Stoudemire va-t-il retrouver son niveau ?
Stoudemire va-t-il retrouver son niveau ?
Un des tous meilleurs ailiers forts de la décennie 2000, « STAT » a perdu sa superbe depuis trois ans au point d'être plus jugé sur son salaire que sur son jeu. Les derniers résultats des Knicks montrent qu'Amar'e est toujours un outil majeur dans la raquette, mais a-t-il encore les moyens de faire mieux ?
17.4 points, 6.5 rebonds sur une moyenne de 27 minutes de jeu : mars est clairement le meilleur mois qu'on ait vu de la part d'Amar'e Stoudemire depuis deux ans. N.Y enchaîne enfin les victoires et son joueur à 100 millions de dollars est enfin titulaire et efficace. On est pourtant bien loin des 25 pions par match affichés lors de son arrivée sur la côte Est en 2010-11.
On s'inquiète souvent de voir Derrick Rose devenir un nouveau Penny Hardaway, un talent fulgurant brisé par les blessures, mais Amar'e en est sans doute l'exemple le plus proche. Meilleur rookie en 2003, cinq fois All-NBA en six ans, on le voyait logiquement dans la continuité des Duncan, Garnett et Nowitzki mais son corps et sa tête n'ont pas suivi.
- Entre blessures et perte de repères
Si New York a d'abord semblé une transition évidente tant il a su s'imposer durant sa première année (élu dans le deuxième meilleur cinq de la ligue), rien ne semble avoir fonctionné en sa faveur depuis. La faute d'abord à des problèmes récurrents au genou qui lui avaient déjà coûtés une saison à Phoenix et qui ont refait surface, notamment l'année dernière où il n'a joué que 29 matchs, réduit à un rôle de sixième homme. La faute aussi à un excès de poids accumulé depuis le lock-out en 2011 qu'il a eu du mal à compenser. Et puis comme le destin sait s'acharner, un drame familial l'a écarté des parquets pendant une période la même année.
Mais si STAT a eu autant de difficulté à retrouver un rythme depuis deux ans, c'est aussi du à un manque d'entourage. À regarder la carrière de Stoudemire, la conclusion est simple : il a besoin d'un chef d'orchestre à la mène pour réussir. Le génie de Steve Nash lui a permis de s'épanouir pendant cinq ans, puis il a pu compter sur le talent de Chauncey Billups pendant un an. Depuis ? Le système offensif des Knicks s'est orienté sur Carmelo Anthony, du scoring en isolation, et aucun playmaker digne de ce nom pour mettre à l'aise l'ancien Sun déjà diminué.
L'arrivée d'Andrea Bargnani à l'intersaison n'a fait que confirmer la place secondaire laissée à Stoudemire par Mike Woodson : même revenu de blessure, il n'est pas titulaire. Quand l'intérieur italien s'est tordu les ligaments du coude en janvier, son remplaçant n'a pas été propulsé dans le cinq de départ, il a du attendre mars pour être intégré entre Tyson Chandler et Melo.
- Amar'e 2.0 ?
Alors comment Amar'e arrive-t-il à repartir sur une meilleure lancée ? Il a tout simplement adapté son jeu à sa condition actuelle. Son jeu a évolué, il est logiquement moins explosif qu'à l'époque des Suns, et a utilisé sa prise de poids comme un moyen de jouer un rôle plus physique. Il reste un joueur mobile dans la raquette, jouant plus d'un bon footwork pour trouver un lay-up que d'une détente qui autrefois lui permettait d'écraser des dunks, tout en étant toujours efficace en tête de raquette comme à six mètres du cercle. Woodson semble avoir compris (tardivement) qu'après Anthony, Stoudemire était l'option offensive la plus complète, et surtout plus constante : il reste sur douze matchs de suite à dix points ou plus.
Peut-il faire encore mieux ? Dans l'organisation actuelle des Knicks, sans doute pas. À 31 ans et avec ses antécédents de santé, on l'imagine mal rejouer un jour plus de 35 minutes par match. Il ne peut plus donner le rendement pour lequel on lui donne 21 millions de dollars cette saison. Son contrat est son poison jusqu'en 2015. Après, il partira sans doute pour une dernière aventure, si ses genoux tiennent le coup. Il a donc tout intérêt à enchaîner de belles performances, quelle que soit l'issue de New York cette saison, pour envisager une jolie fin de carrière, bien méritée.