Bilan des frenchies : Elie Okobo n'a pas su s'imposer à Phoenix

Alors que la saison 2019/2020 s’est arrêtée après 68 matchs, Inside Basket a décidé de vous offrir son bilan annuel des français en NBA pour occuper votre confinement. L’échantillon est assez large, et on continue avec l’autre meneur français installé en NBA, Elie Okobo.

 

Pour sa première saison en NBA, Elie Okobo avait connu des débuts similaires à ceux de Frank Ntilikina (dans les statistiques), des débuts plutôt satisfaisants vu les attentes diamétralement opposées placées en le jeune français. Mais l’été a été plein de bouleversements. D’abord, il a eu le faux espoir d’une participation au Mondial de Basket avec l’Equipe de France en remplaçant Thomas Heurtel, avant que Vincent Collet ne lui préfère Paul Lacombe. Occasion manquée d’observer le sacre de son nouveau coéquipier Ricky Rubio, champion du monde élu MVP du Mondial. Ses nouveaux coéquipiers, c’était là le vrai bouleversement de son intersaison. Les Suns ont fait appel à Ricky Rubio, Ty Jerome, Jevon Carter et Jalen Lecque sur le poste de meneur. Un signal assez peu rassurant pour lui d’une franchise qui avouait à demi-mots derrière ces acquisitions son manque de confiance en Okobo. Sans savoir réellement quel rôle allait lui réserver Monty Willliams, Elie Okobo s’avançait vers une saison sophomore de tous les dangers.

 

 

D’emblée son coach lui a clairement fait comprendre qu’il allait devoir se battre pour obtenir des minutes en sortie de banc, lui préférant Tyler Johnson dans un premier temps. Ricky Rubio s’est installé comme titulaire, laissant les miettes à la meute de jeunes meneurs du roster. Alors Monty Williams a fonctionné par période, alternant la majeure partie du temps entre Okobo, Carter et Johnson pour le rôle de meneur back-up, laissant le petit Ty Jerome plus en retrait pour sa première année. On ne peut pas dire qu’Elie Okobo en ait vraiment profité. S’il a parfois assuré le minimum, il ne s’est jamais imposé sur le long terme comme le meneur remplaçant apportant le plus de fiabilité, Jevon Carter apportant davantage de garanties défensives. Les chiffres ne plaident pas en sa faveur avec 4 points par match et une régression dans toutes les catégories, même s’il faut tempérer ces chiffres avec les nombreux garbage time insignifiants qu’il a dû jouer. Son attitude n’a pas toujours été appréciée non plus, comme le 23 Décembre face à Minnesota où son coach le rappella à l’ordre lors d’un temps mort d’un ‘’I don’t want to hear that’’ sec, symbolisant une relation peu fusionelle entre le français et son coach qui attendait plus de sa part. Enfin, la solution Elie Okobo n’a pas non plus apporté la garantie du résultat puisque lors des 20 matchs où il a dépassé les 15 minutes sur le parquet, les Suns n’ont gagné que 4 fois…

 

 

Il est difficile de sortir un soir plus qu’un autre pour décerner à Elie Okobo sa meilleure performance de la saison. Le français a dépassé à 9 reprises la barre des 10 points. C’est exactement le même nombre de fois que la saison dernière en autant de rencontres (53 vs 54 matchs). Lors d’un enchaînement costaud chez les Clippers, le Thunder et en accueillant les Rockets à la maison entre le 18 et 22 Décembre dernier, Okobo a enchaîné 3 matchs à plus de 10 points. La preuve que le bordelais a besoin d’enchaîner les matchs pour monter en puissance, ce qui ne lui a pas toujours été offert. Lors de ces 3 rencontres, il a aussi toujours dépassé les 50% au tir avec un 15/25 cumulé, malgré une fiabilité aux lancers-francs encore douteuse (6/10). C’est contre les Rockets qu’il a enregistré son season high (17 points à 6/10, 4 rebonds, 3 passes) avec une agressivité remarquable en se contentant  presque essentiellement de driver avec confiance, trouvant par la même occasion une bonne compatibilité avec Devin Booker.

 

 

 

Autant se l’avouer, nous ne sommes pas très confiants pour l’avenir d’Elie Okobo à Phoenix. En étoffant la concurrence à son poste, le GM James Jones a envoyé un message clair de non-confiance envers le français et sa saison n’a sans doute pas permis de freiner ces doutes émis quelques mois en arrière. Elie Okobo apporte aujourd’hui moins d’assurance d’adresse et de défense que Jevon Carter, moins de potentiel et de vision de jeu que Ty Jerome et moins d’explosivité que Jalen Lecque pour s’installer comme meneur remplaçant derrière Ricky Rubio. Son avenir à Phoenix s’assombrit inévitablement, sachant que son contrat qui court jusqu’en 2022 ne sera plus garanti au terme de cette saison. Les Suns auront la possibilité s’en débarrasser, sans conséquence sur le salary cap. En revanche, on pense fortement qu’il a tout à fait sa place en NBA. Ses meilleurs matchs montrent un potentiel indéniable qui ne demande qu’à être exploité qui pourrait le faire devenir un meneur remplaçant dans la grande ligue sur le moyen terme. Néanmoins, difficile de lui trouver une place quand même à Phoenix (qui n’est pas une référence en terme de succès), il n’a pas su s’imposer.