Allo Houston, ici la crise !

Allo Houston, ici la crise !

Houston Rockets - James Harden
Crédit photo : Getty Images

L'équipe texane est au plus mal actuellement. Douzième de la Conférence Ouest, leur bilan est inquiétant.

Après une dernière saison réussie, durant laquelle ils se sont inclinés en finale de conférence face aux futurs vainqueurs, les Golden State Warriors, les Houston Rockets voulaient surfer sur la vague pour continuer leur progression. En ce début de saison, tout va mal pour eux, les mauvais résultats s'enchaînent, les playoffs s'éloignent. Comment peut-on passer du statut de candidat probable au titre NBA à la 12ème place actuelle de la Conférence Ouest ?

 

  • La mauvaise passe de James Harden

 

La principale cause du mauvais début de saison de Houston est lié à la méforme de leur meilleur joueur : l'arrière James Harden. Le joueur, véritable métronome l'année dernière, est en perdition. Candidat autoproclamé au titre de MVP, son début de saison n'est pas à la hauteur. Cela ne se voit pas forcément à l'égard de ses statistiques : 28,8 points, 6,4 rebonds et 5,5 passes. Impressionnant en façade. Pourtant, le joueur, capable de fulgurances au meilleur des moments est de moins en moins décisif et les statistiques sont de moins en moins utiles. Il ne défend plus comme l'année dernière et on se croirait revenu dans le passé où le joueur était un formidable playmaker mais un mauvais défenseur. En effet, son attitude en défense est déplorable, il ne fait plus aucun effort et compte sur son talent offensif pour compenser ses absences. Le problème, c'est qu ' Harden est en grosse panne d'adresse actuellement, 38% de réussite aux tirs dont 24% à 3 points. Il subit les prises à deux de ses adversaires. Il lâche mal le ballon d'où de trop nombreuses pertes de balle (4,8). Après avoir été nommé joueur de la semaine précédente, il est retombé dans ses travers dans la semaine, et ses performances en dent de scie ont entraîné toute son équipe avec lui, avec trois défaites consécutives, Houston va mal. Comme son leader, qui se doit de retrouver son statut de franchise player et non d'homme à statistiques inutiles (N'est-ce pas Kevin Love version Minnesota ?).

 

  • Un leader mal entouré

 

Dwight Howard blessé, James Harden est désespérément seul actuellement. Le joueur n'est pas à la hauteur car le reste de l'équipe n'est pas au niveau attendu non plus. Ty Lawson, le joueur à problème des Denver Nuggets, a été recruté pour son profil de meneur créatif. Il était censé venir suppléer James Harden et l'aider à remonter la balle dans les phases offensives. Le joueur a le talent. Le problème, c'est que James Harden ne semble pas avoir réellement envie de toujours laisser le ballon à son meneur. Les deux semblent quelquefois se marcher sur les pieds l'un l'autre. Le principal problème vient de l'intégration de la recrue, qui joue beaucoup pour des statistiques désespérément faibles : 9,3 points, 5,8 passes en 37 minutes. Le joueur est maladroit, moins de 30% aux tirs et ne trouve pas ses marques. Il est vrai qu'avec deux hommes qui aiment tenir le ballon, il est difficile de trouver un véritable équilibre dans le backcourt. 

 

Pour les autres titulaires, à l'intérieur, en l'absence de Dwight Howard, c'est le jeune suisse issu de la Pro A, Clint Capela, qui est titulaire en poste 5, pour une production honorable et plus qu'encourageante pour un si jeune joueur. Il est énergique et donne tout ce qu'il a sur le terrain. Il est l'une des rares satisfactions des Rockets en ce début de saison et s'impose, à minima, comme une rotation particulièrement intéressante pour les années en venir en NBA. A côté de lui, Terrence Jones occupe toujours le poste 4. De retour après une fin de saison dernière tronquée par une blessure, il a du mal à retrouver son rythme et sa productivité. Le joueur n'a plus l'habitude de jouer avec quelqu'un d'autre que Dwight Howard. Avec sa faculté à pouvoir s'écarter du panier, il a encore du mal à trouver des bons shoots. Avec un peu plus de rythme il y a de l'espoir pour ce joueur talentueux. 

 

Sur l'aile, c'est Trevor Ariza, ce formidable joueur de devoir qui est titulaire. Encore une fois, le joueur est plutôt bon mais son impact défensif est moindre par rapport aux années précédentes. 11 points et 5 rebonds avec lui aussi,une adresse en berne pour le moment. 

 

Le vrai problème du cinq majeur vient du fait, que les joueurs sont tous dépendants du rendement de James Harden et de la volonté de ce dernier de vouloir jouer avec ses coéquipiers. Pour le moment, il a du mal à lâcher le ballon dans les meilleures dispositions. S'il y arrive, tout le rendement de l'équipe s'en trouvera amélioré. Le retour de Dwight Howard permettra aussi de stabiliser la raquette. Il va également améliorer le rendement défensif de l'équipe. La deuxième solution pourrait être de remettre l'excellent meneur défensif : Patrick Beverley. (Lui aussi encore pas très bon à cause d'un retour de blessure)

 

  • Un banc pourtant correct

 

Une vraie bonne surprise : la performance de Marcus Thornton en sortie de banc. 16 points de moyenne pour lui. C'est l'autre grosse satisfaction de la saison. Le joueur a un véritable impact et est actuellement l'un des meilleurs sixième homme de la ligue actuellement. La recrue estivale voit son rendement récompensé par un gros temps de jeu sur les postes 2 et 3. Sa faculté à scorer en sortie d'écran est de pouvoir jouer sans ballon lui est bénéfique dans cette équipe.

 

Patrick Beverley, cherche ses marques mais son impact en défense est toujours primordial. Il est l'un des rares à pouvoir embêter tous les meneurs adverses grâce à un véritable vice et sa faculté à passer les bras. Offensivement, il est toujours limite. Pourtant à côté de James Harden dans le cinq majeur, il pourrait compenser (Comme avant) la faiblesse défensive de celui-ci. Sa faculté à sortir les gros shoots au bon moment n'est pas négligeable non plus.

 

Pour le reste du banc, mis à part l'énergie impressionnante du rookie Montrezl Harrell qui est contagieuse (le joueur est un monstre), les autres joueurs, pour certains des vétérans, Corey Brewer et Jason Terry, ne sont pas au niveau et commence à voir leur statistique s'effriter. Les autres, malgré un potentiel certain jouent très peu, c'est le cas de KJ McDaniels et Sam Dekker

 

Le problème vient peut-être du fait que Kevin McHale n'ouvre pas son banc.

 

  • Un vrai problème de coaching

 

Force est de constater que McHale est un coach limité. Son année dernière lui a accordé un certain crédit mais celui-ci s'est vite estompé pour laisser place à un véritable doute sur son niveau de compétence. N'ouvrant pas son banc, il est soumis à la minceur de son effectif. Les systèmes sont limités au simple James Harden et à sa connexion avec Dwight. Le problème, c'est que cela ne suffit plus. Les autres équipes s'adaptent, placent deux joueurs sur le fantasque arrière barbu puis mette un joueur qui met des brins à l'intérieur pour embêter Dwight Howard qui aime de moins en moins les rudes combats dans la raquette. C'est presque inutile de défendre sur les autres postes étant donné leur faible influence dans le système de jeu de McHale.

 

Le plus grand reproche de ce début de saison est la mauvaise intégration de Ty Lawson au sein de l'effectif. James Harden a toujours autant le ballon en main et est chargé de créer le jeu pour ses équipiers. Ty Lawson, qui ne défend pas, n'a aucun impat sur le plan offensif alors qu'à Denver, il mettait ses équipiers dans les meilleures dispositions avec des statistiques exceptionnelles à la passes (entre 8 et 10 passes décisives par match).

 

Toujours du côté des titulaires, sa philosophie tout pour l'attaque est limitée à la faiblesse offensive adverse. Dès lors que l'équipe se retrouve face à des joueurs morts de faim, l'envie fait la différence. Les joueurs ne sont pas forts défensivement et ça se voit. Une nouvelle fois, l'absence de Dwight Howard comme socle défensif est phénoménal.

 

Il manque aussi un général en sortie de banc. Avec le départ de Josh Smith, il n'y a pas de chef de la second unit, Beverley dans le dur, Capela et Harrell, bien que très forts sont jeunes et Terry et Brewer sont inexistants. Ne pas laisser sa chance à KJ McDaniels qui était très bon à Philadelphie est une erreur grossière qui lui est souvent reprocher. Le joueur a un véritable talent et un impact important quand il rentre. Comment peut-il trouver son rythme avec un si faible temps de jeu ? 

 

La tête du coach semble limiter à l'influence que va retrouve sa star dans les prochaines rencontres. Si l'impact de James Harden reste aussi faible, la tête du coach va tomber. A l'inverse, si le joueur se réveille et que Dwight Howard revient bien, le coach pourrait rester en place. Il a néanmoins prouver qu'avec un effectif aussi intéressant, sa faiblesse tactique a été mise en évidence. C'est surtout un entraîneur aimé de ses joueurs mais ses capacités ne sont pas si évidentes. Il ne restera pas plus d'une saison supplémentaire à la tête de cette équipe.