- la saison 2022-23
Clairement, les supporters des Warrors n'imaginaient pas que la défense de leur titre de 2022 allait être si compliquée... Mais au moins le ton était donné très tôt, avec cette agression de Draymond Green contre Jordan Poole pendant le camp d'entrainement. Après ça, l'équipe n'a jamais semblé être dans sa saison, notamment en défense. Ce qui a entrainé quelques grosses cagades, comme ce -29 contre Phoenix pour le quatrième match de la saison, où ce -45 (!!) contre les Pelicans. Stephen Curry est toujours très bon, mais il doit plus tirer sur la corde au niveau du temps de jeu et se blesse une première fois mi-décembre, puis une deuxième début février. Heureusement, l'équipe parvient malgré tout à rester à flot, mais sans jamais vraiment briller. Les dirigeants prennent donc la décision de se débarasser définitivement de James Wiseman, deuxième choix de draft en 2020 mais incapable de se fondre dans le système de Steve Kerr pour récupérer Gary Payton II, hyper important dans la quête du titre mais parti aux Blazers. Problème, l'arrière est blessé et met du temps à revenir sur les parquets. Ajoutez à ça un Green et un Klay Thompson sur courant alternatif, et un Poole pas aussi bon qu'en 2022 (mais en plus franchement agaçant en défense), et vous obtenez une équipe qui peine à se sortir du ventre mou de la conférence Ouest. Ils n'y parviendront d'ailleurs pas, et termineront sixième. Ce qui les amena à affronter les Kings au premier tour des playoffs. Au terme d'une série épique, ils parviendront à se débarrasser de la bande à De'Aaron Fox en sept matchs, grâce à Steph Curry héroIque lors de la dernière rencontre, avec 50 points. On se dit alors qu'ils sont lancés, mais la marche suivante, celle des Los Angeles Lakers, est trop haute. Jordan Poole, ciblé en défense et étouffé en attaque, est inutile, Thompson ne rentre pas un tir et Anthony Davis fait vivre un cauchemar à la raquette des Dubs. S'en est trop pour les Warriors, qui rendent les armes en six manches, et doivent regarder à la télé les Nuggets s'emparer de leur titre.
- mouvements de l'intersaison
Arrivées : Chris Paul (trade), Cory Joseph (free agency), Rudy Gay (free agency), Rodney McGruder (free agency), Dario Saric (free agency), Donova Williams (free agency), Usman Garuba (two way), Jerome Robinson (two way), Kendric Davis (undrafted), Trayce Jackson-Davis (drafté en 57ème choix), Javan Johnson (undrafted), Brandin Podziemski (drafté en 19ème choix).
Départs : Patrick Baldwin Jr (trade), Donte DiVicenzo (free agency), JaMychal Green (free agency), Andre Iguodala (retraite ?), Ty Jerome (free agency), Anthony Lamb (free agency), Jordan Poole (trade), Ryan Rollins (trade).
Bon, commençons par l'éléphant au milieu du couloir : Jordan Poole a été envoyé aux Wizards contre Chris Paul. Bye bye la fougue et l'impétuosité du jeune arrière, aussi bien le côté négatif que positif, et bienvenue au calme, à l'expérience et à l'historique de blessures du meneur vétéran. Sur le papier, le fit ne parait pas idéal pour Golden State tant Chris Paul a l'habitude de beaucoup porter le ballon, alors que le système de Steve Kerr le fait au contraire beaucoup vivre. Mais l'intelligence de jeu du natif de North Carolina devrait lui permettre de s'intégrer, à voir donc. En défense, ça ne sera pas brillant vu son âge (38 ans) et son gabarit (1m83), mais ça ne peut de toute façon qu'être mieux par rapport à ce que faisait Jordan Poole la saison passée. Quant au reste, des petits ajouts intéressants, notamment celui de Dario Saric à l'intérieur ou Cory Joseph à la mène. Sur les ailes, Rudy Gay et Rodney McGruder se battront pour une place dans l'effectif pendant le training camp, mais le second part sans doute avec un peu d'avance avec son profil plus adapté au jeu de Golden State. Le rookie Brandin Podziemski devrait lui à priori passer pas mal de temps en G-League. Pour finir, un autre rookie va rajouter un peu de viande dans la raquette : Trayce Jackson-Davis. Avec un profil rim runner qui pourrait faire du bien à la bande à Steph sur de petites séquences. Les autres joueurs sont surement là pour faire le nombre lors du camp d'entrainement, et ne devraient pas être conservés.
- l'effectif
Point Guard : Stephen Curry, Chris Paul, Cory Joseph, Kendric Davis.
Shooting Guard : Klay Thompson, Moses Moody, Gary Payton II, Brandin Podziemski, Lester Quinones (two way), Jerome Robinson (two way).
Small Forward : Andrew Wiggins, Rodney McGruder, Rudy Gay.
Power Forward : Draymond Green, Jonathan Kuminga, Javan Johnson, Donovan Williams, Usman Garuba (two way)
Center : Kevon Looney, Dario Saric, Trayce Jackson-Davis.
En resignant Draymond Green cet été, les Warriors ont été clairs : ils tenteront autant de fois que possible de remporter un (ou plusieurs) titres supplémentaires avec leur Big Three. Problème, avec leurs gros salaires, ainsi que celui de Chris Paul, il a été compliqué de les entourer correctement. Mike Dunleavy, le nouveau boss de la franchise après le départ de Bob Myers, a donc fait ce qu'il a pu. C'est intelligent, ça sait jouer au basket, mais est-ce que ça sera suffisant pour aller au titre ? Probablement pas, vu notamment le trou sur les ailes. Mais avec Curry, il est permis d'y croire.
- le cinq majeur
PG : Chris Paul
SG : Steph Curry
SF : Klay Thompson
PF : Andrew Wiggins
C : Kevon Looney
Alors attention, si ce cinq majeur va probablement être celui qui démarrera la saison, blessure de Draymond Green oblige, difficile de ne pas imaginer Steve Kerr le remettre dans le cinq à son retour. Celui qui en fera les frais sera à priori Chris Paul, qui se retrouvera donc remplaçant pour la première fois de sa carrière. Mais en attendant de parler du banc, notons que le cinq majeur sera donc, après le retour de Green, le même que la saison dernière. Il faut dire que cette formule a permis de remporter un titre, et marchait encore plutôt bien lors de l'exercice 2022-2023. Curry crée les espaces, Draymond Green analyse le jeu et fais le bon geste pour un de ses extérieurs pendant que Looney ramasse les miettes. Ca marche, c'est simple, c'est efficace. Le vrai problème de Golden State, c'était quand les titulaires se reposaient.
- le banc
Autant le cinq majeur ne bouge pas, autant il y a du changement sur le banc. L'expérience Jordan Poole leader de la second unit n'a pas vraiment marché la saison dernière. Mais maintenant qu'il est parti, Steve Kerr espère probablement qu'avec Chris Paul à la baguette, les remplaçants de Golden State sauront se montrer plus à leur avantage. En tout cas, le meneur sera l'homme fort du banc, en compagnie de Jonahtan Kuminga, qui aura lui aussi un gros rôle à jouer. Pour compléter cette second unit, Gary Payton II et Dario Saric vont amener de l'énergie, de l'intelligence de jeu et ces gestes qui font gagner. De quoi tenir le choc face aux remplaçants des équipes adverses ? Surement en saison régulière, mais à voir si ça sera toujours le cas quand les choses vont se complexifier en playoffs. Parce que si l'ensemble du banc des Warriors semble cohérent, il manque peut-être un brin de talent.
- le joueur à suivre : JONATHAN kUMINGA
Lors de sa draft en 2021, Jonathan Kuminga était une énigme. Incroyable au niveau athlétique, il manquait de fondamentaux et d'intelligence de jeu. Les Warriors ont décidé de teter le coup quand meme, et l'ont sélectionné en septième position. Depuis, l'ailier brille en défense sur l'homme. Mais en attaque, ce n'est pas aussi positif. Il a, comme prévu, du mal à rentrer ses trois points (même s'il y a du mieux la saison dernière, avec 37% mais sur 2,2 tentatives par match seulement) et semble parfois perdu dans le système des Warriors. Sur jeu placé en tout cas, puisque ses qualités athlétiques lui permettent d'être très bon en contre-attaque. L'exercice 2023-2024 sera son troisième, et historiquement pas mal de rookies prennent une nouvelle dimension à ce moment de leur carrière. Kuminga en sera-t-il capable ? Il le faudra pour que les Warriors fassent une belle saison, mais les dirigeants l'ont mis dans les meilleures dispositions possibles en recrutant Chris Paul. Celui-ci devrait beaucoup jouer avec les remplaçants, dont fera partie Kuminga, et est très bon pour donner des paniers faciles à ses coéquipiers. Au jeune ailier de le comprendre et d'en tirer profit.
- les plus
Un Steph Curry toujours au top
Le Chef a sorti une grosse saison, et il n'y a pas de raison que ça ne soit pas encore le cas cette année. Le meilleur shooteur de l'histoire va encore rendre fou ses défenseurs et sa seule présence va ouvrir des boulevards pour ses coéquipiers. En espérant que cette année il puisse être plus souvent en tenue, puisqu'il n'a disputé que 56 rencontres la saison passée.
L'arrivée de Chris Paul
Depuis quelques années, les Warriors ont un problème. Quand Curry se repose, l'attaque patine. En recrutant Chris Paul, les dirigeants ont fait d'une pierre deux coups. Ils se débarassent de Jordan Poole, dont l'altercation avec Draymond Green en début de saison avait laissé des traces (et honnêtement on ne peut pas lui en vouloir) et ramènent dans la Baie un des meilleurs gestionnaires de l'histoire de la NBA. Certes, le meneur n'est plus tout jeune et commence à avoir un historique de blessures long comme le bras. Mais à Golden State, il n'aura pas à autant tirer sur la corde niveau physique, puisque d'autres joueurs sont capables de prendre la mène. Son boulot sera principalement de faire tourner l'attaque, et de nourir Kuminga, dont l'efficacité pourrait énormément s'améliorer avec l'arrivée du meneur.
La défense ?
Bon, sur ce point difficile d'en être sur. La saison passée, les Warriors n'étaient pas du tout régulier en défense, alors que ça a toujours été le point fort de l'équipe depuis que Steve Kerr est sur le banc. Stephen Curry fait les efforts et est bien meilleur que ce que la majorité des suiveurs de la NBA pourrait le penser, mais il n'est pas un véritable stoppeur. Klay n'est que l'ombre de lui-même dans cette partie du terrain depuis sa blessure, Andrew Wiggins a manqué une bonne partie de la saison, Draymond Green n'est pas toujours motivé et Kevon Looney est irréprochable. Pas forcément de quoi fanfarroner donc, mais certains points peuvent donner de l'espoir pour les Warriors pour la saison à venir. Déjà, Jordan Poole n'est plus là, et même si Chris Paul n'est plus un excellent défenseur, il est intelligent et ne reébuchera pas par flemme de faire les efforts. Gary Payton II est revenu et sera en forme, de même pour Andrew Wiggins, Kuminga aura une année supplémentaire dans les pattes et surtout, la cohésion d'équipe sera peut-être remontée avec les changements de l'intersaison. Or, on le sait, une bonne défense part avant tout de la confiance que se porte les joueurs.
- les moins
Un groupe qui vieillit
Stephen Curry a 35 ans, Klay Thompson et Draymond Green 33, Chris Paul 38... Avec des cadres aussi agés, il est forcément assez difficile de rester au top pendant toute une saison. Il ne serait donc pas surprenant de voir les Warriors subir quelques blessures cette année (Green manquera d'ailleurs le début de l'exercice à cause d'une blessure à une cheville), et encore moins de les voir accuser de vrais coups de moins bien. Compliqué donc de les imaginer se retrouver tout en haut de la conférence Ouest comme lors de leurs belles années. On espère pour eux que Kuminga et Moody, les deux seuls véritables jeunes de l'effectif, vont pouvoir tenir la baraque quand les vieilles jambes de Curry et compagnie seront fatiguées.
Une raquette une nouvelle fois peu fournie
Dans ce domaine, les années se suivent et se ressemblent pour les Warriors. Depuis l'arrivée de Steve Kerr, ils n'ont jamais vraiment pu s'appuyer sur un pivot dominant. Kevon Looney fait parfaitement le job, et a sorti des performances impressionnantes lors des derniers playoffs, mais il brille avant tout en défense et au rebond, ce qui ne permet pas à ses coéquipiers de compter sur des points faciles dans la peinture. Les Warriors ont néanmoins réussi un beau coup sur le marché des agents libres en attirant Dario Saric. Très polyvalent, il s'intégrera parfaitement au système de Steve Kerr. Attention toutefois, il revient d'une sale blessure et pourrait ne pas retrouver son niveau. Sur le poste 4, peu d'assurance à part Draymond Green, et Kerr a laissé entendre que Klay Thompson pourrait parfois être aligné à cette position. Pas très rassurant...
L'ambiance ?
Alors certes, nous avons mis dans les plus que les dirigeants ont fait le max pour assainir le vestiaire après les soucis de l'année passée. Mais les insiders rapportaient une vraie cassure entre les vétérans et les plus jeunes. Jordan Poole est parti, mais quid de Kuminga et Moody ? Il se murmurait la saison dernière que le premier voulait plus de temps de jeu et de responsabilités. Son souhait devrait être exaucé, mais à lui d'être performant. Sinon il risque de repasser plus de minutes sur le banc que sur le terrain.
- bilan prévisionnel
Comme expliqué plus haut, difficile de voir les Golden State Warriors se retrouver tout en haut de la conférence Ouest cette année. Par contre, ils affichent mine de rien pas mal de certitudes et, sauf scénario catastrophe, cela devrait leur permettre de ne pas passer par le playin. Voire même peut-être de frôler les 50 victoires, et de se retrouver dans le top 5. Ils l'ont déjà fait, et il suffit d'une défense moins poreuse que la saison dernière, ainsi qu'une belle intégration de Chris Paul pour que cette possibilité devienne en réalité. En playoffs ensuite, comme d'habitude, il ne sera probablement pas évident de les battre en 7 matchs, donc bon courage à l'équipe qui devra s'y coller. Et particulièrement au joueur qui devra défendre sur Steph Curry.