Baron Davis n'est pas fini
Dans l'ombre de Kobe Bryant, une autre figure marquante de la NBA des années 2000 fait sans doute ses derniers pas sur les parquets. On espère qu'il continuera à nous régaler encore un peu...
Pour les plus jeunes d'entre nous, Baron Davis est probablement le Russell Westbrook d'avant Russell Westbrook. Un joueur capable des passes les plus improbables, une sélection de tirs des plus mauvaises, une capacité à prendre feu et à dominer un match de la tête et des épaules, des dunks retentissants. C'est aussi les prouesses sous le maillot des excitants Hornets, le We Believe de 2007, la machine à highlights, des shoots énormes, son dunk sur Andrei Kirilenko. Baron Davis, c'est surtout un joueur meurtri par les blessures. Son corps n'a jamais résisté aux acrobaties folles qu'il pouvait tenter en match. Cela lui coûtera une retraite prématurée de la NBA en 2012, à l'âge de 33 ans.
Alors joueur des Knicks, le meneur affronte le Miami Heat en playoffs. Lors du match 4, on joue le troisième quart-temps. Le Baron récupère le ballon et remonte le terrain pour initier l'attaque. Il n'en verra jamais le bout... Sans contact, son genou droit ne supporte pas un changement de rythme. Ses ligaments explosent, il sort sur une civière, c'est terminé. Lors de sa sortie, il pointe les fans du Madison Square Garden et reçoit une standing ovation. L'un des moments les plus émouvants de la saison à n'en pas douter. Dans l'intimité du vestiaire, il déclarera à Mike Woodson, alors coach des Knicks, ainsi qu'à toute l'équipe :
Les gars, j'ai tout essayé. Je vous ai donné tout ce que j'avais.
Les prières de Amar'e Stoudemire et de Mike Woodson, lors des quelques minutes menant à l'évacuation du meneur, n'y changeront rien. Le joueur devra prendre 12 mois pour se rétablir et son come-back n'a jamais semblé être une réussite : des blessures récurrentes au dos, aux adducteurs, ou une hernie l'ont handicapé pendant toute la saison. Il prend donc une retraite bien méritée. Enfin, que l'on croit.
Never give up on your dreams!!! Never!!!!
— Baron Davis (@BaronDavis) 23 mars 2016
Vous avez bien lu. Quatre ans après, B-Diddy a pris le temps de se reposer et de se soigner, mais le basket est plus fort que tout. Son rêve se concrétise le 5 mars dernier lorsque les Delaware 87ers, franchise de D-League, lui proposent de reprendre du service. Une passerelle bienvenue avant un retour espéré dans la grande ligue. Deux mois pour reprendre le rythme, un été pour travailler et qui sait ? Lors de son premier match professionnel depuis la NBA, il aide son équipe avec 8 points et 4 passes décisives en 19 minutes. Il marque son premier panier sur un dunk, bien évidemment...
Un mois de compétition plus tard, l'ancêtre de James Harden semble être lui-même, juste un peu plus vieux. En 23 minutes de jeu, il compile 12 points, 3 rebonds et 4 passes et démontre qu'il n'a rien perdu de son sens du jeu. En plus d'être un joueur correct, il garde pour lui une expérience fantastique, de quoi aider de jeunes meneurs dans leur progression. Mais l'homme est encore meilleur, un pilier de vestiaire, un excellent coéquipier, plein de valeurs humaines. Lors de son dernier match NBA, sa blessure est un terrible coup pour tous les acteurs du match, et le jeu semblera secondaire après sa sortie. Boom Dizzle aura marqué la ligue de son empreinte ; mais tout n'est pas terminé, selon lui :
Ma vie n'est pas ennuyeuse du tout. C'est juste que le basket restait toujours dans un coin de ma tête. Je me disais toujours que j'avais encore quelque chose à donner. J'aimerais revenir en NBA, et de préférence sous le maillot des Warriors. Ils jouent au basket de la bonne manière, qui ne voudrait pas y jouer ? Je les adore, et pour moi revenir y jouer serait un rêve, c'est mon équipe préférée. Vraiment, ce serait un rêve. Mais de toute façon, que ça arrive ou pas, j'aime toujours aller aux entraînements, jouer en 1 contre 1, à 5 contre 5, j'aime juste jouer au basket. J'ai encore cet amour, cette décharge électrique quand j'entre sur le terrain. Aujourd'hui, je ne pense plus à ce que j'ai accompli par le passé. Je suis un rookie, à nouveau.
On t'attend pour les Summer Leagues de l'an prochain, Baron. Juste pour un peu de magie, en contre-attaque, une passe dans le dos, un dribble, un dunk. Pourquoi ne pas rêver, nous aussi ? En attendant, on se repasse ses plus belles actions, dont voici un (trop court) extrait :