Les Wizards viennent juste d'éliminer des Bulls en perte de régime. Citez les joueurs majeurs de cette équipe sous-estimée de D.C. : John Wall bien sûr, le prometteur Bradley Beal, Nenê dominateur depuis son retour de blessure, le polonais Marcin Gortat et... on aurait tendance à oublier Trevor Ariza. C'est vrai qu'il n'est pas la star du groupe, qu'il n'a plus 20 ans, et qu'il n'a pas un physique marquant, mais l'ailier est peut-être l'élément le plus important si cette équipe veut aller loin (et actuellement, atteindre les Finales de Conférence est plus que crédible).
- Assassin et voleur d'élite
À 28 ans, l'ailier n'est plus une surprise mais sa place discrète au sein d'une équipe que les médias ont largement délaissé n'a pas aidé à le remettre dans la lumière. Pourtant, lorsqu'il inscrit 30 points dont un six sur dix longue distance lors du quatrième match face à Chicago, ça n'a rien d'incroyable.
Après tout, l'efficacité d'Ariza à trois points n'est plus à faire. Cette saison, il a inscrit au moins cinq tirs longue distance à 12 reprises. Il s'est même offert le record de la franchise en février avec dix paniers primés face à Houston. Il a tiré à plus de 40 % from downtown avec plus de 150 paniers au compteur. Si vous ajoutez qu'il rentre plus de la moitié de ses tentatives à deux points, on arrive en plein dans le territoire Stephen Curry.
Alors que le bombardier des Warriors est le maillon principal de l'attaque de son équipe, Trevor n'a pas besoin de mener le jeu. Il se place tel un assassin silencieux qui plante au moins deux missiles par match. À l'Est, seul Kyle Korver peut prétendre à un tel rôle. Sa spécialité offensive ne l'empêche pas d'être un pilier de la défense : il demeure un des tous meilleurs voleurs de ballon de la ligue, et un des plus réguliers (au moins 1.6 interceptions par match sur cinq des six dernières saisons, seul Chris Paul a fait mieux), et une présence accrue au rebond cette année (6.2 par rencontre, record en carrière ; il grimpe même à 8.6 sur le premier tour, un chiffre respectable au milieu des imposants Nenê et Gortat).
- Une bague en guise de CV
Plus que 10 années de carrière, il a surtout un titre avec les Lakers en 2009, où il a joué ailier titulaire pendant tous les play-offs, déjà bon tireur extérieur et une facilité à voler les ballons dans les moments cruciaux. Bref, un joueur solide alors âgé de 23 ans qui sera pourtant vendu l'été suivant à Houston en l'échange de Ron Artest. La transaction n'a pas forcément plu, autant pour l'appréhension d'intégrer une personnalité comme Artest, que pour le départ d'un élément intéressant dans la course au titre.
Parmi les Wizards, seuls deux autres hommes ont goûté aux Finales, Drew Gooden avec Cleveland en 2007, et Marcin Gortat avec Orlando... en 2009. Ils connaissent donc l'ambiance particulière du mois de juin, mais n'ont jamais goûté au succès. Cinq ans et trois franchises plus tard, Trevor Ariza en veut encore, et ne s'attendait sûrement pas à voir Washington en si belle position.
En fonction du parcours de l'équipe de la capitale, son nom pourrait prendre une sacrée valeur l'été prochain. Wall, Beal et Nenê sont la priorité du front-office, et Trevor pourrait, lui, faire le bonheur d'un favori ou d'un outsider à l'Ouest. Caché derrière les 7.23 mètres, Ariza fait tout pour profiter en attendant les futurs contrats.