder espoir. Frank Ntilikina est un meneur qui a besoin de coéquipiers d’une meilleure facture pour briller. A l’image d’un Draymond Green chez les Warriors, il est le genre de joueur qui sublime un collectif déjà talentueux, pas un leader offensif. Pour l’instant, on se répète chaque année dans notre bilan de ses saisons et ça en devient lassant autant pour vous que pour nous. L’an prochain, il disputera la dernière saison de son contrat rookie. L’heure de vérité avec si possible prions tous ensemble, un transfert vers des horizons plus verdoyants.