Une paire formidable, une attente parfaite, des statistiques historiques, tous les ingrédients étaient réunis pour faire de Karl Malone et John Stockton des grands, très grands. Malheureusement aucun titre de champion n’est venu récompenser deux des plus grands joueurs de l’histoire de la balle orange.
- Michael Jordan, ce bourreau
Nous sommes le 14 juin 1998, Game 6 des Finales NBA. Les Utah Jazz sont menés 3-2 dans la série mais restent sur une victoire de prestige dans l’antre des Bulls de Jordan, le United Center. Salt Lake City est en ébullition, les fans pensent enfin que l’heure de gloire est arrivée pour leur franchise après un échec la saison passée contre ces mêmes Bulls. Le duo Stockton/Malone fonctionne à la perfection, ils enchaînent les actions de grande classe. Lorsque Scottie Pippen est contraint de quitter le parquet, on se prend même à rêver d’un Game 7 historique. Il reste 41 secondes quand Sa Majesté Michael Jordan décide d’écrire la fin de ces Finals différemment, le score est de 86 – 83 pour Utah… Un lay-up contesté et un jump shot précédé d’un cross assassin sur le pauvre Byron Russell empêcheront encore l'équipe entraînée par Jerry Sloan de conquérir le Graal. Le Delta Center (aujourd’hui renommé en Energy Solution Arena) est sonné, leur équipe ne connaîtra plus les sensations tant cherchées que procurent les Finales NBA.
Au-delà du duo meneur-intérieur, il y avait derrière eux une équipe très compétitive avec notamment le polyvalent, Jeff Hornacek ou encore le tenace défenseur, Byron Russell, bien qu’il soit resté dans les mémoires pour avoir été le « crossé » sur le shoot de Michael Jordan. Rappelons que c’est lors des Finales 1997 (contre le Jazz donc) que « His Airness » a réalisé le célèbre Flu Game. Un match dans lequel il joue grippé mais qu’il finit avec 38 points tout de même.
- Des pionniers du jeu
Même si les titres manquent à leurs palmarès, Karl Malone et John Stockton ont nettement marqué l’histoire du jeu. The Mailman est le meilleur rebondeur et le deuxième meilleur marqueur de tous les temps et Stockton n’est autre que le meilleur passeur et intercepteur de la Ligue. Des lignes statistiques bien remplies qui s’expliquent par une technique aujourd’hui reprise par tous les amateurs de la balle orange, le pick-and-roll.
Ce sont eux qui l’ont démocratisé et l’ont utilisé à la perfection dans la Grande Ligue. Leur maîtrise était telle qu’aucune équipe ne pouvait les stopper. D’ailleurs, l’expression « The art of the pick and roll » est indissociable du fameux duo.
Ces deux joueurs Hall Of Famers, médaillés d’or en 1992 avec la Dream Team, sont toutefois restés maudits lors des Finals NBA. Ils sont toutefois considérés, à juste titre, comme le meilleur duo de l’histoire. Durant 17 années John, le meneur au physique soi-disant trop juste pour jouer en NBA (1m85, 79 kg) et Karl, le pivot au corps de déménageur (2m06, 116 kg) ont illuminé les parquets de leur technique commune. Aujourd’hui encore, ils restent une référence dans l’appréhension de l’axe meneur-intérieur.