Bilan 2018-2019 : Houston Rockets, une nouvelle déception

Alors que la saison NBA est terminée et que la suivante a déjà débuté, il est temps de faire les bilans par équipe sur la saison 2018-2019. Voici celui des Houston Rockets

 

Au début de la saison, la rédaction d'Inside Basket voyait les Houston Rockets terminer deuxième de la conférence Ouest, avec un bilan de 59 victoires pour 23 défaites. Avec ce bilan, inutile de préciser que la franchise devait se qualifier en Playoffs. Malheureusement pour eux, cette prévision s'est montré un peu trop optimiste pour eux. En effet, les texans ont terminé à la 4ème place de la conférence Ouest, pour un bilan de 53 victoires pour 29 défaites. 

 

 

Coach: Mike D’Antoni

Meneurs: Chris Paul, Brandon Knight (transféré à Cleveland), Michael Carter-Williams (coupé), Chris Chiozza

Arrières: James Harden, Eric Gordon, Austin Rivers (agent libre en cours de saison), Gerald Green

Ailiers: Danuel House Jr, James Ennis (transféré à Philadelphie), Iman Shumpert (arrivée de Sacramento), James Nanully, Vince Edwards

Ailier forts: PJ Tucker, Isaiah Hartenstein, Carmelo Anthony (coupé), Marquese Chriss (transféré à Cleveland), Gary Clark, Terrence Jones

Pivots: Clint Capela, Kenneth Faried (arrivée de Brooklyn), Zhou Qi (coupé), Nêne Hilario

 

 

Classement: 4ème de la conférence Ouest, 1er de la division Sud-Ouest. 

Attaque: 113.9 pts/match (11ème)

Défense: 109.1 pts/match (10ème)

Meilleur marqueur: James Harden avec 36.1 points par match

Meilleur rebondeur: Clint Capela avec 12.7 rebonds par match

Meilleur passeur: Chris Paul avec 8.2 passes par match

Meilleur intercepteur: Chris Paul et James Harden avec 2 interceptions/match

Meilleur contreur: Clint Capela avec 1.5 contre par match 

Meilleur pourcentage: Clint Capela avec 64.8 % de réussite

 

 

Après une saison 2017-2018 terminée par une énorme déception, l’élimination face aux Warriors au match 7, les Rockets revenaient plus determinés que jamais à se qualifier en Finales NBA. Malgré de nombreux départs, les Rockets partaient toujours favoris pour remporter le titre NBA.

 

Le moins que l’on puisse en dire, c’est que le début de saison a été très mouvementé pour Houston. 11 victoires pour 14 défaites au bout de 25 matchs, dans une conférence Ouest très dense, Houston nétait donc pas dans une excellente position, la 14ème exactement. Rien ne semblait donc pouvoir s’arranger avec cette blessure de Chris Paul, mais c’était sans compter la détermination de James Harden. Une série historique de plus de 30 matchs à plus de 30 points a permis aux Rockets d’enchaîner les victoires et de remonter petit à petit dans le classement. 11 victoires en 12 matchs après ce 25ème match, une remontée dans le top 8 à un rythme effreiné et une fin de saison très convaincante.

 

Les mouvements réalisés lors de la free agency ont permis aux Rockets de se rassurer défensivement, secteur qui présentait de nombreuses faiblesses en ce début de saison. Iman Shumpert, Austin Rivers et Kenneth Faried sont arrivés dans ce but. Suite à de très bons matchs de ces trois joueurs, James Harden s’est retrouvé de mieux en mieux entouré, avec notamment un meilleur banc. En comptant sur le retour de Chris Paul ainsi qu’un Clint Capela et Eric Gordon excellents, la franchise dirigée par Daryl Morey a réussi a terminé la saison à une excellente 4ème place. De bonnes victoires face à de grosses équipes comme les Sixers, les Raptors, Boston, Denver ou encore les Warriors. Dans une excellente forme en attaque comme en défense, Houston semblait commencer cette post-season plus confiant que jamais et capable de passer le mur des Warriors, pour espérer rejoindre les Finales NBA.

 

 

En arrivant en grande forme face au Jazz, au premier tour des Playoffs, les Rockets partaient largement favoris. Malgré les récentes performances du Jazz, qui finissaient également très bien leur saison, James Harden et les siens n’ont pas rencontré de grandes difficultés. Lors des deux matchs à domicile, les Rockets ont tout d’abord profité d’un Donovan Mitchell très en-dessous de son niveau habituel mais surtout d’une excellente constance de ses joueurs. Un James Harden en réussite, PJ Tucker, Eric Gordon, Chris Paul et Clint Capela au sommet de leur art, même dans un excellent soir, il aurait été difficile pour le Jazz de poser des soucis à ces Rockets.

 

Dans l’Utah, le Jazz a posé beaucoup plus de problèmes à leurs adversaires. Des Rockets moins en réussite face à un grand Donovan Mitchell, et Houston s’est retrouvé à lâcher un match dans cette série. Le doute commençait à apparaître du côté de Houston avec une baisse d’efficacité offensive et surtout une incapacité à limiter Donovan Mitchell dans ses oeuvres. Après une victoire au match 5, Houston se devait de se reprendre pour faire face à des Warriors qui venaient de préchauffer face à de vaillants Clippers.

 

Leur saison se jouait sur cette série, il ne fallait pas donc pas craquer comme lors de la saison dernière pour considérer cette année comme réussite et non comme un nouvel échec. Pourtant, les doutes ont très vite refait surface, notamment en fin de match. Serrées pendant 47 minutes, les deux premières rencontres se sont terminées sur des erreurs venues des Rockets. Un trois points loupé et une éjection au premier match, un manque de réussite en fin du deuxième match, et les Rockets étaient menés 2-0 avant de revenir chez eux.

 

Au Toyota Center, les Rockets se sont remis sur les bons rails en égalisant à 2-2. Avec du caractère face à un énorme Kevin Durant, accompagné d’un Draymond Green au sommet de son art, James Harden, Eric Gordon et PJ Tucker ont sorti leurs plus beaux shoots pour prendre deux victoires importantes avant de retourner à l’Oracle Arena. Les deux rencontres, pourtant serrées, laissaient penser que Houston serait capable de se qualifier au vu de la qualité du collectif et de l’excellente gestion des fins de matchs de leurs parts. Ce n’est finalement pas ce qu’il s’est passé.

 

Arrivés en pleine confiance à Golden State, les Rockets sont repartis plus douteux que jamais. Après avoir été en réussite chez eux, les Rockets se sont écroulés offensivement. En manque de réussite à trois points, la base de leur jeu, Houston s’est montré moins inquiétant en attaque. Face à des Splah Brothers en feu, il a été très dur pour Houston de remporter le match 5, malgré la blessure de Kevin Durant, tout comme le match 6. Pourtant dans un bon soir, Houston n’a pas résisté en fin de match. Désorganisés en fin de rencontre, notamment en défense, leur sort a été scellé sur un shoot de Klay Thompson, qui a refroidit toute la salle. Les fans l’avaient aussi compris, Houston s’était une nouvelle fois fait éliminer par les Warriors, éliminant dans le même temps leurs espoirs de titre.

 

 

Les Rockets étaient très mal en point en ce début de saison. 14ème lorsque Chris Paul s’est bléssé, James Harden se devait donc d’être extraordinaire pour sortir son équipe du fond du trou et retrouver une place dans le top 8. Le MVP de la saison précédente ne s’est donc pas défilé et a ramené seul, ou presque, son équipe dans le top 8. 32 rencontres à plus de 30 points, 41 points de moyenne, 37% de réussite au shoot, 21 victoires pour 11 défaites. Une série hors norme, rappelant à de nombreuses personnes le talent offensif de Michael Jordan mais qui a surtout permis aux Rockets de se replacer dans la course aux Playoffs. Des exploits individuels critiqués par certains mais respectés avant tout par la majorité des fans et des joueurs, James Harden a montré l'étendue de son talent, le plaçant par la même occasion inévitablement dans la discussion pour le titre de MVP.

 

 

 

L'objectif était clair pour les Rockets cette saison : remporter le titre NBA, ce qui devait donc passer par l'élimination des Warriors. Après avoir passé le premier tour sereinement face aux Jazz, la série tant attendue entre les deux meilleurs ennemis de la ligue était arrivée. Eliminé au match 7 la saison dernière, chez eux, en loupant une palanquée de shoot à trois points, les Rockets étaient hantés par l'éventualité d'une nouvelle élimination. C'est malheureusement ce qui est arrivé, une nouvelle fois chez eux, devant leurs fans. Sur un shoot de Klay Thompson, leur saison 2018-2019 s'est terminée bien trop tôt à leur goût. Un nouvel échec pour The Beard et ses coéquipiers, qui sont repartis du Toyota Center avec un goût amer de la défaite, qui a provoqué ensuite le transfert de Chris Paul...

 

 

 

Comment ne peut-on pas être satisfait de la saison d'un joueur qui tourne à 36 points de moyenne par rencontre ? On ne peut pas. Véritable meneur de sa franchise dans les moments les plus compliqués, si les Rockets sont remontés au classement de la conférence Ouest, c'est grâce à lui, et presque uniquement à lui. Critiqué par de nombreuses personnes pour son jeu trop individualiste dans un sport ultra collectif, James Harden s'est tout de même montré impressionnant de régularité tout au long de la saison. Avec des pourcentages plus qu'honorable sur le volume de tir pris (44%,37%,88%), le titre de MVP lui a échappé de peu. Aux côtés de Russell Westbrook, l'arrière devra partager un peu plus le ballon et il sera ntéressant de voir comment The Beard adaptera son jeu pour permettre la meilleure entente possible avec son ancien coéquipier du Thunder.

 

La progression de Clint Capela. Prolongé l'été dernier pour 4 ans etprès de 80 millions de dollars, les Rockets avaient accordé une grande confiance au pivot suisse en pleine progression. Daryl Morey a effectivement eu raison de lui donner ce contrat car son joueur est encore en pleine progression. En tourant à 14 points et 10 rebonds la saison dernière, Capela a explosé ses moyennes en étant désormais à 16 points et 12 rebonds, faisant de lui l'un des meilleurs pivots et rebondeurs de la ligue. Toujours aussi habile sur pick&roll avec James Harden, l'arrivée de Russell Westbook lui permettra de jouer un peu plus dans ce genre de systèmes. Malgré une blessure qui a duré plus d'une dizaine de match, sa saison a été une grande réussite et son plafond ne semble pas être proche, surtout si le joueur se développe un semblant de shoot extérieur.

 

 

Chris Paul. Tout le monde s'en doutait, Chris Paul allait être énormément critiqué cette saison. Avec un énorme salaire qui a bloqué la marge salariale de la franchise pour plusieurs saisons et une production bien trop faible pour justifier ces 40 millions de dollars de salaires annuels. Avec sa pire moyenne de points cette saison (15.8 points) et l'une de ses pires années à la passe (8.2 passes), le meneur de jeu n'a aucunement pu justifier son salaire astronomique. Une nouvelle fois blessé pour une bonne dizaine de matchs en plein milieu de la saison, le meneur a déçu beaucoup de monde et semble de plus en plus sur la fin de sa carrière. Son attitude semble avoir également nuit à la vie du groupe, lui qui aurait remis en cause la façon dont jouait James Harden. L'erreur de le prolonger pour une si grosse somme a été une énorme erreur faite par Daryl Morey, que Russell Westbrook devra donc faire oublier à tout le monde. 

 

L'élimination en Playoffs. Comment parler de points négatifs d'une saison des Rockets sans parler de cette (nouvelle) élimination en Playoffs ? Nous venons d'en parler de nombreuses précédemment, il ne semble donc pas nécessaire de raconter une nouvelle fois cette sale période pour les fans de Houston. Cette élimination précipitée est bien évidemment un point négatif de cette saison des Rockets. 

 

Le jeu des Rockets et l'adaptation. Pourtant réputé pour être un excellent coach, Mike D'Antoni a montré ses limites cette saison. Son système de jeu visant à shooter un maximum à trois points, tout en ayant l'une des meilleures de la ligue, marchait à merveille la saison dernière. Sauf que cet été, les Rockets ont perdu des joueurs importants (voir ci-dessous) qui n'ont pas été remplacé par le même calibre de joueur. Résultat : le système est devenu bancal et la solution trouvée par le coach a été de faire reposer un peu plus le jeu de la franchise sur James Harden. Cela a effectivement bien marché lors de nombreux matchs, mais face à de coriaces adversaires comme les Warriors en Playoffs, un changement de tactique pour mieux s'adapter aux points faibles de Golen State aurait pu être bénéfique. Rarement remis en question, le jeu des Rockets devrait s'orienter vers d'autres styles de jeu que le shoot extérieur afin de proposer une variété plus inquiétante pour leurs adversaires, mais également pour s'assurer un plan B lorsque les shoots ne rentrent pas, comme au Game 7 de la saison dernière... Ce changement sera également nécessaire afin de permettre à Russell Westbrook de s'inclure au mieux au sein de la franchise, lui qui semble rencontrer quelques difficultés au shoot ces derniers temps. 

 

Les départs non-comblés. La saison dernière, les Rockets étaient l'une des meilleures défenses de la ligue, notamment grâce à la présence de Trevor Ariza et Luc Mbah a Moute, tout deux partis cette saison. En effet, la direction avait pris la décision de ne pas renouveler ces deux joueurs pour permettre à Chris Paul d'obtenir un contrat maximum. Pour les remplacer, Daryl Morey avait donc fait venir Carmelo Anthony et Michael Carter-Williams, sans succès. Les deux joueurs ont été coupé en cours de saison et la défense des Rockets montraient de plus en plus de lacunes. Malgré l'arrivée de Kenneth Farried et Iman Shumpert, Houston a perdu au niveau défensif. La dernière intersaison a coûté très cher aux Rockets, certainement ce qui leur a valu en partie de se faire éliminer en demi-finales de conférence. 

 

 

En soit, la saison des Rockets n'est pas mauvaise. Terminer 4ème d'une conférence Ouest aussi dense est forcément un bon résultat, mais sûrement pas un assez un bon classement pour la franchise que sont les Rockets. Ces derniers espéraient sûrement réaliser une meilleure saison régulière, mais l'échec le plus important de ces 9 mois de basket est bien évidemment leur nouvelle élimination face aux Warriors en demi-finales de conférence. Les premières têtes sont déjà tombées durant cette intersaison, en espérant que l'alliage Westbrook-Harden puisse emmener les Rockets plus loin en Playoffs. Les attentes risquent d'être encore plus fortes pour ce duo qui duquel nous pouvons attendre de grandes choses.