Merci Russell Westbrook. Je pensais avoir tout vu dans le basket et puis le joueur d'OKC a réalisé cette saison 2014-2015. Une saison au cours de laquelle j'ai découvert qu'il était possible d'obtenir une évaluation négative en réalisant un triple double. Grâce à lui également, j'ai pu faire face à mes démons et accepter la dure réalité que je fuis depuis plusieurs années : l'univers tout entier du basket-ball est gravement malade.
- Le QI d'une huître
Russell Westbrook possède le cardio d'un marathonien, l'explosivité de Teddy Tamgho (triple saut) et le QI d'une huître. Mais par-dessus tout, il ne possède pas de shoot, de lucidité, de démarquage, d'occupation dangereuse de l'espace, de lecture d'écrans et de coupes. Pour vous donner une idée de l'ampleur catastrophique des dégâts causés par le meneur d'OKC, voici quelques chiffres aberrants. Par match, Russell Westbrook prend 4,3 tirs à trois avec une réussite médiocre de 29,9% symbolisée dans le 4ème quart temps où ce pourcentage descend à 20. Avec le premier pas dévastateur qu'il peut avoir grâce à son explosivité, on pourrait s'attendre à le voir travailler son shoot à mi-distance après un dribble ou deux. J'ai bien dit : "on pourrait s'attendre". Car au final, il se contente d'arroser ou plutôt de balancer des briques en se précipitant ou forçant sur un, voire plusieurs défenseurs. L'ancien de UCLA ne score que 23,6% de ses jump shot (125/529) et affiche un magnifique 36% de réussite sur l'ensemble de ses tirs entre la ligne des trois points et à plus d'un mètre du panier.
En fait, Russell Westbrook ne se rend ni compte de la pauvreté de son tir longue distance ni de la sélection désastreuse de ses shoots. 52% de ses tirs sont pris en moins de 10 secondes, lors des victoires du Thunder il ne prend "que" 3,5 shoots à trois points pour un total de 20 tirs tandis que lors des défaites, ces chiffres s'élèvent à 5,5 et 24.
- La haine de Kevin Durant
Le plus choquant dans les performances du meneur, c'est le rôle qu'il joue en attaque. Comme son poste l'indique, il est supposé mener le jeu. Il existe plusieurs écoles, comme par exemple celle de Gilbert Arenas qui consiste à être une machine à scorer -ce qui n'est clairement pas le cas de Russell Westbrook comme nous venons de le voir-, soit celle de Brevin Knight qui à vocation de distribuer le jeu avec clairvoyance. Problème, le joueur d'OKC est incapable de créer en attaque. Certains brandissent ses 8,6 passes par match qui, au final, ressemblent plus à du "je me débarrasse du ballon parce que je n'ai pas d'autres solutions". D'autres prétendent que ses 4,4 pertes de balles par match sont en réalité des tentatives de créations alors que dans les faits, elles incarnent son incompréhension total du jeu, des mouvements et des profils de ses coéquipiers qu'il ne sait pas comment servir.
Cette saison, seulement 18% des tirs inscrits par Russell Westbrook ont été assistés. Le joueur qui lui a fait le plus de passes décisives n'est autre que Kevin Durant (24), meilleur joueur au monde l'an passé et qui n'a malheureusement participé qu'à 27 matchs en 2014-2015… En poussant le vice un peu plus moins, KD, quatre fois meilleur scoreur NBA, reçoit en moyenne deux fois moins de passes par rencontre de la part de Russell Westbrook, que Serge Ibaka. Quel joueur gaverait plus de ballons un intérieur à vocation défensive que l'un des meilleurs attaquants de l'histoire de la NBA, capable de mettre un panier de mille et une façons ?
Et bien tout simplement quelqu'un avec une absence totale de lucidité sur son jeu et celui des autres, incapables de repérer ce qui est bon ou non pour son équipe.
À ce propos, revenons sur ce petit évènement survenu fin février-début mars. De nombreuses personnes commençaient à parler de Russell Westbrook comme un MVP, vantant sa série exceptionnelle de triples doubles. Et pourtant, derrière ses feuilles de stats bien remplies se cachaient la terrible vérité sur le meneur d'OKC : plus il produit de stats, plus c'est un cancer pour son équipe. Eh oui ! Russell Westbrook a inventé le triple double à évaluation négative ! Contre Indiana 20 points, 11 rebonds, 10 passes, +1. Face à Phoenix, 39 points, 14 rebonds, 11 passes, +2. À Portland, 40 points, 13 rebonds, 11 passes, -12. Contre Philadelphia, 49 points, 15 rebonds, 10 passes, -12.
- Défense casino
En moyenne, Russell Westbrook concède 105 points toutes les 100 possessions. Quand il est sur le terrain, son équipe encaisse 107,3 points toutes les 100 possessions contre 103 lorsqu'il est sur le banc. Comme beaucoup de joueurs, le meneur d'OKC gâche ses capacités physiques avec des défenses casinos. Des tentatives d'interceptions stupides qui lui font souvent perdre le déplacement de vis-à-vis combinées à un excès d'agressivité qui ouvre parfois des couloirs de jeu.
Ses adversaires gonflent constamment leurs stats au scoring. Le 11 mars dernier, Chris Paul (Clippers) inscrivait 33 à 11/19 au tir ; le 4 mars, Isaiah Canaan (Sixers) réalisait le match de sa vie grâce à RW en plantant 31 points à 10/16 au shoot ; le 23 décembre, Damian Lillard (Blazers) compilait 40 points à 8/12 longue distance et 11 passes décisives. Pour clarifier ces propos, voici un tableau disponible sur nba.com. DFGM représente le nombre de paniers inscrits par son vis-à-vis lorsqu'il conteste ses tirs, DFGA étant le nombre de tirs tentés et DFG le pourcentage de réussite. Quant à FG, cela indique le pourcentage habituel de l'attaquant qu'il défend.