Guide NBA : New Orleans Hornets

Guide NBA : New Orleans Hornets

Vince Montana 27/9/2012 à 19h00
New Orleans Hornets

Une page se tourne pour les Hornets. La plupart d'entre vous se souviendront des années CP3 et notamment de la belle épopée face aux Spurs en 2008. Que les nostalgiques soient patients, car Dell Demps a placé la franchise sous le signe de la reconstruction en témoignent la draft et les acquisitions de Davis et Rivers. Les prolongations de Monty Williams, Eric Gordon ainsi que la signature de Ryan Anderson viennent confirmer la stratégie envisagée par le front office. L'idée ici n'est pas de comparer Anthony Davis à Kevin Durant mais tout simplement d'envisager une stratégie patiente qui pourrait s'avérer payante et c'est ici que la comparaison avec le Thunder a lieu d'être ! Pour les Hornets un seul mot d'ordre, il n'y a pas le feu au lac !

Bilan 2011-2012 : 21 victoires- 45 défaites, 15ème à l'Ouest (pas de playoffs)


L'effectif

Meneurs : Greivis Vasquez (1.98m, 25 ans) - Austin Rivers (1.93m, 20 ans) - Brian Roberts (1.88m, 26 ans)

Arrières : Eric Gordon (1.91m, 23 ans) - Xavier Henry (1.98m, 21 ans) - Roger Mason Jr (1.96m, 32 ans)

Ailiers : Al-Farouq Aminu (2.06m, 21 ans) - Darius Miller (2.03m, 22 ans) - Lance Thomas (2.03m, 24 ans)

Ailiers-forts : Ryan Anderson (2.08m, 24 ans) - Jason Smith (2.13m, 26 ans) - Hakim Warrick (2.06m, 30 ans)

Pivots : Anthony Davis (2.08m, 19 ans) - Robin Lopez (2.13m, 24 ans)


Coach : Monty Williams (40 ans)



Les meneurs

Bonjour l'inexpérience ! Considéré davantage comme un shooting guard, Rivers devrait partager la mène avec Greivis Vasquez sur un poste on ne peut plus stratégique. Le Vénézuelien est le plus "expérimenté" et c'est notamment pour cette raison que le fils de Doc Rivers endossera le rôle de back-up au poste 1. Le transfert en Louisiane fut pleinement bénéfique à Vasquez avec notamment 12 point et 7 passes de moyenne lors de ses 26 titularisations. Le Sud-Américain reste avant tout un meneur/passeur disposant d'une très bonne vision du jeu toutefois, il lui sera incapable de réaliser ce qu'un Rivers fait ou sera amené à faire par exemple.

Annoncé comme un futur All-Star, le jeune Rivers dispose d'un potentiel certain (attaquant naturel, capable de créer son propre shoot, bon manieur de ballon...), cependant les interrogations subsistent à son sujet. Son physique frêle et sa capacité à devenir un bon gestionnaire laissent certains observateurs sceptiques. Ceci étant, Rivers apparaît comme extrêmement confiant, une qualité qui devrait le servir en cas de difficulté d'adaptation à la ligue ou au poste de meneur de jeu.


Les arrières

Eric Gordon sera l'homme à suivre du côté de NOLA. Prolongé pour 4 ans, il sera le go-to-guy de la franchise. Blessé la saison dernière, il n'a pas pu se sentir impliqué au point même de déclarer sa flamme aux Suns durant l'intersaison. Depuis, Gordon a calmé le jeu et devrait apporter une solide contribution à la marque l'année prochaine. Gordon sera en effet l'option numéro 1 en attaque ainsi sa moyenne de points devrait augmenter de manière significative (18,2 en carrière) tout comme sa moyenne de passes en raison notamment du manque de rotation au poste 1. Gordon devra se muer en All-Star et ainsi franchir un nouveau palier. Espérons pour les Hornets que l'ancien joueur des Clippers ait totalement récupéré de sa blessure au genou.

Nous nous attardons effectivement sur Gordon car derrière lui, la rotation s'avère préoccupante... Arrivé très jeune en NBA, Xavier Henry n'a pas réussi la transition. Son adresse longue distance témoigne de ses difficultés (26 %) alors qu'il était plutôt bon shooteur en NCAA sous l'uniforme des Jayhawks (40 %). Avec la présence de Gordon et l'éventuel décalage de Rivers au poste 2, l'affaire parait compliquée pour le jeune Henry. Roger Mason Jr quant à lui est connu pour son shoot à 3 points. En déclin depuis son bail chez les Spurs, il jouera plus un rôle de mentor que d'artilleur au sein de ce jeune groupe.


Les ailiers

Al-Farouq Aminu sera l'ailier titulaire des Hornets faute de mieux puisque pour le moment force est de constater que le Nigerian n'a pas impressionné depuis son arrivée dans la grande ligue. Piètre shooteur et dépourvu de qualités offensives viables, Aminu demeure plus à son aise sur le plan défensif. Joueur athlétique et de grande envergure, il apportera son écot en défense sur l'ailier adverse. A noter tout de même une bonne présence au rebond pour ce joueur de 2,06 m. Aminu sera au mieux un role-player c'est d'ailleurs la tendance à ce poste puisque derrière le cadet des Aminu, Monty Williams aura le choix d'aligner soit Hakim Warrick, Darius Miller (rookie) ou bien Lance Thomas.

Miller était considéré comme le parfait role-player au sortir de son année senior en NCAA, cette saison il devrait changer de statut et devenir le parfait DNP player. Lance Thomas n'a aucune garantie de faire carrière en NBA (team option sur ses deux dernières années de  contrat), son temps de jeu devrait être dérisoire, inutile donc de s'attarder sur son cas.


Les ailiers-forts

Ryan Anderson n'est pas un ailier-fort traditionnel puisque sur le plan offensif, il passe son temps à flirter avec l'arc... Sa spécialité étant bien entendu le shoot à 3 points. NOLA a investi sur ce joueur (36 millions sur 4 ans) qui réalisa tout de même sa meilleure saison en 2011/2012 (16.1 points, 39.3% à 3 points) durant laquelle il remporta notamment le trophée de MIP. Malgré ses écarts défensifs, Anderson se trouve être un bon rebondeur avec pas moins de 7.7 prises égalant même la moyenne de rebonds offensifs de Dwight Howard en 2012 (3.7). Le système de Stan Van Gundy était fait pour lui, NOLA l'a recruté dans l'optique d'améliorer son jeu en périphérie (seulement 11 tentatives par match en 2011/2012... Lanterne rouge). Il aura carte blanche dans ce secteur de jeu, à lui d'honorer son titre de MIP 2012 (et son contrat...).

Jason Smith ne fait rêver personne nous vous l'accordons mais c'est un joueur qui a progressé la saison passée. Véritable homme de l'ombre, Smith a doublé sa moyenne de points (de 4.3 à 9.9) tout en se montrant très adroit (52 %) et présent défensivement (1 contre par match). Il devrait alterner sur les postes 4 et 5 tandis que Warrick devrait faire de même sur les postes 3 et 4. C'est d'ailleurs sur le poste 3 que l'ancien de Memphis devrait grappiller le plus de minutes. Son temps de jeu et ses statistiques sont en chute libre depuis 3 ans, à l'instar de Mason il ne devrait pas jouer un grand rôle dans le projet de reconstruction des Hornets.


Les pivots

Anthony Davis est jeune, talentueux et tout le monde s'attend à ce qu'il casse la baraque ! Certains le comparent déjà à Kevin Garnett c'est dire le potentiel du kid. Les attentes sont immenses au sujet du récent médaillé olympique qui aura tout le loisir de s'exercer et de s'acclimater au jeu made in NBA en raison du peu de concurrence que propose le roster des Hornets in the paint. Long, Mobile, adroit à mi-distance et à l'aise balle en main, Davis est également un excellent contreur/rebondeur malgré un physique un peu chétif. Le numéro 1 de la dernière draft dispose d'un arsenal déjà assez impressionnant pour son âge.

Derrière lui, c'est Robin Lopez qui assurera l'intérim. Il devrait partager les minutes avec Davis le temps que ce dernier termine sa période d'adaptation, pas sûr de le voir souvent une fois cette dernière terminée. Sa taille et ses aptitudes défensives (rebonds/contres) constituent ses principales qualités c'est à peu près tout ce qu'il apportera aux Hornets et de toute manière c'est tout ce qu'on lui demandera donc ça tombe bien !



Les plus

- La défense : L'année dernière les Hornets représentaient l'une des défenses qui concédaient le moins de points à ses adversaires (93,3 points). Monty Williams accorde de l'importance au secteur défensif et les arrivées de joueurs tels que Lopez et Davis constituent de bon renforts. Excellente défense mais très mauvaise attaque en 2011/2012 (89,6 points par match) ainsi la signature de Gordon, la draft de Davis/Rivers et le recrutement d'Anderson permettront aux Hornets d'inscrire sans doute plus de points.


- L'avenir : Les Hornets misent sur la reconstruction et disposent d'un des rosters les plus jeunes de la ligue, s'ils réussissent dès cette année tant mieux si ce n'était pas le cas, il n'y aura pas de panique à bord. De plus, NOLA bénéficiera encore d'une énorme flexibilité financière les saisons prochaines de quoi planifier le façonnement d'une équipe très solide tout en se renforçant par le biais de la draft le cas échéant.


- Le duo Gordon/Davis : Le front office a sorti le chéquier pour s'assurer la présence de Gordon, la draft s'est avérée fructueuse pour les Hornets et c'est sans aucun doute à travers ce duo que les dirigeants comptent reconstruire. Gordon a prolongé de 4 ans, une période suffisamment longue pour travailler les automatismes avec Davis et ainsi former un duo prometteur pour l'avenir.


Les moins

- L'inexpérience : Seul Gordon a une expérience significative en tant que titulaire c'est dire le manque de vécu au plus haut-niveau de cet effectif. Associez à ça le manque de leadership et vous obtenez une équipe qui doit concrètement se forger une identité.


- Le banc : Juste un cas de figure pour illustrer ce "moins", imaginez que Gordon se blesse, quelles sont les solutions pour coach Williams ? Positionner Rivers en 2 mais derrière Vasquez qui assurera la mène ? De plus, Warrick, Thomas, Miller, Mason, Henry ou encore Roberts ça fait vraiment léger non ? Le staff devra croiser les doigts afin d'éviter les blessures.


- L'absence de leader : C'est un fait avéré, les Hornets n'ont pas de leader et même si Gordon apparaît comme le joueur étant le plus crédible de par ses bonnes saisons précédentes, il ne dispose pas encore de ce statut. Idem pour Anderson. Cette saison révèlera peut-être un leader insoupçonné ou bien Gordon, en tant que leader offensif, endossera naturellement ce rôle (à défaut de mieux ?).



L'avis de la rédaction

Bon Anthony, Austin ont va souffler un bon coup ! Les playoffs c'est bien, ça fait rêver mais n'oubliez pas que les Hornets évoluent au sein de la conférence Ouest. Ça vous dit quelque chose ? Ceci étant dit, l'engouement de ces jeunes joueurs ne peut être qu'une bonne chose pour cette franchise (mais les playoffs, tout de même !). L'inexpérience et les carences à certains poste-clefs se feront ressentir. L'intérêt pour les Hornets sera d'engranger un maximum d'expérience et de renforcer l'ossature autour de joueurs cadres tels que Davis et Gordon. Selon nous, (beaucoup) trop d'incertitudes subsistent encore pour envisager les playoffs.

Bilan prévisionnel : 32 victoires / 50 défaites



Écrit par Laurent Legrand