Ben Wallace Vs DeAndre Jordan
Duel de génération compare une star actuelle avec son alter-ego du passé. Aujourd'hui, on s'intéresse au cas DeAndre Jordan, l'un des meilleurs pivots défensifs du moment qui sera opposé à un challenger de poids : Ben Wallace.
Il va falloir s'y faire, les Clippers sont les meilleurs à L.A et c'est donc leur effectif qu'on passe en revue. Après Blake Griffin et Chris Paul, c'est au tour de DeAndre Jordan d'avoir le droit à son duel. C'est Sylvain qui défendra le pivot angelino contre David qui a choisi d'entrer dans l'arène accompagné de Ben Wallace.
- Round 1 : Apport Offensif
David : Si vous aviez assisté à la légendaire draft de 1996 (Kobe Bryant, Ray Allen, Steve Nash, Allen Iverson, etc), vous n'auriez sûrement pas remarqué Ben Wallace parmi les draftés... Et pour cause ; à l'époque, un pivot de 2m06, ça n'intéressait personne et le jeune intérieur de 22 ans ne sera jamais appelé. Wallace, sorti de la seconde division de la NCAA, parvient tout de même à entrer en NBA... par la petite porte en se faisant signer par Washington, toujours Bullets à l'époque.
Dans la capitale, Ben Wallace montre ce qu'il a appris de son mentor, Charles Oakley. Ben l'avait rencontré dans un camp en Alabama, l'ancien Knick l'a conseillé pour la suite de sa carrière. C'est sans doute ce qui a fait de Wallace le joueur besogneux qu'il est. A Washington, il attend son heure et peine à atteindre les 5 rebonds et 3pts de moyennes durant deux ans... Les points d'ailleurs, il n'en marquera jamais vraiment beaucoup, Wallace a déjà compris que d'autres joueurs sont là pour ça... Lui son truc, c'est les rebonds et la défense.
En 1999, un trade l'envoie en Floride pour jouer à Orlando. Avec le Magic, Doc Rivers fait de Ben Wallace son pivot titulaire durant 81 matchs. Le résultat est sans appel, le pivot monte ses stats aux rebonds à 8.2 prises de moyennes et Orlando finit pour une fois avec un bilan positif.
A l'époque, Orlando lorgne sur Grant Hill dans un grand projet pour l'associer à Tracy McGrady. On sait que ce duo ne fonctionnera jamais mais pour le réunir, le Magic s'était débarrassé de Ben Wallace. L'intérieur fait le chemin vers Detroit avec Chucky Atkins et les Pistons ne regretterons pas longtemps Hill.
Dès sa première saison, celui qui est maintenant devenu BIG Ben finit l'exercice avec 13.2 rebonds par matchs. Detroit a vraiment mis la main sur une valeur sûre en défense... mieux que ça, Big Ben est meilleur rebondeur et également meilleur contreur dès sa seconde saison dans le Michigan... Seuls Kareem Abdul-Jabbar, Bill Walton et Hakeem Olajuwon l'ont fait avant lui. Bien entendu, il obtient cette année son premier titre de défenseur de l'année.
Durant six ans, Ben Wallace sera le Franchise Player de Detroit. Autour de lui, Chauncey Billups, Rip Hamilton et Tayshaun Prince, Larry Brown construit petit à petit une équipe capable de gagner le titre. L'ajout de Rasheed Wallace finira d'achever ce roster champion en 2004 contre les Lakers de Kobe, Shaq, Malone et Payton.
Big Ben jouera à Detroit jusqu'en 2006 avant d'être tradé à Chicago. A partir de là, les coachs l'utiliseront moins, ses stats baissent et Ben recommence à être tradé de tous les côtés. Il joue une cinquantaine de matchs avec Cleveland puis est transféré à Phoenix... qui rachète son contrat pour engager Grant Hill, la boucle est bouclée. Ben Wallace retourne alors à Detroit où il passe ses trois dernières années loin des projecteurs et sans son N°3, pris par Rodney Stuckey.
Au final, il termine sa carrière avec 9.6rbds, 2ctrs, 1.3ints, 1.3pds et 5.7pts de moyennes... Pour une fois, on met les points en dernier car c'était vraiment le dernier souci de Ben Wallace.
Sylvain : En fin d'école élémentaire, DeAndre Jordan est le bouc-émissaire de sa classe. Mesurant déjà 1m85, il est la cible de ses petits camarades qui se moquent de son physique démesuré. Dédé va se servir de ces railleries pour forger son mental et décide de faire de son corps, sa principale arme. Il se dirige donc naturellement vers le basket, un sport où les géants sont adulés. Un peu plus tard, dans son lycée texan de Christian Life Center Academy, Jordan ne fait plus rire personne. Lors de son année senior, il tourne 26.1 points, 15.2 rebonds et 8.1 blocks. Des stats de mammouth pour un colosse qui fait saliver les principales facs du pays. Florida, Kentucky, LSU, Indiana, toutes les grosses écuries de NCAA tentent de recruter le phénomène qui optera finalement pour l'université locale de Texas A&M. Après une saison freshman solide (7.9 points et 6.0 rebonds), Jordan se présente déjà à la draft.
Les scouts le décrivent comme un phénomène physique mais aux fondamentaux inexistants, bref une forte probabilité d'être un bust. Les franchises sont donc plutôt frileuses avec lui. Il doit attendre le second tour pour entendre son nom. Les Clippers tentent le pari à la 35ème position. L'équipe drivée par Mike Dunleavy est en perdition. Ses deux premières saisons, DeAndre les passe sur le banc à contempler Chris Kaman et Marcus Camby se tailler la part du lion dans la raquette. Quelques performances viennent quand même rassurer le staff sur le potentiel du géant. En janvier 2009, il capte 20 rebonds contre les Warriors et devient le 4ème rookie de l'Histoire à réaliser une telle moisson.
En 2011, la blessure de Kaman lui ouvre les portes du 5 Majeur. Il termine la saison à 7.5 points. Son association avec le rookie Blake Griffin laisse entrevoir des jours meilleurs pour L.A. Mais, il faut attendre la saison suivante pour voir les Clippers changer de statut. L'arrivée de Chris Paul donne une autre dimension à l'équipe. CP3 gère à la perfection les points forts de ses coéquipiers et commence à trouver Andre The Giant sur pick'n'roll. Les Californiens s'abonnent aux playoffs et Dédé monte petit à petit en régime. En 2013, il dépasse pour la première fois de sa carrière les 10 points de moyenne tout en dominant la Ligue aux rebonds (13.6 prises).
Véritable contender à l'Ouest, les Clippers s'articulent désormais autour du Big Three CP3, Griffin et Jordan. Le pivot s'offre régulièrement des performances herculéennes comme ses 22 points et 27 rebonds contre Dallas en 2015. Il finit cet exercice à 11.5 points, 15 rebonds, 1 steal et 2.2 blocks, il faut remonter à Moses Malone en 1983 pour voir pareille ligne de stats. Free agent cette saison-là, Jordan va être au centre du soap opera de l'été, un bon cross-over entre les séries Dallas et Côte Ouest. Après avoir donné son accord verbal aux Mavericks, Dédé se ravise in extremis pour finalement prolonger à Los Angeles.
Cet épisode n'entrave pas sa marche en avant. Malgré les nombreuses blessures qui pimentent les campagnes des Clippers, lui reste bien debout. Il atteint les 20 points et 20 rebonds régulièrement sur les deux dernières saisons, mais ne parvient pas à élever les Californiens plus haut que la demi-finale de Conférence en playoffs. Il lui faut attendre les Jeux Olympiques de Rio en 2016 pour enfin décrocher son premier titre. Membre de Team USA, les performances de Jordan sur la scène internationale lui ont permis d'accéder à un nouveau statut de All Star.
Résultats : 1-0 pour Jordan. Bien sûr l'attaque n'est pas le point fort des deux intérieurs. Parpaings contre moellons, il faut bien choisir. Et à ce petit jeu, c'est bien DeAndre qui domine son adversaire du jour. Le Clipper va boucler sa 4ème saison à plus de 10 points. Une moyenne jamais atteinte par Big Ben.
- Round 2 : Polyvalence et Leadership
David : Cantonner Ben Wallace à un simple défenseur parce qu'il attaquait peu serait une erreur. Il y a plusieurs moyens de contribuer de l'autre côté du terrain et Ben excellait dans tous ces moyens. Très bon défenseur 1vs1, Big Ben était aussi efficace pour venir en aide à ses coéquipiers. En défense, c'était lui le patron partout où il a joué. Malgré ses "petits" 2m06 (pour un pivot), il était un des meilleurs rebondeurs de la ligue. Pour couronner le tout, Big Ben était un contreur hors pairs et un très bon voleur de ballons. En attaque, il participait en prenant des rebonds offensifs bien sûr et en posant des écrans. Il marquait beaucoup sur ces rebonds offensifs justement, en claquette-dunk par exemple.
Lors du titre de 2004, il était le capitaine des Pistons avec Billups. Il montrait la voie à ses coéquipiers en défendant comme personne et en les laissant faire en attaque.
Sylvain : Si l'attaque n'est pas la tasse de thé de Dédé, la défense, elle, est bien son principal atout. Le colosse est la colonne vertébrale des Clippers dans ce domaine. Ses qualités athlétiques et sa présence dans la raquette en font une arme de dissuasion massive, obligeant les coachs adverses à s'adapter au géant. En high school, Jordan réalise déjà un match à plus de 20 blocks ! Depuis quatre saisons, le Clipper squatte le Top 3 des meilleurs contreurs de la Ligue et l'an passé, il pointait même à la cinquième position au classement du Defensive Rating.
Bien ancré dans la peinture, Dédé est également un formidable gobeur de rebonds. Avec deux titres NBA dans ce secteur, DeAndre a même bouclé l'exercice 2015 avec une moyenne quasi anachronique de 15 prises par match ! Bien placé au rebond offensif, Jordan en profite pour asséner des claquettes dunks des familles (plus de 200 l'an passé, là encore le top de toute la Ligue). Des paniers faciles qui lui assurent des pourcentages de réussite dépassant l'entendement : 71% en 2015 et 70,3% en 2016.
Une adresse qui ne dépasse guère la secteur de la raquette, hélas. Sorti de sa zone de confort, le pauvre Andre The Giant perd tous ses pouvoirs et en devient même risible lorsqu'il s'avance aux lancers francs. Entre tirs sous-marins et briques bien costaudes, Jordan émerge à 43% sur la ligne de réparation. Une aberration qui en font une cible favorite pour les fautes intentionnelles. Le summum a été atteint le 30 novembre 2015 avec pas moins 36 Hack-a-Dede sur un match... et 23 LF ratés par notre brave maçon.
Résultats : 1-1. On l'aura compris, il ne faut pas gratter Dédé en défense. La raquette est son territoire. Mais, il évolue un cran en dessous de Wallace. Dans ce secteur, le Piston a un peu plus d'huile dans le moteur et est même parvenu à museler en partie Shaquille O'Neal en finale NBA.
- Round 3 : La technique
David : Si on s'en fie à sa mécanique aux lancer-francs, on a vite fait de dire que la technique n'est pas le fort de Ben Wallace. Mais la technique, ce n'est pas seulement l'attaque. Si Big Ben prenait plus de rebonds que des pivots de 2m16 ou 2m30 (il a joué en même temps que Yao Ming), c'est parce qu'il savait comment se positionner pour récupérer la balle. Son QI basket et ses capacités physiques lui ont permis d'être au sommet de la ligue. Il savait comment stopper ses vis-à-vis en un contre un et était capable de prévoir les attaques adverses pour asséner des contres inattendus.
Sylvain : Loin d'avoir une palette offensive ultra-développée, Jordan utilise au maximum ses qualités athlétiques pour s'imposer dans la raquette. Son truc à lui, c'est le dunk ! Dans toutes les positions, sur alley-oop, en contre-attaque ou en put back, et si possible sur la tronche des adversaires. Dédé a postérisé les plus grands intérieurs comme les arrières les plus véloces. La planète basket tremble encore de sa pulvérisation du pauvre Brandon Knight en mars 2013. Très agile pour un big man, le Clipper parvient toujours à capter la gonfle dans les airs pour pilonner le cercle.
Il faut bien l'avouer, la faiblesse de son tir extérieur conduit irrémédiablement Dédé à évoluer près du cercle... voire très très près : l'an dernier 77% de ses shoots étaient tentés à moins d'un mètre de l'arceau ! Quand on voit que pendant 4 saisons, plus de la moitié de ses tirs étaient des dunks, on comprend mieux ses pourcentages de réussite astronomiques. Monté sur ressorts, Dédé a d'emblée fait du dunk sa marque de fabrique. Lors de son année rookie, il en réalise 10 sur un seul match. Une performance que seuls Shaquille O'Neal et Dwight Howard ont réussi.
À y regarder de plus près, cette faculté à scorer dans la peinture révèle bien une certaine intelligence de jeu. Au fil des années, Dédé a su devenir un rouleau compresseur sur pick'n'roll. Idéalement mis en orbite par Chris Paul, le géant a désormais le bon tempo pour rouler efficacement vers le cercle.
Résultats : 2-1 pour Jordan. Là où Wallace s'est contenté d'être une muraille défensive, DeAndre a progressé au fil des saisons pour devenir rentable des deux côtés du parquet. Ses 67% de réussite aux tirs, contre 47% pour Big Ben, témoignent bien de son efficacité.
- Round 4 : Impact sur le basket et vie extra-sportive
David : On se souviendra toujours de Ben Wallace comme l'un des rares joueurs capables de faire gagner son équipe sans marquer. Ce Dennis Rodman des temps modernes ne lâchait jamais le morceau et se contentait d'accomplir le travail de l'ombre, les tâches qui n'intéressent pas la plupart des joueurs. En défense, pendant les années 2000, il était la meilleure réponse (la seule) pour arrêter Shaquille O'Neal. Ce dernier fait le malin en expliquant qu'Olajuwon est le seul pivot à l'avoir dominé, il oublie les finales 2004.
Ben Wallace, c'est aussi un style incroyable en plus d'un joueur talentueux. Sans avoir les cheveux colorés de Rodman, Ben étonnait en alternant entre tresses plaquées et coupes afro (il disait avoir l'air plus grand coiffé comme ça). Son surnom en jetait tellement qu'il a donné l'idée de faire sonner les cloches de Big Ben dans le Palace d'Auburn Hills à chacun de ses paniers marqués (de temps en temps quoi). Ce palace justement, c'est le théâtre du triste épisode de novembre 2004 ou Ben a fait définitivement sortir Ron Artest de ses gonds. Quand on y repense, c'est peut être Ben Wallace qui a créé l'énergumène Metta World Peace avec un coup mal placé ce jour-là.
Enfin, Ben Wallace possède un record inattendu, il est le joueur non-drafté à avoir le plus joué en NBA. Si ce n'est pas un exemple de persévérance et de réussite !
Sylvain : L'image de pivot lourdingue au Q.I. basket sous-développé persiste pour DeAndre. Pourtant, les intérieurs de ce type ont toujours existé en NBA et eu leur importance. Comme Dennis Rodman ou Ben Wallace en d'autres temps, Jordan ramasse les miettes en attaque mais se rend indispensable en défense. Au contraire de ses deux prédécesseurs, Dédé n'a pas la réputation de bad boy. Il serait plutôt du genre gentil géant. Ses mimiques clownesques et son sourire enjôleur sont de mises dans la Cité des Anges.
En dehors des parquets, DeAndre est un fervent chrétien, priant régulièrement avant et pendant les matchs. Ses nombreux tatouages ont une symbolique religieuse et font référence au sacrifice de soi... comme une métaphore de son rôle sur le parquet. Son dernier tattoo n'est pas dénué d'humour : il s'est fait gravé sur l'estomac les lettres G.W.O.M pour God Watch Over Me.
Résultats : 2-2. Les Pistons de début 2000 ont marqué leur génération et Big Ben est, avec son homonyme Rasheed, le dépositaire de ce style hyper-défensif qui fait gagner des titres. Tout le contraire du pauvre DeAndre, toujours scotché au second tour des playoffs avec ses Clippers maudits.
- Round 5 : Les distinctions personnelles
David : Le palmarès collectif de Ben Wallace est court mais efficace. S'il n'a pu faire mieux avec Team USA qu'une sixième place aux championnats du monde 2002, il a atteint les finales NBA par deux fois pour une victoire conte les Lakers en 2004 et une défaite contre les Spurs en 2005.
Individuellement, les résultats sont encore meilleurs. il est 4 fois all-star, 2x meilleur rebondeur, 1x meilleur contreur, 1x NBA Third Team, 1x NBA Second Team, 1x Defensive Second Team, 5x Defensive First Team et surtout... 4x Defensive Player of the Year, le seul avec Dikembe Mutombo à réaliser cet exploit. L'an dernier, les Pistons ont bien évidemment retiré son N°3.
Sylvain : Doucement mais sûrement, DeAndre est en train de se faire un prénom au royaume des Jordan. Individuellement, le géant californien cumule déjà pas mal de récompenses : 2 nominations dans la NBA All-Defensive First Team, 2 titres de Meilleur Rebondeur de la Ligue, 4 titres de joueur le plus adroit, une nomination dans la All-NBA Third Team en 2015 et une à la surprise générale dans la First Team l’an passé. Cerise sur le gâteau, Dédé vient de décrocher sa première étoile de All Star.
Sur le plan collectif, Jordan pâtit de la malédiction des Clippers en playoffs depuis plusieurs saisons. Toujours pas de finale de Conférence pour lui. Mais, DeAndre a été cherché le seul titre de son palmarès l’été dernier aux Jeux Olympiques de Rio. Hyper efficace en attaque et en défense avec Team USA, le pivot se console pour le moment avec sa médaille d’or olympique.
Résultats : 3-2 pour Wallace. Big Ben l'emporte d'une touffe de cheveux et on souffle de ne pas devoir les départager sur la ligne des lancers francs. Avec sa bague de champion et ses 4 titres de Défenseur de l'Année, le Piston écrase son concurrent. Dédé commence à recolter des nominations dans les All-Defensive et All-NBA Team, mais le chemin à parcourir pour rattraper son aîné est encore long.
Article rédigé par Sylvain Hermer et David Kalmes
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