La quatrième position d'Aaron Gordon dans cette draft a été une petite surprise, il était plus attendu en bas du top 10 que juste derrière l'intouchable trio Wiggins/Parker/Embiid. Auteur d'une bonne saison freshmen chez les Wildcats d'Arizona, il a en effet mené son équipe jusqu'aux portes du fameux Final Four. Avec 12,4 points, 8 rebonds et 2 passes en 31 minutes, ses stats sont également très intéressantes. Mais pas plus que celles d'un Noah Vonleh, et même moins que celles de Julius Randle, drafté 3 places plus loin. Mais alors qu'a vu le Magic d'Orlando chez lui ?
Rappelons d'abord son profil. 2,06m, 102kg pour un ailier fort de tout juste 19ans, capable de s'écarter du panier et de dépanner à l'aile. Extrêmement mobile par rapport à son gabarit, Aaron peut courir, sauter et dunker méchamment. ''Il y a du Blake Griffin en lui'' me direz-vous ? Physiquement peut-être, mais dans le jeu on en est loin. Le jeu de Blake Griffin était (et est toujours) résolument porté sur l'attaque.
On ne va pas se mentir, le nouveau magicien d'Orlando n'a pas la même capacité à scorer que le ''Quake'' de l'époque. Pourtant avec 12,4 à 49,5% aux tirs, dont 35,6% à trois point, les stats sont plutôt correctes. Son handle est même plutôt bon pour sa taille, ce qui lui permet d'être efficace sur pick and roll. Mais Gordon ne dispose pas de shoot fiable, il n'est qu'a 27,5% de réussite en terme de tir à 2 points. Si sa mécanique est bonne sur catch&shoot (d'où son bon pourcentage à trois points), il éprouve le plus grand mal à se créer son propre tir. La plupart des points sont inscrit sous le panier. Et en NBA les raquettes ne seront pas aussi accessibles...
Reste la défense. Et là, on a du lourd. Un poison. Rarement pris à défaut par son vis à vis, capable de contres spectaculaires, voir humiliants, il est également capable de surveiller les transmissions et de dévier les ballons, bien que limité statistiquement (1 rbd, 1 blk) dans ce domaine par la défense man-to-man d'Arizona la saison dernière. Une bonne vision du jeu donc, qu'il met également à contribution pour déclencher de bonnes prises à deux et pour anticiper efficacement les écrans. On note également une très bonne défense au poste, où ses appuis et son équilibre ont fait merveille à la fac, même si quelques kilos en plus seront sans doute nécessaire en NBA.
Pour résumer, il joue dur. Il ne sait d'ailleurs par faire autrement, et c'est de là qu'il tire sa force. Une boule d'énergie athlétique au service d'un esprit obsédé par la victoire. Un engagement total des 2 côtés du terrain. Mais là où d'autres multiplieraient fautes, turnovers et autres tirs ratés par excès d'engagement, il reste parfaitement lucide sur ses capacités. Il ne force jamais, reste dans l'efficacité. Même dans les moments les plus chaud, pour au final n'avoir que très peu de déchets et toujours tirer son équipe vers le haut. Si on associe cette maturité avec son jeune âge, ses excellents fondamentaux défensifs et les qualités athlétiques mentionnées un peu plus haut, on commence à prendre la mesure du joueur que Gordon pourrait devenir en améliorant son shoot, et ses qualités offensives en général.
Si cette saison son apport sera fera essentiellement en défense et dans le jeu de transition, nulle doute que dans un Magic en construction, Aaron Gordon sera dans de bonnes conditions pour grandir tranquillement parmi les autres jeunes loup d'Orlando. Son évolution sera peut-être lente, mais son potentiel et son profil atypique en font un des joueurs les plus excitants à suivre de la league.
PS : Comme on l'aime bien, on a pas évoqué son 42% (!) au lancers francs.