- Des taureaux sans défense
En 2013-14, les Bulls avaient la meilleure défense de la saison régulière avec 91,8 points encaissés par match. Cette saison, les Chicagoans ont chuté à la 10ème place en concédant 98 points par match. Pourtant, leurs adversaires ne shootent qu’à une moyenne de 43,6%, ce qui constitue le 4ème meilleur pourcentage défensif de la Ligue.
Le problème n’est donc pas là. Les hommes de Tom Thibodeau parviennent à fermer les angles de tirs ouverts de leurs adversaires pour les contenir à de faibles pourcentages. Là où le bât blesse cette saison est au niveau du secteur intérieur. Et cela est plus surprenant. En effet, l’arrivée de Pau Gasol semblait avoir apporté un gros plus à la raquette des Bulls. L’Espagnol enchaîne les doubles-doubles (54 à son actif, meilleur total de la Ligue) mais Chicago n’imprime pas de domination sans équivoque dans sa raquette. Avec 11,8 rebonds offensifs concédés à leurs adversaires, les Bulls sont la deuxième pire équipe de la Ligue, derrière les Mavericks de Dallas, dans ce domaine. Ils n’en concédaient que 10,7 la saison dernière.
Les adversaires des Bulls de Chicago ont ainsi plus de deuxièmes chances et de possessions par match, leur ouvrant plus d’opportunités pour scorer. A cela, on peut également ajouter le nombre d’interceptions par match qui a chuté d’une unité entre les deux saisons : 5,2 par match cette saison contre 6,2 en 2013-14. Tom Thibodeau, maître es défense, devra trouver les solutions pour resserrer le verrou au niveau de sa propre moitié de terrain.
- Un avenir pas si Rose
Derrick Rose l’a annoncé, il se sent en pleine forme pour entamer la phase finale. Si c’est le cas, cela pourrait être ses premiers Playoffs complets depuis la saison 2010-11.
Mais est-ce vraiment un bon signe pour les Bulls ?
Etudions ses statistiques cette saison dans le détail. Lors de ses 51 matchs de saison régulière (il n’avait pas autant joué depuis sa saison MVP en 2010-11), il tourne à 17,7 points et 4,9 passes de moyenne. Son pourcentage aux shoots est de 40,5%, dont seulement un famélique 28% à 3 points.
D-Rose perd de son efficacité. Mais le plus inquiétant est certainement le fait qu’il ne se met pas assez souvent au service de l’équipe. En effet, le meneur champion du monde avec Team USA, ne distribue que 4,9 assists, soit 3 de moins que sa dernière saison avant sa longue blessure (7,9 en 2011-12). De plus, il perd 3,2 ballons par match. Cela fait un ratio passes / ballons perdus de 1,53, loin de Chris Paul, leader en la matière en NBA avec 4,41. Ce constat est plutôt inquiétant pour le meneur d’une équipe prétendante au titre en début de saison.
A ses côtés, une autre star de l’équipe n’est pas à son niveau cette saison. Handicapé par les blessures, Joakim Noah peine à retrouver l’impact qui lui a valu d’être élu Defensive Player of the Year la saison dernière. Certes, Coach Thib’ lui donne moins de temps de jeu pour l’économiser physiquement. Mais son rendement défensif est clairement à la baisse et quelques chiffres résument bien cela : 1,1 contre, 0,7 interception et 6,4 rebonds défensifs, contre 1,5 – 1,2 – 7,7 la saison dernière. Cette méforme de Jooks explique ainsi les difficultés défensives grandissantes de Chicago. Il était en effet la clé de voûte des systèmes défensifs l’an dernier.
Enfin, dernier point primordial à l’approche des phases finales : des stars au niveau, c’est bien, mais on ne gagne pas de titre sans une bonne profondeur de banc. La preuve : la saison dernière, les Spurs de San Antonio avaient le meilleur banc de la Ligue en saison régulière avec 45,2 points par match. Cette saison, avec 41 points, ils sont deuxièmes derrière les Celtics de Boston avec 41,2 unités.
Dans ce domaine, les Bulls ont toujours eu autant de difficulté. Ils n’avaient que le 20ème banc de la Ligue en 2013-14 avec 29,5 points. Ils ne sont que 19èmes cette saison avec 32 points. L’avénement de Nikola Mirotic a fait remonter la moyenne, mais ils sont loin d’avoir des impact players capables de faire basculer des matchs.
- La malédiction Playoffs
Faire basculer des matchs, ils en auront besoin. Les Bulls joueront les Playoffs pour la septième saison consécutive, la dixième sur les onze dernières années. Sur les neuf dernières phases finales jouées, ils sont tombés six fois au premier tour. Pourtant, lors de leurs deux dernières éliminations prématurées, les joueurs de l’Illinois avaient l’avantage du terrain au premier tour et partaient grands favoris.
Rappelez-vous, en 2011, les Bulls sortent d’une saison pleine de promesses ponctuée par un titre de MVP de saison régulière pour Derrick Rose et une Finale de Conférence Est (une première depuis la retraite de Michael Jordan) contre le Heat de Miami. En 2011-12, ils terminent pour la deuxième fois consécutive à la première place de la Conférence Est, malgré les blessures à répétition de Derrick Rose, qui n’aura joué que 39 matchs, en saison régulière .
Les Bulls abordent ainsi le premier tour des phases finales en grands favoris, avec leur meneur All-Star, face aux Sixers de Philadelphie. Mais Rose se blesse en fin de Game 1 alors qu’il était en route vers un triple-double (23 points, 9 passes et 9 rebonds). Sa saison se termine là. Les Sixers en profitent pour créer l’exploit et remporter la série 4-2. Omer Asik, l’actuel pivot des New Orleans Pelicans, se souviendra longtemps de ses deux derniers lancers-francs en fin de Game 6.
En 2012-13, sans Derrick Rose, les Bulls galèrent au premier tour contre les Nets de Brooklyn (qualification lors d’un Game 7 décisif), avant de chuter lourdement face au futur champion NBA, le Heat de Miami (1-4 après avoir remporté le premier match de la série).
La saison dernière, les Chicagoans abordaient encore le premier tour de Playoffs avec l’avantage du terrain. Le niveau de l’adversaire, les Washington Wizards, était certes relevé, mais les Bulls partaient favoris. Mais ce fut une nouvelle désillusion, la série se termine rapidement sur le score de 4-1 pour les coéquipiers de John Wall qui l’ont emporté trois fois au United Center.
Les Bulls ont perdu leurs six derniers matchs de Playoffs à domicile. Autant dire que l’avantage du terrain n’est pas du tout un gage de sécurité pour eux. D’autant plus que cette saison, les hommes de Tom Thibodeau sont assez friables au United Center. Ils n’ont que le 13ème bilan à domicile de la Ligue avec 27 victoires pour 14 défaites, bien qu’ils se soient repris ces dernières semaines, remportant dix de leurs onze dernières rencontres dans leur antre.
- Notre avis
Le manque d'expérience des jeunes Bucks de Milwaukee devrait permettre aux Bulls de Chicago de passer le premier tour cette année. Mais cela risque d'être plus compliqué que prévu et nous n'excluons pas une éventuelle victoire des Bucks à Chicago et une série qui se terminerait sur le score de 4-2 ou 4-3 en faveur des Bulls.
Au deuxième tour, la tâche s'annoncera plus ardue contre les Cavaliers de Cleveland qui auront eu un premier tour pour se roder et acquérir l'expérience Playoffs dont a besoin une équipe pour se souder. Les Bulls chuteront ainsi au deuxième tour, avec, nous l'espérons, la tête haute !