Regarder les Hawks jouer c'est comme aller au cinéma se taper un film d'auteur primé à Cannes. Ça dure trois heures, on a l'impression qu'il ne se passe rien, pas une star à l'écran ou une bonne scène de baston pour faire grimper l'adrénaline. Et pourtant, chaque soir dans un stade presque vide, sur un parquet dépourvu de highlights, Atlanta pourrit littéralement la vie d'une des 29 autres franchises.
- Pas de menace identifiée
Quand vous affrontez OKC, vous savez que Kevin Durant est là pour vous coller 30 points et que Russell Westbrook va prendre 45 tirs. La menace est identifiée. Vous savez qui va faire quoi, comment se constitue l'attaque etc. Face à Atlanta bah... On s'accorde tous à dire que Jeff Teague est bon mais, il ne fait peur à personne. Idem pour Al Hordford. Cette faiblesse en matière de "leader superstar" a été soignée par le coach des Hawks, Mike Budenholzer.
En chiffres, l'attaque des Hawks c'est : 7 joueurs à plus de points par rencontre, 6 joueurs distribuent plus de 2,5 passes décisives par match, 4e pourcentage de réussite au tir global et à trois points dans toute la NBA, 5 joueurs inscrivent au moins un trois points par match.
Dans ce collectif bien huilé, tout le monde est efficace, indépendamment de son temps jeu. Et c'est exactement là où Atlanta fait très très mal ! Quand un joueur joue en général une quinzaine de minutes par match, il récupère des miettes en fin de rencontre ou remplace un cadre qui a trop de fautes. Chez les Hawks, chaque membre de l'équipe qui va rentrer, ne serait-ce que cinq minutes, s'avère être extrêmement productif. Par exemple, le petit Dennis Schröder flambe en à peine 17 minutes sur le terrain avec 9 points et 3 passes de moyenne. Rapportés sur un temps de jeu à 36 minutes, ses stats s'envolent : 19 points, 6 passes, 4 rebonds, 2 interceptions. Même situation pour Mike Scott et ses 8 points en 14 minutes qui se transforment en 21 points et 5 rebonds. Avec un banc aussi productif sur des durées rapides, Atlanta ne baisse pas en régime pendant toute la durée du match.
- Des match-up atroces
Quand on regarde l'effectif des Hawks, on s'aperçoit qu'il est composé de joueurs très athlétiques avec de longs segments. Des qualités physiques qui leur permettent de gêner constamment leurs adversaires. Par exemple, l'Effective Field Goal Percentage (statistique qui prend en compte la difficulté d'un trois points par rapport à un deux points), de leurs adversaires sur des situations de tir est de 45%, soit presque aussi bien que Memphis (44%). De plus, la moitié des ballons perdus par ces derniers, sont le fruit de mauvaises passes (130 sur 268).
Offensivement, Mike Budenholzer peut former des cinq à volonté ! Paul Millsap peut jouer aux postes 3,4 et 5, Al Hordford aux postes 4 et 5, Jeff Teague squatter l'ensemble de la ligne arrière, DeMarre Carroll et Mike Scott sont capables également d'attaquer (et défendre) sur trois postes. Atlanta peut jouer small ball, Atlanta peut bousculer avec du jeu rapide, Atlanta peut pousser l'adversaire dans une guerre de tranchée ou un concours de tirs longue distance... Tout est possible ! D'ailleurs, l'un des cinq les plus efficaces des Hawks cette saison, est composé de Schröder-Mack-Korver-Scott-Horford, soit deux meneurs de jeu, deux shooteurs fous et un ailier fort ultra mobile.
Jusqu'où ira Atlanta ? Ça, on n'en sait rien ! Mais une chose est sûre, les Hawks peuvent battre n'importe qui.